jeudi 23 septembre 2010

Projet de loi sur les retraites, épisode suivant

Aujourd'hui, jeudi, premier jour de l'automne, était un jour de revendication et de manifestation en France : dans 232 localités différentes. Bel effort ! Le comptage des manifestants a donné ceci :
  • les chiffres officiels du ministère de l'intérieur : 1 million de participants.
  • Les chiffres syndicaux sont un peu plus importants : 3 millions de participants.
  • Il y a deux millions de personnes qui ont disparu entre les deux dénombrements.
J'ai évoqué, dans le dernier message concernant la précédente manifestation les raisons qui expliquaient les disparitions de personnes dans les défilés. Et je dois avouer que j'avais raison : aujourd'hui, et ça personne ne le savait, il fallait défiler en file indienne sur la ligne au milieu de la route, et uniquement à quatre pattes. C'est pour cette raison que n'ont été comptabilisés que les chiens et les chats des promeneurs ainsi que les quelques syndicalistes habitués à ramper.
On remarquera quand même que la différence entre les chiffres officiels et les chiffres syndicaux grandit à chaque fois. De source non autorisée, donc peu sûre, il est arrivé à mes oreilles une information intéressante. Les compteurs du ministère de l'intérieur ont reçu des objectifs extrêmement précis : arriver à dénombrer aucun manifestant c'est à dire zéro, personne, rien. Au contraire, pour contrecarrer des méthodes de calcul de plus en plus complexes pour parvenir à un tel résultats, les syndicats et groupuscules politiques qui d'ordinaire ne se mêlent pas à ce genre de festivités, ont accepté de s'entendre pour arriver à un nombre de manifestants proche de l'infini.
C'est ainsi que j'ai pu voir, dans le cortège des mécontents, des syndicats de cadres, de travailleurs chrétiens, des anarchistes, des radicaux de gauche et même, fait historique, Tatie Liliane B, la bienfaitrice de notre magistrat suprême. Certes, elle n'était là qu'en photo et sur des pancartes de protestation, mais elle était là au milieu du bon peuple, arborant un brushing impeccable et une mine un peu défraîchie mais songeuse. Elle avait l'air de se demander : « Les retraites, les retraites ! C'est quoi, ça ! Mon petit Bratwurst ! (c'est ainsi que Tatie Liliane, qui connait l'allemand, appelle un proche collaborateur du gouvernement). La retraite dont ces gens parlent dans la rue, j'y ai le droit ou pas ? En tout cas, ça a l'air plus difficile à obtenir qu'une légion d'honneur ! »
Petit point. Qui est Tatie Liliane B (extrait de Wikipedia) :
Liliane Bettencourt est à la tête d'une importante fortune, gérée par le holding de patrimoine Thétys, dirigé par Patrice de Maistre.
Selon l'édition du quotidien Le Monde du 7 juillet 2005, la participation directe détenue par Liliane Bettencourt dans L'Oréal fait d'elle la seconde femme la plus riche du monde. En 2009, elle reste la femme la plus riche d'Europe. En 2010, elle devient selon Forbes, la troisième femme la plus riche du monde avec une fortune personnelle évaluée à 20 milliards de dollars. Elle prend ainsi la 17e place du classement des fortunes mondiales. Elle est la deuxième fortune française en 2010 selon ce magazine ou la troisième selon le magasine Challenges [9].
Elle possède une résidence de vacances sur la pointe de l'Arcouest construite par son père, en face de l'île-de-Bréhat en Bretagne.
Son gestionnaire de fortune a reconnu en juin 2010 qu'elle disposait de deux comptes non déclarés en Suisse, pour un montant de 78 millions d'euros.
Non, Tatie Liliane, vous n'avez pas droit à la retraite des gens du peuple, par contre, à vous seule, vous pourriez la leur payer sans que ça modifie votre train de vie !

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