10 - Textes annexes

Grève du 7 septembre 2010

Aujourd'hui, les français, tous âges confondus, derrière les bannières de leurs syndicats ou tout simplement là pour s'exprimer, sont descendus dans la rue. Le motif de cette colère, le dossier des retraites géré de main de maître par un chef d'orchestre expert en précipitation. Hélas, ses musiciens jouent séparément leurs parties, à des vitesses différentes, des tonalités personnelles et sur des instruments désaccordés, pour un résultat brouillon. Quand certains pays d'Europe du nord sont parvenus à des solutions en sept années, notre VRP multicartes et multifonctions, accessoirement Chef de l'État, a décidé de tout bouclé, de tout bâcler, avant la fin de son mandat sans consulter qui que ce soit, le tout chronomètre en main. Sait-il qu'il y a des gens qui vivent dans ce pays, le petit Nicolas? Sait-il que son dossier des retraites, tel qu'il risque d'être emballé, va déferler sur les générations à venir? S'en soucie-t-il seulement? Non, surement non!
La République a-t-elle été abolie? Nous aurait-on caché quelque chose? On peut se poser la question. En tout cas, si la République ne s'est pas éteinte, elle est sérieusement amochée. D'abord, qu'est-ce que c'est que ça, « la République »? Pour Monsieur S., qui habite le palais de l'Élysée, dont le peuple français est le propriétaire légal, soit dit en passant, voici quelques définitions qu'il devra étudier entre deux accords de guitare :
1.                  La république est un système politique dans lequel l'État doit servir le « bien commun » et non des intérêts privés. La souveraineté appartient au peuple qui exerce le pouvoir politique directement ou par l'intermédiaire de représentants élus. Ceux-ci reçoivent des mandats pour une période déterminée et sont responsables devant la nation. Par ses représentants, le peuple est la source de la loi. L’autorité de l'État s’exerce par la loi sur des individus libres et égaux.
2.                  Dans leur sens originel les termes "république" et "démocratie" sont assez proches, cependant "république" permet de faire la distinction avec les régimes monarchiques. De nos jours l'utilisation du terme République dans la désignation d'un Etat, ne suffit pas à faire de celui un état démocratique. C'est par exemple le cas si une partie de la population ne peut participer aux élections ou présenter ses candidats. Le mot république, abusivement employé, peut ainsi cacher une dictature, une oligarchie ou une théocratie.
Il y a dans ces deux définitions largement de quoi réfléchir. Il y est fait mention de quelques notions, manifestement fondamentales, sur lesquelles j'aimerais attirer l'attention du gouvernement actuel.
1.                  « Le bien commun est un principe philosophique représentant ce qui est accessible à tous, comme par exemple des moyens permettant à chacun d’accroître ses propres connaissances. Le bien commun est également devenu par extension une notion d'économie, s'appliquant par exemple à l'eau, ou encore à la biodiversité. »
2.                  Servir : S’acquitter de certains offices, de certaines obligations envers une personne ou une collectivité; Faire le service militaire; S’acquitter de certaines fonctions auprès de quelqu’un comme domestique; Rendre à quelqu’un les mêmes services qu’un domestique rend à son maître; Fournir, s'occuper de ...
3.                  Je laisse le soin au lecteur de relier les deux points précédents pour définir ce que signifie: servir le bien commun. Pour ceux du gouvernement qui ne sauraient pas, voici une réponse. Servir le bien commun, c'est s'acquitter de certaines obligations envers la nation sur ce qui sera accessible à tous. Comment? Par le dialogue, les négociations, et en bonne intelligence. Il suffit de rencontrer les français, pour cela, un avion présidentiel est inutile. De plus, aujourd'hui, ils étaient dans la rue.
4.                  Les notions « d'intérêts privés » et de « bien commun » s'opposent traditionnellement et il n'est guère utile de s'étendre sur le sujet plus que nécessaire. Je serais tenté de dire que servir les intérêts privés, en ce qui concerne le gouvernement, c'est satisfaire ses propres amis, les membres de son parti, les industriels qui ne veulent rien entendre et tous ces courtisans qui s'accomodent de la « monarchie républicaine »
5.                  Dans une république, les représentants élus reçoivent un mandat pour une période déterminée et sont responsables devant la nation. Il est quand même plus qu'étonnant que la France, qui prétend avoir répandu la liberté sur toute l'Europe, la France des « lumières » soit démocratiquement en retard par rapport à des pays limitrophes tels que la Suisse ou l'Italie. La nation, dont la constitution affirme qu'elle est souveraine, n'a pas son mot à dire: elle peut juste défiler dans les rues.
6.                  Dans la deuxième définition, il est spécifié qu'un régime où « une partie de la population ne peut participer aux élections ou présenter ses candidats » n'est pas une république démocratique. La France n'est donc pas une république et elle n'est pas démocratique non plus, mais cela, je l'avais déjà démontré : d'une part, les français, même s'ils peuvent voter, ne sont plus entendus ni écoutés et d'autre part, pour être candidat, il est fixé des conditions draconiennes et prohibitives. (Les fameuses 500 signatures...)
Le candidat à l'élection du président de la république soutenu par la « royauté républicaine » était à Rouen parmi les manifestants, c'est à dire avec ceux qui s'expriment et que le gouvernement n'a pas pris la peine d'entendre lors des deux dernières démonstrations, comme disent nos amis allemands. Je suis ce candidat et j'avoue avoir été surpris par un fait fort étrange : dans le décompte des manifestants, les syndicats ont dénombré deux millions et demi de personnes tandis que le ministère de l'intérieur n'en comptait qu'un million et deux cent milles. Un millions trois cent milles mécontents se sont donc purement et simplement évaporés. Où étaient-ils donc passés?
Il faut savoir que les chiffres sont magiques dès qu'ils sont manipulés par les ministres ou le gouvernement. C'est avec des tours de passe-passe dont les recettes sont désormais connus que, par exemple, le nombre des demandeurs d'emploi diminue. Les chômeurs n'ont même plus besoin de trouver un emploi, ils disparaissent tout simplement des listes. Il en est de même avec les manifestants. La subtilité consiste à déterminer sur le trajet qu'emprunteront les mécontents une bande de distance fixe: tout ce qui marche à l'intérieur est comptabilisé uniquement par les renseignements généraux, que tout un chacun parvient désormais à détecter le long du cortège, les autres, ceux qui marchent sur les trottoirs ou hors de ladite bande, ne sont comptés que par les organisations syndicales. La prochaine évolution de cette méthode dite « comptage avec prestidigitation » consistera en une réduction de la bande de passage. Les mécontents devront impérativement défiler en file indienne en prenant soin de ne jamais poser un pied hors de la ligne dite « ligne de comptage ».
L'avenir étant technologiquement fort prometteur, il ne manquera pas de nous surprendre et de nous étonner. Une jour prochain, le dénombrement pourra se faire de manière plus pratique, plus simple et plus fiable que la technique dite du « comptage en troupeau ». Voici quelques méthodes avant-gardistes (pour le moment) :
1.                  Les manifestants se feront tatouer sur l'avant-bras ou sur la nuque des codes-barres contenant des informations que les renseignements généraux pourront aisément exploiter : nom et adresse du manifestant, et toutes sortes de données personnelles voire confidentielles. Les agents compteurs n'auront plus qu'à flasher les individus comme le font déjà les caissières des supermarchés sur les étiquettes des produits qui ne passent pas sur le tapis roulant.
2.                  Toute la population se fera implanter une capsule sous l'épiderme; elle contiendra toutes les données nécessaires, personnelles et intimes de chaque individu, une sorte de carte vitale sécuritaire digne des romans de science fiction. Des portiques de détection seront implantés partout pour pister la population :
- à l'entrée des voies de manifestation, pour dénombrer les mécontents, dresser des listes (pour retirer automatiquement les journées de grève des salaires, les licenciements et autres tracasseries administratives)
- sur les axes de circulation principaux des villes ou devant des bâtiments officiels tels que les préfectures, les mairies, les ministères et j'en passe (pour les procès-verbaux, amendes et autres relevés d'infractions)
3.                  Les mécontents, avant de revendiquer quoi que ce soit, devront retirer des formulaires dans des établissements éloignés, inaccessibles en voiture et avec des horaires d'ouverture prohibitifs. Ils devront les comprendre, les remplir entièrement sans rien omettre, en faire des copies par leurs propres moyens et les retourner dans des délais abracadabrants à des organismes qui ne leur adresseront aucune réponse. Les mécontents (ceux qui se seront risqués à suivre la procédure jusqu'à son terme) à défaut d'obtenir satisfaction, pourront être soumis à un contrôle fiscal draconien ou être accusés de révisionnisme. On ne conteste pas la politique du Prince (c'est comme ça qu'on appelle le Président de la République en France. Voir un complément d'information en fin de texte.)
Avant de dire que ces exemples sont excessifs ou paranoïaques, demandez-vous pour quelles raisons le gouvernement de Monsieur S. , qui en a d'ailleurs fait un de ses arguments de campagne électorale, est obsédé par cette vision dite « sécuritaire » du monde. Faites des recherches sur ce que le gouvernement, en sourdine, prépare pour les syndicats en 2013 ou sur tout autre dossier du même genre et tout aussi inquiétant. Vous comprendrez que si vous n'avez pas défilé pour le retrait du projet sur les retraites pour ne pas perdre une journée de salaire, la république des menteurs vous donnera largement l'occasion, dans un avenir hélas proche, de descendre dans la rue. Ce jour-là, marchez bien sur la ligne ou vous ne compterez pour rien... Comme maintenant.
« La république était belle sous l'empire... »
Complément d'information à propos de la politique du Prince:
A l'origine, ce n'était pas péjoratif, c'était le titre de Louis-Napoléon Bonaparte, le futur Napoléon III, lorsqu'il était président de la deuxième république. Il était prince puisque descendant de l'Empereur et avait été élu Président de la République au suffrage universel en 1848. Il était Prince-Président.

Méfiez-vous des terroristes !

Le 11 septembre est un anniversaire, macabre et dramatique certes, mais célébré diversement selon les humeurs des uns ou des autres. Cette année, pour égayer les esprits et mettre un peu de piment dans une actualité déjà riche de la sottise humaine usuelle, un grand concours a été organisé. Les comités des fêtes concernés, parce qu'ils sont plusieurs et forcément antagonistes (sinon ce ne serait pas à la une des journaux de la planète), ont dû craindre que le souvenir lié aux attentats ne se soit estompé. Pour regonfler la baudruche événementielle, qui avait eu du plomb dans l'aile avec les révélations sur les dessous secrets des attentats (le plomb et la baudruche ne font pas bon ménage, c'est bien connu), ces délicieuses personnes ont organisé « le concours de l'idée à la con ». A peine lancé, ce jeu international a eu un énorme succès. Le jury ne sait plus où donner de la tête pour départager le gagnant du gros lot. Figurent, parmi la liste des « idées à la con » pour cette année 2010, les propositions suivantes :
·                     Construire quelque chose aux alentours de l'emplacement des deux tours. Idée géniale car assez vague dans son énoncé pour permettre toutes les interprétations et exégèses possibles et imaginables.
- Construire quoi ? Un centre culturel islamique pour montrer aux citoyens américains que les musulmans ne sont pas des terroristes. Des passants interrogés au hasard ont été séduits par l'idée et ne l'ont pas trouvée mauvaise. Une « idée à la con » doit pouvoir déclencher des phénomènes d'hystérie collective à des endroits où d'ordinaire il ne se passe rien du tout. Construisons donc autre chose.
- Mais quoi donc ? Pourquoi pas une mosquée ? Oui, bonne idée ! Dans la tête de l'américain moyen, comme dans beaucoup d'autres têtes, une mosquée n'est pas un lieu de prière mais l'endroit où se préparent les crimes les plus abominables. On y élabore les armes de destruction massive qui réduiront la planète en cendres comme la grippe « chacha nain-nain », le « chikoungounia », « la ferme célébrités » et ainsi de suite. C'est là l'archétype de « l'idée à la con »  car elle cristallise la sottise ambiante dans une de ces bombes à retardement dignes de la théorie du chaos (car ça va péter quelque part mais on ne sait pas où ni pourquoi !)
- On pourrait construire autre chose, ou même rien du tout, mais ça, c'est du déjà vu et du déjà fait et ça ne passionne plus personne depuis longtemps. Le but de l'opération est quand même de mettre le monde de la presse et de la communication en effervescence.
·                     Construire où ? Bon, on ne sait pas ce qu'on va construire exactement mais on sait déjà que ça va être musulman ou islamique. Avantages multiples : les gens ont une fâcheuse tendance à mélanger les notions et concepts suivants : musulman, islam, islamique, islamiste, fondamentaliste, terroriste. Non seulement ils les mélangent et les confondent mais en plus ils ne les connaissent pas et avouent ne pas vouloir les reconnaître ni savoir les identifier. L'être humain, quand il ne sait pas, plutôt que chercher, préfère inventer et dire n'importe quoi. Mais revenons à nos moutons : où sera-t-il, ce repère de soi-disant « bandits sanguinaires » ?
- Les possibilités sont assez réduites en vérité : par rapport aux deux tours, il y a à côté, en face, pas loin, pile au-dessus, juste en dessous ou carrément ailleurs.
- On élimine le carrément ailleurs car peu propice à l'émeute spontanée. On fera de même avec en-dessous, car quitte à faire quelque chose de scandaleux, autant que ça se remarque, et de loin. Il ne reste plus que sur les ruines même des deux tours.
·                     Conclusion, le jury du concours sélectionne l'idée suivante : « nous allons construire une mosquée pile sur les ruines du World Trade Center pour que Ben Laden puisse y prêcher librement la croisade contre le monde entier ». En plus, comme ce monsieur a été fabriqué par les services secrets américains, il sera comme chez lui. Même si, au final, on ne fait rien de tout cela, l'idée aura été lancée. Elle aura parcouru la planète, échauffé les esprits jusqu'aux derniers recoins du monde connu et au-delà et aura déclenché des démonstrations de haine qui feront de belles photos dans les magazines people parce qu'une star éphémère aura rencontré de fâcheuses déconvenues en y faisant quelques emplettes au sortir de son luxueux palace estival.
·                     Autre idée retenue pour la grande finale, aussi ingénieuse que la première mais tellement plus simple et efficace : on ne bâtit rien de spécial, pas besoin d'un endroit particulier, même symbolique. « Nous allons organiser un autodafé avec des Corans ». Avantage assuré car le seul fait d'en parler et de donner un rendez-vous même s'il est dans un calendrier obscur, déclenchera immédiatement et dans des endroits multiples, variés et politiquement instables des manifestations d'antipathie très photogéniques.
Petite remarque : pour organiser une flambée aussi festive, il faut quelques exemplaires du livre concerné. Les américains n'ont pas, je présume, de Coran dans leur bibliothèque : des Bibles, oui (texte tout aussi sulfureux que l'autre, si on y regarde de plus près). Les Corans, il faudra donc se les procurer, les acheter et donc financer le terrorisme international...
Pendant ce temps-là, en France, nos hiérarques gouvernementaux sont vexés de ne pas faire la une des gazettes. On croyait avoir trouvé la solution bling-bling avec Carla et Nicolas mais il a fallu que les amerloques mette Barak Obama à la Maison Blanche. D'où la botte secrète (qui n'a plus de secret) : la sécurité. Dans notre beau pays, parmi les plus gros producteurs européens de chômage, de précarité et de suicides par harcèlement, tout tourne autour de la sécurité. Comme le disait Christophe Alévèque : « Quand les gens ont peur, on en fait ce qu'on veut ! »
Imaginons donc un conseil des ministres.
« Nous aussi, on pourrait avoir des terroristes qui démolirait des choses ! On a essayé avec AZF, ça a failli marcher. On a continué avec les radars automatiques, ça a fini par porter ses fruits : records de tués sur les routes l'année dernière et en plus ça rapporte de l'argent dans les caisses de l'État. Si ça c'est pas du terrorisme, qu'est-ce que c'est ? »
« Euh, la République, Monsieur le Président ! »
« On va continuer avec la loi Hadopi : on va faire en sorte que les Français aient tous Internet, on va leur dire qu'il est vilain de télécharger des films et de la musique, ils le feront quand même car ils sont Français. Les grands éditeurs se mettront des tas de « neuros » dans la poche en pleurnichant : ils diront que ce sont les artistes qu'on vole en téléchargeant illégalement. Les artistes en question ne toucheront pas plus qu'avant, même, on en virera deux ou trois des catalogues en prétextant qu'ils ne rapportent pas assez. On fait voter la stupide loi en question, en fin de soirée, on menace les Français, car c'est ce qu'on sait faire de mieux (avec réprimer) puis sans prévenir, on leur coupe leur connexion. On trouvera bien une ou deux mamies qui se seront fait pirater leur liaison WiFi, on les condamnera pour avoir téléchargé le dernier navet à la mode. Rien ne changera, les Français téléchargeront encore et toujours mais on s'en fichera puisque ça nous rapportera ».
« Le WiFi, ça c'est l'avenir : les mamies ne savent même pas que ça existe et c'est pour ça qu'elle seront condamnées ».
« En fait, ce qu'il nous faudrait, c'est deux tours ».
« Mais où voulez-vous qu'on trouve ça ? »
« Facile, Monsieur le Président : aux prochaines élections de 2012. Vous prétextez un risque d'attentat contre les deux tours des prochaines présidentielles. Vous les annulez, vous rétablissez l'Empire (tout le monde évoque déjà cette possibilité sur Internet) et vous montez sur le trône. Par la même occasion, vous coupez l'herbe sous le pied à la « Royauté Républicaine Française » que vous avez essayé de discréditer en accusant son fondateur de vouloir se faire sacrer Président de la République à Reims mais qui a grimpé dans les sondages au lieu d'épouvanter les français ».
« Excellent ! Les mécontents n'auront qu'à s'exiler en Belgique. Elle s'est coupée en deux : vous y répartissez vos mécontents, ils trouveront bien un motif, là-bas, de se battre les uns contre les autres, plutôt qu'ici et contre vous. Les dernières poches de résistance, vous les amadouez avec des Légions d'honneur, des ministères ou vous les exilez et là, enfin, vous pourrez expédier le dossier des retraites comme bon vous semblera ».
« Plaît-il ? »
« Votre Majesté pourra expédier le dossier des retraites là où il lui plaira ».
Elle était belle la République sous l'Empire...

Quelques notions de démocratie directe: l'exemple suisse.

La démocratie directe est l'une des formes premières de la démocratie dans laquelle le peuple exerce directement le pouvoir politique, alors que dans une démocratie représentative, il l'exerce de manière indirecte.
Dans l'antiquité et en particulier au VIème siècle avant notre ère, des cités ou des groupes sociaux étaient organisés en démocratie directe.
Les états démocratiques modernes qui se sont construits à partir de la fin du XVIIIème siècle, sont caractérisés par une démocratie représentative. La seule exception notable est la Suisse, dotée d'une forme originale de démocratie directe.
La démocratie représentative est critiquée sur le fait qu'elle dépossède le peuple souverain de son pouvoir. La démocratie directe devient alors une alternative. Certains pays ont ainsi intégré des éléments de démocratie directe dans leurs institutions pour que les citoyens soient davantage impliqués dans les décisions politiques.
Exemples d'institutions ou de mécanismes qui relèvent de la démocratie directe ou semi-directe :
1.                  Participation politique. Les Suisses et les Suissesses peuvent non seulement élire les membres des différents parlements au niveau communal, cantonal et fédéral et voter sur les objets qui leur sont soumis, ils peuvent aussi s'engager dans la politique et faire des propositions de modifications des dispositions légales.
2.                  Modes de participation à la politique. Au niveau fédéral, les Suissesses et les Suisses peuvent faire usage de deux instruments de démocratie directe : l'initiative populaire et le référendum. De plus, toute personne peut adresser une pétition aux autorités. Sur le plan cantonal et communal, il existe encore d'autres instruments au service de la démocratie directe.
3.                  Droits politiques. Rares sont les pays où le peuple participe autant à l’activité de l'État qu’en Suisse. Une longue tradition démocratique, une population relativement faible sur le plan numérique, un taux d’alphabétisation très élevé et la richesse de l’offre médiatique permettent à notre forme d’Etat, qui prévoit des droits de co-décision étendus, de fonctionner.
4.                  Droit d'initiative. Les citoyens peuvent demander par une initiative qu'une proposition de modification de la Constitution fédérale soit soumise à votation populaire. Pour que l'initiative aboutisse elle doit recueillir les signatures de 100 000 citoyens actifs dans un délai de 18 mois. Les initiatives populaires n'émanent ni du Parlement ni du Gouvernement mais directement des citoyens et des citoyennes. Le droit d'initiative est reconnu également sur le plan cantonal et communal.
5.                  Initiatives populaires. L’initiative populaire peut revêtir la forme d’une proposition conçue en termes généraux ou, plus fréquemment, proposer un texte constitutionnel rédigé de toutes pièces, dont la teneur ne peut être modifiée ni par le Parlement ni par le gouvernement. Les autorités peuvent opposer un contre-projet, généralement plus modéré, à une initiative populaire, dans l’espoir que le peuple et les cantons marquent leur préférence pour celui-ci. Depuis 1987, il existe la possibilité du double oui: tant l’initiative populaire que le contre-projet peuvent être acceptés: c’est la réponse donnée à la question subsidiaire qui emporte la décision. Entre en vigueur le texte qui, à cette question, recueille le plus de voix d’électeurs et le plus de voix de cantons Votation populaire du 24 septembre 2000. Les initiatives populaires sont le moteur de la démocratie directe car elles n’émanent pas du Parlement ni du gouvernement mais directement des citoyens.
6.                  Droit de référendum. Si une partie de la population n'est pas d'accord avec une loi du Parlement fédéral, elle peut déposer une demande de référendum. La législation en question sera soumise au vote du peuple si 50 000 citoyens signent la demande de référendum en l'espace de 100 jours. C'est ce qu'on appelle le référendum facultatif. Seule la majorité du peuple est requise. Toute modification de la Constitution fédérale, de même que l'adhésion de la Suisse à une organisation supranationale, doit faire l'objet d'un référendum obligatoire. Elle est donc nécessairement soumise au vote du peuple. Ces projets requièrent la double majorité, du peuple et des cantons (États membres de la Confédération suisse).
7.                  Référendum obligatoire. Votation populaire qui doit avoir lieu lorsque l' Assemblée fédérale demande la révision totale ou partielle de la Constitution, l'adhésion à des organisations de sécurité collective (ex. l'ONU) ou à des communautés supranationales (ex. UE), ou encore lorsqu'elle a adopté une loi fédérale déclarée urgente et dépourvue de base constitutionnelle. L'acceptation de l'arrêté requiert la majorité du peuple et celle des cantons.
8.                  Référendum facultatif. 50 000 citoyens disposant du droit de vote (référendum populaire) ou huit cantons (référendum demandé par les cantons) peuvent exiger p.ex. qu'une loi fédérale, nouvelle ou modifiée, ou un traité international soit soumis au vote du peuple. La proposition de l' Assemblée fédérale est acceptée si le peuple a donné son accord (majorité du peuple).
9.                  Droit de pétition. Toute personne capable de discernement , qui n'est donc pas nécessairement citoyen ou citoyenne en possession des droits civiques, peut adresser une pétition écrite à une autorité concernant n’importe quelle activité de l'État. L'autorité est tenue de prendre acte des pétitions mais pas d'y répondre. Cependant, en règle générale, les autorités traitent les pétitions et y répondent. L'objet d'une pétition peut concerner n'importe quelle activité de l'État et peut prendre la forme d'une requête, d'une réclamation ou d'une suggestion.
10.             Engagement politique. Les personnes qui souhaitent s'engager en politique peuvent adhérer à une association, un mouvement ou un parti. Les partis sont des groupements d'opinion à caractère politique dont les membres partagent une même vision de l'État, de la société, de l'économie. Ils se situent à mi-chemin entre l'intérêt général et les intérêts de groupes et sont un lien entre le peuple et l'État. Tous les habitants de Suisse peuvent adhérer à un parti, généralement à la section du parti de la région où ils sont domiciliés. Il existe sur le plan fédéral une liste des partis enregistrés.

Projet de loi sur les retraites, épisode suivant

Aujourd'hui, jeudi, premier jour de l'automne, était un jour de revendication et de manifestation en France : dans 232 localités différentes. Bel effort ! Le comptage des manifestants a donné ceci :
·                     les chiffres officiels du ministère de l'intérieur : 1 million de participants.
·                     Les chiffres syndicaux sont un peu plus importants : 3 millions de participants.
·                     Il y a deux millions de personnes qui ont disparu entre les deux dénombrements.
J'ai évoqué, dans le dernier message concernant la précédente manifestation les raisons qui expliquaient les disparitions de personnes dans les défilés. Et je dois avouer que j'avais raison : aujourd'hui, et ça personne ne le savait, il fallait défiler en file indienne sur la ligne au milieu de la route, et uniquement à quatre pattes. C'est pour cette raison que n'ont été comptabilisés que les chiens et les chats des promeneurs ainsi que les quelques syndicalistes habitués à ramper.
On remarquera quand même que la différence entre les chiffres officiels et les chiffres syndicaux grandit à chaque fois. De source non autorisée, donc peu sûre, il est arrivé à mes oreilles une information intéressante. Les compteurs du ministère de l'intérieur ont reçu des objectifs extrêmement précis : arriver à dénombrer aucun manifestant c'est à dire zéro, personne, rien. Au contraire, pour contrecarrer des méthodes de calcul de plus en plus complexes pour parvenir à un tel résultats, les syndicats et groupuscules politiques qui d'ordinaire ne se mêlent pas à ce genre de festivités, ont accepté de s'entendre pour arriver à un nombre de manifestants proche de l'infini.
C'est ainsi que j'ai pu voir, dans le cortège des mécontents, des syndicats de cadres, de travailleurs chrétiens, des anarchistes, des radicaux de gauche et même, fait historique, Tatie Liliane B, la bienfaitrice de notre magistrat suprême. Certes, elle n'était là qu'en photo et sur des pancartes de protestation, mais elle était là au milieu du bon peuple, arborant un brushing impeccable et une mine un peu défraîchie mais songeuse. Elle avait l'air de se demander : « Les retraites, les retraites ! C'est quoi, ça ! Mon petit Bratwurst ! (c'est ainsi que Tatie Liliane, qui connait l'allemand, appelle un proche collaborateur du gouvernement). La retraite dont ces gens parlent dans la rue, j'y ai le droit ou pas ? En tout cas, ça a l'air plus difficile à obtenir qu'une légion d'honneur ! »
Petit point. Qui est Tatie Liliane B (extrait de Wikipedia) :
Liliane Bettencourt est à la tête d'une importante fortune, gérée par le holding de patrimoine Thétys, dirigé par Patrice de Maistre.
Selon l'édition du quotidien Le Monde du 7 juillet 2005, la participation directe détenue par Liliane Bettencourt dans L'Oréal fait d'elle la seconde femme la plus riche du monde. En 2009, elle reste la femme la plus riche d'Europe. En 2010, elle devient selon Forbes, la troisième femme la plus riche du monde avec une fortune personnelle évaluée à 20 milliards de dollars. Elle prend ainsi la 17e place du classement des fortunes mondiales. Elle est la deuxième fortune française en 2010 selon ce magazine ou la troisième selon le magasine Challenges [9].
Elle possède une résidence de vacances sur la pointe de l'Arcouest construite par son père, en face de l'île-de-Bréhat en Bretagne.
Son gestionnaire de fortune a reconnu en juin 2010 qu'elle disposait de deux comptes non déclarés en Suisse, pour un montant de 78 millions d'euros.
Non, Tatie Liliane, vous n'avez pas droit à la retraite des gens du peuple, par contre, à vous seule, vous pourriez la leur payer sans que ça modifie votre train de vie !

Retraites aux flambeaux!

« Ecrivez vite sans sujet préconçu, assez vite pour ne pas retenir et ne pas être tenté de vous relire. » (André Breton, extrait du Manifeste du surréalisme)
Le soleil, aujourd'hui, s'est levé quelque part mais pas chez nous: en Normandie, le temps n'était pas à la fête. Bruine, ciel gris, humidité, protestation lointaine et jour de colère. Une fois de plus, les français vont descendre ou sont descendus dans les rues. Les chiffres vont encore être malmenés. Que disent les infos?
« La nouvelle journée de manifestations samedi en France contre la réforme des retraites ne s'est pas traduite par une amplification du mouvement » a déclaré le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel.
Néanmoins, ce monsieur a souligné que la persistance de la mobilisation appelait de la part du gouvernement "un certain nombre d'éclaircissements" sur les évolutions du texte dans le cadre du débat au Sénat, qui s'ouvre mardi prochain.
Le rôle d'un candidat à une élection est d'expliquer son programme. Il est aussi de préciser les raisons qui motivent son action. Dans le cas présent, c'est désormais clair, je présente un projet de république basé sur le dialogue et l'implication directe des citoyens dans la vie de la nation. Les institutions de la France, sous les assauts dictatoriaux du gouvernement de l'empereur Sarkozy, ne sont plus républicaines, ni démocratiques ni rien de ce qui faisait la France d'antan. Puisque le gouvernement ne veut pas écouter les français, qu'il ne respecte plus ni les valeurs républicaines ni la constitution, je vais leur rappeler quelques notions de base de communication avec les foules, pour ne pas dire les masses laborieuses, qui a une connotation marxiste mais qui, pris au sens propre, exprime pleinement toute l'étendue de l'actualité.
Laborieux:
·                     Qui travaille beaucoup, qui aime le travail.
·                     Qui est pénible, qui oblige à beaucoup de travail, de fatigue, d’efforts.
·                     Qualifie les productions de l’esprit où l’effort paraît.
N'en déplaise au protégé surprise de Tatie Liliane, les français sont des travailleurs ou du moins, aimeraient-ils le rester. Le chômage, la précarité, la pauvreté et tout ce qui va avec, ils n'en veulent pas. Ils veulent simplement être considérés comme des êtres humains et non des données statistiques qui alimentent des tableaux. Ils veulent que leur retraite soit un aménagement de leur vie après leur travail, et non une suite de déconvenues et de revers plus ou moins cuisants fait de mendicité d'aides et d'allocations. Et pourquoi ne pas récompenser quarante années de labeur par un tabouret à l'armée du salut, au secours catholique et une auge à la soupe populaire?
Oui, messieurs les ministres, et vous-même, Monsieur le président, dont la retraite ne sera pas un souci mais une assurance, mieux, une certitude et un confort: les français se sont encore mobilisés pour que vous daigniez enfin les entendre. Ils ne vont pas se contenter d'un « certain nombre d'éclaircissements »: votre projet, ils n'en veulent pas. Pour le cas où vous ne sauriez pas ce qu'est une mobilisation, je vais vous le dire. Si vous n'écoutez pas, peut-être saurez vous lire. Pour comprendre, il faut connaître: les français, vous ne les connaissez pas, vous n'êtes pas prêts de les comprendre.
Mobilisation: C'est le fait de décider ensemble de réagir à une situation pour l'améliorer.
Mobiliser - Créer une sensibilisation à la situation présente afin d'encourager des changements positifs pour l'avenir.
Une manifestation est un acte politique collectif, qui se traduit notamment par un défilé de protestation, qui peut avoir différents objectifs, parmi lesquels :
·                     Amélioration des conditions de vie, souvent à l'appel des syndicats, ou à l'occasion de grèves.
·                     Protestation contre une loi, un décret, une réforme.
·                     Protestation contre une fermeture d'usine ou contre des licenciements abusifs.
·                     Revendications politiques (exemples : lutte contre le racisme, le sexisme, ou lutte pour la démission d'un gouvernement).
Une manifestation est un rassemblement ou un mouvement ayant pour objet de rendre publiques les revendications d’un groupe, d’un parti.
Mais peut-être préfèrerez-vous cette phrase plus caustique, certes, mais plus proche de ce que vous pensez des français:
« Le chimpanzé manifeste parfois sa colère ou sa domination des autres en agitant les bras, en lançant des branches ou des pierres, ou en chargeant. »
Puisqu'il faut continuellement tout vous décrypter, monsieur le président, veuillez prendre note, et vous souvenir, de ces quelques éclaircissements, annotations, commentaires et citations d'auteurs:
Protester: manifester son opposition
Opposition: attitude de résistance active et actions contraires à celles demandées ou attendues d'une personne.
« S'opposer n'est autre que proposer. Une opposition sans proposition n'est qu'un mouvement d'humeur. » (Robert Sabatier)
« Toute vérité franchit trois étapes. D'abord elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence. » (Arthur Schopenhauer)
« On ne dure en France que dans l'opposition et le seul moyen d'échapper au changement, c'est de le réclamer tous les jours. » (André Frossard, extrait du journal Le Figaro - 20 Novembre 1974)
« En politique : dans l'opposition, l'on ne sait rien mais l'on peut tout dire, tandis que dans la majorité l'on sait tout, mais l'on ne peut rien dire. » (Bernard Beugnies)
Les français qui défilent dans les rues en s'efforçant de se conformer à des méthodes de comptage dont les règles échappent à l'entendement de tous, même de ceux qui comptent, sinon les chiffres seraient les mêmes, sont opposés à votre projet sur les retraites. Cela ne veut pas dire qu'ils n'ont rien à proposer, sachez les écouter: si vous ne savez pas écouter, la Nation vous donnera des leçons et elle évaluera vos capacités lors des prochaines échéances électorales. Quel que soit le résultat du scrutin, votre avenir et votre retraite sont assurés: n'en soyez pas égoïste pour autant. Dès maintenant, préparez votre retraite: une bonne retraite vaut mieux que la Bérézina.
Savez-vous, monsieur le président que, dans le domaine militaire, l'opération de retraite consiste à rappeler des forces armées tout en maintenant contact avec l'ennemi. Une opération de retraite peut être initiée afin de se retirer, de se regrouper, d'occuper une position plus facilement défendable ou pour attirer l'ennemi dans une embuscade. Elle est considérée comme une opération risquée qui requiert de la discipline afin de ne pas tourner en déroute. Vous savez ce qu'il vous reste à faire...
Pour information, voici quelques généralités sur les retraites.
Prestations définies ou cotisations définies, le dilemne des fonds de pension.
Dans un régime à cotisations définies, des règles fixent les montants de cotisation : simple pourcentage du salaire, ou montant librement fixé par le cotisant. Le montant des pensions versées n'est pas a priori connu : elles seront constatées au moment de leur liquidation. Pour le calcul des pensions à verser, on se base sur ce que le futur pensionné a accumulé comme points de retraite, puis du rendement des placements faits avec l'argent accumulé, qui peut se révéler insuffisant si le nombre de cotisants est trop faible pour des raisons démographiques. Il y a donc un risque pour le retraité : les pensions peuvent baisser.
Un régime à prestations définies vise un montant de pension fixé à l'avance, et ajuste fréquemment les cotisations réclamés aux cotisants en fonction de cet objectif. C'est le cotisant qui supporte l'essentiel des risques. Un régime de retraite peut combiner des éléments de « cotisations définies » et de « prestations définies ». Il peut, par exemple, fonctionner en prestations définies pour une part, en puisant les sommes nécessaires dans la masse des cotisations encaissées, et répartir le reste selon le mode « à cotisations définies ».
La retraite par répartition.
Les pensions de retraite sont financées par des cotisations, obligatoires, basées sur les revenus professionnels des travailleurs actuels. Des caisses de retraite, souvent par profession, assurent la perception des cotisations (somme éventuellement augmentée d'autre produits : subventions de l'état ou de l'entreprise, compensations inter-caisses, ...) et le paiement des pensions (diminuées d'autres charges : frais administratifs, compensations inter-caisses, ...) les deux sommes étant par définition égales.
En pratique, les régimes réels ne sont jamais purement par répartition : dans certains cas (rare), pour tenir compte des variations démographiques (anticipation d'une hausse du ratio nombre de pensionnés / nombre de cotisants), ils constituent des réserves (on est alors en présence d'une retraite partiellement par capitalisation collective) ; plus fréquemment, ils s'autorisent un recours à l'endettement (qui permet d'augmenter les pensions actuelles, au détriment des pensions futures).
La retraite par capitalisation.
La retraite par capitalisation fonctionne sur le principe d'une accumulation individuelle ou collective d'un stock de capital (une épargne), par des prélèvements sur les revenus des futurs retraités (cotisations) au cours de leur vie active, qui servira à financer les retraites de ces mêmes retraités.
Cette épargne peut être gérée individuellement (l'individu gère lui-même son épargne-retraite) ou collectivement (l'État, l'entreprise ou un organisme spécialisé, appelé fonds de pension, collecte et épargne une partie du revenu des travailleurs). Le système peut-être totalement libre ou (partiellement) obligatoire.
Les sommes en jeu sont considérables, le marché et ses intervenants sont toujours largement surveillés par les autorités. D'une part, les sommes épargnées se retrouvent en bourse (capital des grandes entreprises cotées), dans la spéculation, dans le financement des emprunts d'état et autres obligations ; d'autre part, les pensions ont un rôle économique et social majeur (revenus, et donc consommation, des retraités).
Les différences entre les systèmes par capitalisation et par répartition.
Dans la retraite par capitalisation, un fonds de pension encaisse l'épargne des futurs pensionnés, place l'argent, et leur verse des pensions plusieurs dizaines d'années plus tard, les systèmes par répartition, nécessairement obligatoires, peuvent fonctionner sans capital et dès leur instauration, ce qui permet de les fonder et de verser des pensions sans délais.
Pour éviter les risques de malversation ou de ruine des systèmes de retraite par capitalisation, l'épargne est placée sur des produits sûrs, en diversifiant leurs placements et en investissant sur des produits à rendement et risque élevés pour les jeunes salariés (actions), et des produits de moins en moins risqués et volatiles (obligations) au fur et à mesure que la date de la retraite approche.
Alors que de nombreux ménages américains se sont retrouvé sans pension suite à la faillite d'Enron, la crise financière de 2008 a également renforcé les critiques contre des pensions de retraites qui dépendraient de la fluctuation boursière.
Création de la retraite par répartition obligatoire (1941)
Le régime de Vichy va profondément modifier le système de retraite français en remplaçant la retraite par capitalisation (rendue obligatoire en 1930) par la retraite par répartition. Selon l'économiste Jean-Marie Harribey (université de Bordeaux), en 1941, "le régime de Vichy transforme ce système qui fonctionne par capitalisation, ruiné à la suite de la crise, en système par répartition". Le Dr Philippe Rault-Doumax (médecin et économiste de la santé), précise que "Pour amorcer son fonctionnement, l'État français, aidé par d'anciens dirigeants CGT, y affecte les fonds de retraite capitalisés depuis 1930.
La création des retraites par répartition résulte aussi d'un calcul à court terme de l'État qui, ayant des difficultés à collecter les impôts, décide de confisquer les sommes gérées par les systèmes de retraite par capitalisation à adhésion obligatoire, jugeant que le simple versement de pensions suffira à masquer cette confiscation.
La retraite en France.
La retraite par répartition est l'héritière des systèmes d'assurance mutuelle entre travailleurs, adossés aux syndicats. Mais jusqu'en 1936, il n'y avait pas de revendication forte pour la mise en place d'un régime légal commun, comme institué en Allemagne à la fin du XIXe siècle. La plupart des ouvriers mouraient prématurément et que les rares vieux invalides pouvaient être pris en charge par des caisses professionnelles, qui s'étaient développées parallèlement aux syndicats et avec les mêmes hommes au cours du XIXe siècle. Des accords professionnels, par branche voire par entreprise (comme à la SNCF), mettaient en place des règles, telles qu'un âge de départ et, surtout, une cotisation des employés avec contribution de l'employeur.
La forte inflation et la crise économique des années 30 ayant affaiblie les systèmes de retraite par capitalisation, le régime de Vichy reprit l'exemple allemand, celui de Bismark pour la stabilité sociale (garantir une retraite à l'ouvrier pour l'associer à l'ordre social et couper l'herbe sous le pied des révolutionnaires) et celui de Hitler pour le contrôle des syndicats (prendre le contrôle de leurs ressources financières) : par la loi du 14 mars 1941, le secrétaire d'État au travail René Belin institue la retraite par répartition.
La nouvelle IVe République en garde certains principes, mais les branches professionnelles reprennent leur autonomie : à côté du nouveau régime général, les régimes spécifiques sous contrôle paritaires (égalité employés-employeurs) perdurent et même se développent.
Cette autonomie reste possible tant que les caisses sont financièrement saines, mais elle ne résiste pas à la montée du chômage : conçu pour consommer la totalité des ressources apportées par le plein emploi en faveur de retraités peu nombreux, le système devient déficitaire et cesse d'être réellement par répartition. La croissance molle ne permet plus d'absorber spontanément la hausse de la somme des pensions promises, et la voie de la hausse des cotisations est bloquée par le chômage qu'elles provoquent.
L'État, qui a lui-même contribué à la dégradation des comptes, se pose en sauveur et met à contribution le contribuable via la CSG et la CRDS.
Le système par répartition, dominante en France, est géré par deux types d'organismes:
·                     la retraite en France de base des salariés du privé est assurée par la sécurité sociale (ou retraite du régime général).
·                     des caisses paritaires pour la retraite complémentaire des salariés ou des cadres ou plus généralement professionnelles pour les travailleurs indépendants alimentées par des cotisations portant sur la part des revenus dépassant le plafond de la sécurité sociale (2 885 € mensuels en 2010).
Le gouvernement français, après une réflexion sur une réforme complète du système de retraite français, a lancé la Réforme 2010 des retraites.
La réforme des retraites en 2010.
Le gouvernement a présenté le 7 septembre 2010 à l'Assemblée nationale un projet de loi portant la réforme des retraites, dont il avait annoncé les grandes lignes le 16 juin en se basant sur les prévisions, contestées par les syndicats, du Conseil d'orientation des retraites.
Le COR avait rendu le 14 avril 2010 un rapport sur la situation financière des régimes de retraites mettant en exergue l’impact de la crise financière de 2008 sur le financement du système de retraite, l'augmentation rapide du chômage diminuant les cotisations. Le Gouvernement avait ouvert deux jours plus tôt une concertation avec les partenaires sociaux et les principaux partis.
Le 16 mai 2010, Eric Woerth, ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique, leur a transmis le document d’orientation du gouvernement sur la réforme des retraites. Dans ce document, le gouvernement déclare que seule l’augmentation progressive de la durée d’activité peut répondre au choc démographique auquel sont confrontés nos régimes, sans pénaliser le niveau de vie des Français, la croissance et l’emploi. Eric Woerth a indiqué le 24 avril 2010 que le gouvernement souhaitait reporter l’âge légal minimum de départ à la retraite et il a annoncé le 16 juin qu'il le portrait à 62 ans contre 60 ans auparavant.
Parallèlement, d’autres partis politiques ont préparé leur projet de réforme. Tandis que l’UMP[20] se prononce pour une augmentation du temps de travail, au moyen d’un report de l’âge légal de départ à la retraite, l’opposition (Parti Socialiste, Europe Écologie et Parti Communiste notamment) propose d’élargir l’assiette de cotisation, afin d'augmenter les recettes, et de taxer les revenus du capital.
L’avant-projet de loi sur les retraites a été présenté le mercredi 16 juin 2010 par Éric Woerth, avec pour principales mesures :
·                     le relèvement progressif en 6 ans (à raison de 4 mois par an) de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans
·                     le relèvement de l'âge de départ à taux plein (sans subir de décote lorsqu'on n'a pas cotisé tous ses trimestres) de 65 à 67 ans.
A ces deux mesures principales s'ajoutent une série d'autres points :
·                     le maintien du Dispositif pour carrière longue avec toutefois un durcissement des conditions d'accès à ce dispositif puisqu'il faudra avoir cotisé 43 ans et 1/2 (contre 42 ans lors de l'instauration de ce dispositif). Les personnes ayant commencé à 14 ans devraient aller jusqu'à 58 ans (contre 56 auparavant).
·                     la prise en compte de l'invalidité : un certificat de la médecine du travail prouvant une invalidité de 20% permettra de partir à 60 ans.
·                     le passage (étalé sur 10 ans) de 7,85 % à 10,55 % du taux de cotisation retraite dans la fonction publique
·                     le relèvement de 2 ans de l'âge de départ à la retraite de certaines catégories de fonctionnaires dites "d'active"
·                     l'utilisation anticipée du Fonds de réserve pour les retraites, censé n'être utilisé qu'à partir de 2020;
·                     le gel de l'effort financier de l'État pour le financement du régime de retraite des fonctionnaires;
·                     l'allongement de la durée de cotisation de 41 ans à 41 ans et 1/2 à l'horizon 2020
·                     la mise à contribution de certains revenus(prélèvement additionnel de 1 % sur la dernière tranche d'impôt sur le revenu ;
·                     l'augmentation d'un point des prélèvements sur plus-values de cessions mobilières et immobilières et du prélèvement forfaitaire sur dividendes et intérêts
·                     l'augmentation des prélèvements sur les stock-options et sur les retraites-chapeaux
·                     à partir de 2015, en cas de baisse significative du chômage, un basculement d'une partie des cotisations chômage sur les cotisations retraite.[23] et son financement sur le dossier de presse.
Pour tout complément d'information, vous pouvez consulter les information sur le site d'origine et à l'adresse suivante.
http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9forme_2010_des_retraites_en_France

Disparitions massives en France !

Il n'y a plus de secret désormais, lors des manifestations, vastes défilés de démonstration, il se produit des énigmes mathématiques qui étonnent, surprennent et, il faut bien le dire, agacent. Le but des organisateurs est d'amener le plus de monde sur la voie publique pour donner plus de corps aux revendications. Celui des officiels est à l'exact opposé, ce qu'on peut comprendre mais qu'on aura du mal à admettre : si personne n 'assiste au défilé c'est que les revendications ne sont pas sérieuses. Pour chacun, la finalité est d'avoir les chiffres qui plaisent, qui rassurent, bref, de fournir ses propres chiffres. Après la journée d'action organisée le samedi 2 octobre, une guerre des chiffres a encore enflammé les foules. Les syndicats ont affirmé que 3 millions de manifestants avaient défilé dans les rues tandis que le ministère de l'intérieur n'en avait dénombré que 997 milles. Ils auraient pu faire l'effort d'aller jusqu'au million mais, comme pour les prix des articles dans les supermarchés, il suffit d'un centime pour ne pas basculer dans la dizaine supérieure. Résultat, avec un rapport de un pour trois, ce sont deux millions de personnes qui ont purement et simplement disparu.
Où sont donc passés les deux millions de manifestants résultants des écarts de chiffres. Des explications existent, je vous les livre :
1.                  Un avion privé transportant le célèbre magicien David Coperfield a été détourné par la Patrouille de France lors d'un entrainement. Le Gouvernement, qui s'efforce depuis quelques jours de faire croire qu'une menace terroriste pèse sur le pays, en détruisant un monument typiquement parisien, (la Tour Eiffel, le siège du Parti Socialiste de la rue de Solférino, le MacDonald's de l'avenue des Champs-Elysées, la FNAC Montparnasse, la table numéro 4 du Fouquet's ou les Éditions de la Pensée Universelle) a saisi cette opportunité pour démontrer la réalité de ses affabulations de propagande. Le magicien, vexé de ne pas avoir été reconnu immédiatement, après avoir refusé d'avouer vouloir commettre un acte terroriste inique, s'est vengé en jetant un sort à un cortège qui s'était fortuitement formé pour l'acclamer : deux millions de personnes ont donc disparu de la réalité objective pour rejoindre des ectoplasmes fictifs dans quelques mondes parallèles absolument terrifiants.
2.                  Toujours obsédé par une menace terroriste contre la France, le Gouvernement de sa majesté Nicolaon Ier, a mandaté Michel Chevalet et Jean-Claude Bourret, deux journalistes en panne d'audience pour expliquer des phénomènes atmosphériques inquiétants proches des milieux islamistes d'Al Qaïda. Comme le public s'obstine à ne pas souscrire à ces menaces terroristes malgré des techniques subliminales contestées et contestables, les frères Bogdanov ont rejoint l'avion présidentiel toujours en construction et actuellement garé sur le parking du Auchan de Vélizy 2, pour vérifier leurs observations. Une cellule de crise, présidée par Tatie Liliane, au mieux de sa forme intellectuelle, a rendu ses conclusions : des ovnis en provenance de Mars-lamabad ont capturé les deux millions de manifestants manquants ce matin aux infos de 7 heures sur RTL pour en faire des faucheurs d'OGM.
3.                  Le Gouvernement, toujours le même, pour détourner l'attention du public des manifestations et des revendications saugrenues de ces braillards de la CGT et de Sud, (Comment s'appellent les autres syndicats déjà?) a organisé ce matin une conférence de presse en présence de toute la nomenklatura médiatique (réduite à Gisèle Pruneau, de Mon Tricot et Gilbert Poteau de la Rougerie de ''Royalisme en maternelle''). Malgré des preuves évidentes et irréfutables (trois clichés truqués avec PhotoShop) nul n'a cru à un déplacement du triangle des Bermudes entre la Nation et République. Le ministre a pourtant répété plusieurs fois que les deux millions de manifestants qui manquaient à l'appel avaient du sombrer avec la Nation et la République dans le fameux triangle mais personne n'a été dupe : il n'y a pas de menaces terroristes en dehors du projet des retraites qui va péter au Sénat.
4.                  François Bayrou a rassemblé ses fans dans une université d'été mais personne n'a été fichu de dire dans quelle ville. Le Gouvernement, ministres et porte-parole en tête, pour obéir aux ordres de sa majesté qui trempait dans sa baignoire de l'avion présidentiel toujours en construction sur le parking d'Auchan, a voulu répandre la nouvelle d'une attaque terroriste du MODEM islamique mais la crédibilité du père imam François est quasiment nulle : la faille dans l'espace temps ne pourra donc être ouverte avec assez d'efficacité médiatique pour avaler les deux millions de manifestants que les chiffres officiels ont virtuellement étouffés.
5.                  Puisque la menace terroriste ne parvient pas à détourner les journalistes de cette manifestation de fainéants qui veulent couler des jours paisibles avec des retraites pour lesquelles ils ont cotisé toute leur vie, le Gouvernement a décidé de développer une théorie originale : les mathématiques non-arithmétiques. On prend des chiffres, on les tortille comme on veut, on leur fait dire ce qu'on veut, on en fait penser ce qu'on ne veut pas, on brouille toutes les cartes, on leur donne tort, puis raison, on joue avec mais on ne les cite jamais dans leur contexte, on mélange avec des pourcentages qui concernent d'autres sujets sans aucun rapport, on use de la langue de bois et on promet des choses vagues et obscures pour plus tard, pour calmer le jeu. Une fois que tout le monde croit avoir eu gain de cause, sans savoir sur quoi exactement, on fait passer le projet en catimini, en fin de soirée, devant des députés pressés d'aller se coucher.
6.                  Dire que la menace terroriste tant espérée viendra des manifestations anti-gouvernementales : c'est ce que les publicistes appellent le « double effet Kiss Cool ». L'inconvénient est de taille : trouver de la place dans les prisons pour loger 2 millions de personnes qui ont défilé et qu'on ne veut pas du tout compter.
Puisque le Gouvernement veut absolument que nous ayons peur d'une menace terroriste, condition sine qua non pour faire ce qu'on veut de nous, nous allons le satisfaire : nous allons nous méfier de ses méthodes de calcul. Comment les compteurs officiels s'y prennent-ils pour se tromper aussi lourdement dans le dénombrement des manifestants : plusieurs méthodes sont appliquées (données issues du site internet « societefrance.suite101.fr ») :
·                     1e méthode : tout d'abord, il s'agit de compter le nombre de manifestants sur une seule rangée de cortège. Ensuite, armé d'un compteur à main, le policier compte le nombre de rangées qui défilent et multiplie le nombre obtenu par le nombre de manifestants sur une rangée.
·                     2e méthode : un peu plus élaborée, elle se base aussi sur le nombre de rangées de manifestants dans un cortège, mais c'est le nombre de personne par rangée qui est estimé, et non compté.
·                     3e méthode : lors des grands événements, il devient plus difficile d'établir des statistiques. On fait alors appel à un hélicoptère ou à un avion pour prendre une photo de tout le cortège. On mesure alors la surface en m2 du cortège et on la multiplie par le nombre de manifestants au m2 (en général, on compte un manifestant par m2).
Mais, assenant un coup à la crédibilité des comptes de manifestants, Nicolas Comte, secrétaire général du syndicat Unité police SGP-FO, a déclaré que les chiffres communiqués par les préfectures ou les mairies étaient souvent revus à la baisse par rapport à ceux que leurs transmettaient les policier ou les membres des RG chargés du comptage pendant les manifestations.
Pour établir leur comptage, les organisations syndicales se basent sur la vitesse de marche des manifestants. Elles mesurent la longueur du cortège, ainsi que la largeur moyenne des voies empruntées. Sachant qu'un manifestant marche environ à 2 km/h, il suffit de compter le nombre de manifestants sur un mètre de cortège (ce qui réduit les risques d'erreurs humaine sur le comptage) et de multiplier ce nombre par la longueur en mètre du cortège pour obtenir le nombre total de manifestants.
Le piège du trottoir. Mais, les syndicats comme les policiers l'ont avoué il y a bien longtemps : ils ne prennent pas en compte de la même façon non plus les gens qui sont sur les trottoirs. La police ne fait pas entrer dans la catégorie « manifestant » une personne qui défile sur le trottoir d'une rue. Les syndicats, quant à eux, estiment que toute personne présente sur le passage d'un cortège de manifestation est un manifestant. Donc, si vous avez été à pieds acheter votre baguette à la boulangerie aux alentours de la place de la République le 23 septembre dernier et que vous avez croisé la grande manifestation, il y a de fortes chances pour que vous ayez été comptabilisé comme manifestant !
Lors des prochaines manifestations, faites donc attention à marcher au milieu de le rue. Ou au contraire, prenez les chemins de traverses ! À vous de choisir en connaissance de cause. (Fin de l'emprunt.)
Il reste une méthode simple et efficace quand on ne sait pas, ou qu'on ne veut pas compter : on ne compte pas, tout simplement, et on écoute les personnes qui défilent. Elles ont des choses à dire et si elles les disent fort, c'est pour qu'on les entende. L'idéal aurait été de tout faire pour que de telles manifestations n'aient pas à se produire, mais ça, c'est la démocratie ! Le Gouvernement, dans ce domaine, est encore moins compétent que pour compter les manifestants.