dimanche 26 septembre 2010

Les valeurs républicaines - partie 4

Petits point sur les valeurs:
  • Les valeurs sont un concept de psychologie et de sociologie décrivant les croyances et les convictions d'un individu ou d'une société. On parle régulièrement de système de valeurs.
  • Le cadre de références à partir duquel on agit et on évalue nos actions, nos croyances et nos convictions. Nos valeurs individuelles peuvent être partagées par l'ensemble de la société.
  • Mesure de l’importance, de l’intérêt d’un être, d’une chose, d’une idée, suivant l’estimation qu’on en peut faire ou l’estime qu’on lui porte.
  1. Tolérance.
Petite question en guise de mise-en-bouche: est-ce que les lois sécuritaires font bon ménage avec la tolérance (et inversement). Etant donné que le gouvernement a la fâcheuse manie de reconduire un peu tout le monde à la frontière, les maliens et les roms, par exemple, accompagnés de mesures financières d'une ahurissante stupidité, d'accuser à tort et à travers les uns d'avoir des avantages fantaisistes et farfelus pour susciter la jalousie des autres, il semble vouloir dire que la tolérance c'est pour les autres et non pour eux. Savent-ils seulement ce que c'est, la tolérance?
Voici les définitions de ce mot à l'usage des donneurs de leçons:
  • Disposition à admettre chez les autres des manières de penser, d'agir des sentiments différents des nôtres.
  • Faveur accordées à quelqu'un en certaines circonstances.
  • Appliqué au douzième siècle, le terme désigne la liberté garantie aux autres religions. Elle n'implique pas l'acceptation des idées des "infidèles".
  • Maison de tolérance. Un lupanar, synonyme de maison close, est un établissement offrant le service de prostituées. Plus discret que son synonyme populaire bordel, ce terme est plutôt utilisé par les Européens francophones mais presque inusité au Québec. En Belgique, on dit aussi privé.
  • Tolérer: Supporter; Ne pas réprimer certains abus, supporter chez autrui ce que l’on n’approuve pas; Se dit dans un sens analogue en parlant des personnes.
En juxtaposant les caractéristiques de la tolérance qui figurent dans ces quelques définitions avec des passages de la « loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure » (je vous invite d'ailleurs à vous renseigner sur le sujet). Je vais prendre un exemple concret: le gouvernement actuel tolère la présence des écologistes dans le paysage politique, accessoirement en reprenant, au compte-gouttes, quelques thèmes dans sa politique générale (Le Grenelle de l'environnement, le protocole de Kyoto, Copenhague...). Le gouvernement est engagé dans le nucléaire (depuis le règne du général de Gaulle... pardon le mandat du général de Gaulle) et s'est jeté tête baissé dans le projet EPR. Les écologistes ne sont pas les bienvenus lorsqu'ils manifestent contre un projet pareil et la nouvelle loi permet même de les accuser de terrorisme. C'est comme ça que la république (celle des groupes financiers et industriels) applique cette valeur fondamentale : par la répression tous azimuts.
Le summum de l'hypocrisie pseudo-républicaine est atteint dans les possibilités nouvelles de réprimer et prévenir les « atteintes à l’indépendance de la Nation, à l’intégrité de son territoire, à sa sécurité, à la forme républicaine de ses institutions, aux moyens de sa défense et de sa diplomatie, à la sauvegarde de sa population en France et à l’étranger et aux éléments essentiels de son potentiel scientifique et économique. » (Ce passage a déjà cité plus haut) Le législateur a quand même l'outrecuidance d'affirmer que s'attaquer à la forme républicaine de ses institutions est un crime alors qu'il est le premier à en avoir sapé le fondement. Un gouvernement qui prône la tolérance mais qui engage un débat sur l'identité nationale, devrait être déclaré traître à la patrie. A quoi bon ensuite parler des valeurs de la république quand la république elle-même est morte. La seule raison objective qui fasse croire aux français qu'ils sont dans une république c'est le conditionnement dont ils ont été les victimes et qui les a poussé à en être intimement persuadé. Non, mesdames et messieurs, la république n'est plus: ce n'est plus qu'une ombre, un fantôme.
  1. La confiance.
Après les constatations du paragraphe précédent, je vais avoir du mal à faire admettre que la confiance est une valeur importante lorsqu'elle est partagée, réciproque et mutuelle. Mais puisque je me suis engagé dans la course à la présidence pour rétablir cette république « du peuple, par le peuple, pour le peuple » que le gouvernement actuel tente d'enterrer sous la terre noire du mépris scélérat, je vais dire ce qu'est la confiance:
  • Sentiment de sécurité vis-à-vis de quelqu’un ou quelque chose.
  • Faire confiance: se fier à quelqu'un ou quelque chose.
  • Question de confiance: demande soumise à l'Assemblée Nationale par le gouvernement d'approuver sa politique. Par extension, dans le cadre de la démocratie directe, ou avec participation, demande soumise aux électeurs par le gouvernement d'approuver ou d'amender un projet de loi.
Je l'ai déjà dit dans l'énoncé des principes de la royauté républicaine française, je vais donc être bref. La confiance doit être de nouveau établie entre les électeurs et leurs représentants, entre le gouvernement et les citoyens pour permettre un dialogue constructif, une assistance mutuelle entre le législateur et celui qui se conformera à la loi, pour l'édification d'une société plus juste et équitable. Tant que le gouvernement, quel qu'il soit, s'obstinera à s'appuyer sur une majorité qui ne représente en rien les opinions des français (grâce à la magie du calcul des pourcentages) rien de durable ne verra le jour. Si tous les français sont impliqués dans les décisions et les réformes de fond de la société (je prendrai l'exemple des retraites, très actuel) les solutions seront plus justes, plus honnêtes et mieux acceptées. Chacun doit y mettre du sien, certains rentiers aisés, trop parfois, devront lâcher du lest pour mieux reprendre de l'altitude. Il n'est bien évidemment pas question de confisquer quoique ce soit à qui que ce soit, ni de déclencher des révolutions bolchéviques ou pseudo-égalitaires en vue d'établir des régimes aussi peu démocratiques que ceux qu'ils ont voulu terrasser et qui seraient de toute façon voués à la chute (les exemples ne manquent pas). Le but est de construire ensemble une société démocratique directe, avec participation des citoyens, de tous les citoyens.
  1. Emploi, travail, garantie:
Comme je l'ai lu sur un tract syndical lors d'une manifestation contre la politique du gouvernement, les « trente glorieuses » sont finies depuis longtemps déjà. La France est entrée dans une période de crises et de récessions après le premier choc pétrolier, au début des années soixante-dix.
« Une crise est un événement social ou personnel qui se caractérise par un paroxysme des souffrances, des contradictions ou des incertitudes, pouvant produire des explosions de violence ou de révolte. La crise est une rupture d'équilibre.
Une crise économique est une dégradation brutale de la situation économique d'un pays ou d'une zone économique, conséquence d'un décalage entre la production et la consommation. Elle se traduit par une forte augmentation du chômage, par une baisse du PIB (Produit Intérieur Brut), un accroissement du nombre de faillites, une baisse du pouvoir d'achat…
La crise économique la plus grave de l'histoire moderne, au niveau mondial, a été celle de 1929.
Une récession est une forme légère de crise économique, tandis que la dépression en est une forme plus profonde. »
Il faut savoir que, dans ce qui forme désormais le « bloc de constitutionnalité » (ainsi désigné après la modernisation des institutions de 2008) un alinéa du préambule de la constitution de 1946 déclare ce qui suit:
« Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi! »
La phrase est nette, claire et précise et ne se prête à aucune interprétation oiseuse. Elle ne figure pas non plus au fin fond du texte, où le lecteur amateur soucieux de savoir n'arrive jamais par lassitude et ennui. C'est au tout début, avec les principes fondamentaux de la république, extrait d'un texte constitutionnel abrogé dont on n'a retenu que le préambule, comme pour imposer aux institutions le devoir de veiller à son application quels que soient les événements, les crises et les revers économiques. A partir du moment où il figure dans la constitution, le droit au travail, et à l'emploi, est un droit inaliénable. Le Président Sarkozy, qui a osé affirmer dans un de ses discours, parlant de Malthusianisme, que « le mal français était de croire qu'en partageant le travail, il y en aurait pour tous » se résignait donc à renoncer à respecter ce droit fondamental, cette valeur républicaine et s'accusait publiquement de ne pas respecter un texte dont il est le gardien. Un tel aveu aurait du être suivi d'une destitution (il n'est pas trop tard pour agir) mais la France, je ne le répéterai jamais assez, n'est pas une république démocratique et sociale: c'est une « monarchie quinquennale » dont le monarque sous un manteau au formes prétendument républicaines, avec sa majorité UMP (unis pour le mépris du peuple) règne avec des armes qu'il déclare légales parce qu'elles lui servent pour appliquer sa politique sécuritaire outrancière et liberticide. Louis XVI avait été guillotiné par ce qu'il respectait (trop bien) la constitution, le Président Sarkozy qui s'en moque ouvertement, sera-t-il gratifié par un second mandat? Il trouvera bien 500 courtisans prêts à ramper pour le présenter...
« Elle était belle, la république sous l'empire... »
Mais revenons à ces valeurs républicaines que sont l'emploi, le travail, la garantie et le droit à l'emploi.
  • Un emploi est un contrat passé entre deux parties, l’employeur et le salarié, pour la réalisation d’un travail contre une rémunération, par l’exercice d'une profession, ou bien pour un travailleur indépendant, la réalisation de multiples contrats implicites ou explicites dans le cadre de l’exercice d’une profession. Une personne bénévole n'occupe pas un emploi au sens strict du terme.
  • Ensemble des situations concrètes de travail pouvant porter des dénominations variables selon les entreprises et qui présentent des caractéristiques communes (place dans l'organisation de l'entreprise, nature des activités, etc.).
  • En économie, le travail est un facteur de production de l'économie. Il est fourni par des employés en échange d'un salaire. Le processus d'entrée et de sortie d'emploi se fait par le marché du travail.
  • Le marché du travail désigne l'opération de rencontre entre les offres et les demandes d'emplois, étudié par l'économie.
  • Action intelligente des hommes en société sur la matière, dans un dessein de satisfaction personnelle. Nécessaire à la vie de toute société, il lui donne son unité d'action, sa cohérence collective, engendre la diversification des fonctions et des produits.
  • Comprend tout travail accompli contre rémunération ou en vue d'un bénéfice, c'est-à-dire le travail fait contre rémunération pour un employeur ou à son propre compte. Il peut également s'agir d'un travail familial non rémunéré (travailleurs familiaux non rémunérés).
  • (sociologie) : Il est proposé d'appeler "travail" toutes les activités répétitives, pénibles, physiquement éprouvantes, non gratifiantes et surtout obligatoires, effectuées dans la contrainte : travail en usine, dans le bâtiment, travaux agricoles, tâches ménagères.
Garantie:
  • Engagement par lequel on garantit. Il se dit surtout en matière de procédure et de négociations; Obligation qu'à le constructeur d'un bien de le remplacer en cas de vice de fabrication; Dédommagement auquel on s’oblige; Sûreté, ce qui garantit une chose, ce qui la rend sûre, indubitable.
Droit:
  • Ensemble de règles obligatoires ou d'interdits qui déterminent les rapports sociaux. Subdivisé en droit naturel et droit positif.
  • Le droit est l'ensemble des règles et normes générales et impersonnelles qui attribuent prérogatives et droits aux personnes, et qui sont susceptibles d'une exécution contrainte institutionnalisée, notamment par l'intervention de la puissance publique, c'est-à-dire de l'État.
Une expression peut faire sourire: « un état de droit »:
  • L’état de droit est une situation juridique dans laquelle chacun est soumis au respect du droit, du simple individu jusqu'à la puissance publique. Il est très lié au respect de la hiérarchie des normes, de la séparation des pouvoirs et des droits fondamentaux.
  • On nomme « État de droit » l'organisation sociale démocratique dans laquelle les trois fonctions rationnelles législative, judiciaire et exécutive sont confiées à des personnels différents, compétents et pourvus de l'autorité nécessaire pour accomplir leur mission.
La seule lecture de ces deux définitions montrent avec évidence que la forme du gouvernement de la France ne se conforme pas à ces règles élémentaires. Les institutions ressemblent plutôt à cette description:
A: La France est une monarchie quinquennale d'apparence parlementaire basée sur le principe de la dictature de la majorité.
B: Le pouvoir exécutif est directement exercé par le chef de l'état, assisté par un premier ministre choisi par lui et qui obéit à ses ordres.
C: Le chef de l'état est l'empereur Nicolaon, il règne pour une durée de cinq ans renouvelable une seule fois sauf en cas de coup d'état.
D: La souveraineté de la nation est un mythe, un mensonge, une hypocrisie pour endormir les masses. Les citoyens, quand ils ne sont pas reconduits à la frontière, sont appelés aux urnes pour voter et ensuite priés à se taire.
E: L'initiative des lois, leur contenu, leur forme et leur application est exclusivement du ressort de l'empereur. L'ordre du jour des assemblées est décidé en conseil.
F: Le Parlement enregistre les lois qui lui sont soumises après adaptation aux coutumes locales dans les commissions. Il peut débattre des textes lors des sessions parlementaires mais ne peut pas en modifier le contenu.
G: Le chef de l'état peut imposer ses vues par une procédure accélérée appelée « lit de justice » Le Parlement est forcé d'obtempérer.
H: Une loi spécifique appelée Loppsi 2 (loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure) déclarera terroriste toute personne trop critique à l'égard de la politique industrielle, économique et intérieure du gouvernement.
I: Une loi spécifique appelée Hadopi (Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet) déclarera pirate les autres personnes qui se serviront d'internet pour les buts décrits dans l'article précédent.
Voilà ce qu'est la France en ce début de XXIème siècle: la même que celle de l'ancien régime que la révolution française croyait avoir éradiquée. Il est inutile de préciser que dans le cadre de la « royauté républicaine française » je ne veux pas d'une France comme ça. Pour être une république démocratique et sociale avec un principe de « gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple» il faut commencer par respecter les règles élémentaires qui figurent dès les premières lignes des textes constitutionnels...
Et rendre la souveraineté au peuple, monsieur Sarkozy!

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