samedi 29 janvier 2011

Question de latitude et de longitude... pour la Démocratie.

Si je vous disais que la démocratie s'applique non pas avec des règles, des textes de loi, une constitution ou des principes mais avec des coordonnées GPS. Ainsi, ce qui n'est pas possible en France, doit l'être en Egypte. Jugez-en vous-même grâce à ces deux versions d'une même intervention du Chef du Gouvernement français, François Fillon.
Première version.
« Le message du gouvernement français: pas d'ingérence dans les affaires égyptiennes.
Le Premier Ministre François Fillon a estimé samedi qu'"aucun pays ne peut prendre la place du peuple égyptien", alors que les manifestations hostiles à Moubarak s'intensifient samedi, notamment au Caire.
"Il faut que les violences s'arrêtent, personne ne peut accepter qu'il y ait des morts", a ajouté le chef du gouvernement.
François Fillon a par ailleurs mis en garde les autorités égyptiennes : "Ce que nous disons simplement au gouvernement égyptien, c'est qu'il faut qu'il entende les revendications"
Le Premier Ministre a affirmé : "Personne ne peut accepter ce déchaînement de violence, il faut que la violence cesse, il faut que le dialogue s'installe et il faut qu'il y ait des signes donnés, que les réformes que le président Moubarak a promises soient engagées"
Et il a souligné : "Il faut que les peuples aient un espoir d'avancer sur le chemin de la démocratie et de la liberté!»
Une autre version.
"C'est le peuple égyptien qui décide" et "aucun pays ne peut prendre la place du peuple égyptien", a déclaré samedi au Mans le Premier ministre François Fillon à propos des événements en Égypte.
"Il faut que les violences s'arrêtent, personne ne peut accepter qu'il y ait des morts", a ajouté le chef du gouvernement, alors que plusieurs dizaines de milliers de manifestants appelaient samedi au Caire au départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 29 ans.
Selon le ministère de la Santé égyptien, 38 personnes ont été tuées vendredi, ce qui porte à 48 le nombre de morts depuis mardi, en majorité des civils.
"Ce que nous disons simplement au gouvernement égyptien, c'est qu'il faut qu'il entende les revendications", a insisté devant quelques journalistes François Fillon, qui se trouvait au Mans pour l'inauguration du nouveau stade de la ville.
"Personne ne peut accepter ce déchaînement de violence, il faut que la violence cesse, il faut que le dialogue s'installe et il faut qu'il y ait des signes donnés, que les réformes que le président Moubarak a promises soient engagées", a affirmé le Premier Ministre.
"Il faut que les réformes qui sont annoncées se mettent en place", a-t-il insisté, en assurant :"Nous sommes extrêmement préoccupés" par la situation en Égypte.
"En ce moment, il vaut mieux éviter de fréquenter notamment les grandes villes égyptiennes. J'espère que ça ne durera pas", a-t-il précisé.
"Il faut que les peuples aient un espoir d'avancer sur le chemin de la démocratie et de la liberté. C'est ce que nous disons aux autorités égyptiennes", a affirmé François Fillon.
"L'Égypte est un grand pays qui compte énormément pour la stabilité du Moyen-Orient. Le peuple égyptien est l'ami du peuple français", a-t-il ajouté.
Légende des couleurs:
  1. En noir, le texte des journalistes.
  2. En rouge, les propos de François Fillon.
  3. En vert, les propos « étonnants » de François Fillon.
Pour bien se rendre compte du burlesque de la situation, il faut commencer par isoler du texte les fameux propos que j'ai reproduits en vert.
  1. « C'est le peuple égyptien qui décide! »
  2. « Il faut qu'il (le gouvernement égyptien) entende les revendications! »
Le jeu consiste à présent à faire une transposition de la manière suivante:
  1. Le Peuple de France descend dans les rue pour exiger le retrait de la réforme sur les retraites. Le nombre des manifestants se compte en centaines de milliers.
  2. Le gouvernement du Président Sarkozy, Premier Ministre en tête, refuse de céder.
  3. L'Egypte, grande amie de la France, s'inquiète. Le Président Egyptien demande à son homologue français d' « entendre les revendications ». Avec une pointe d'humour, il pourrait ajouter quelques phrases en puisant dans les thèmes favoris de la République Française: la démocratie, le siècle des lumières, la Révolution, la liberté, la souveraineté de la Nation etc...
  4. Le Président égyptien pourrait alors conclure par un extrait de la Constitution de la Cinquième République:
    « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice. »
    Il pourrait également rappeler que le principe de la République Française est : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »
Imaginez un peu les réactions...

mercredi 26 janvier 2011

La parole au Peuple, leçon 8.

Ce n'est plus un mystère désormais : je veux donner la parole au peuple. Plus que lui donner la parole, je veux lui rendre la République. Selon ce principe, je devrais me réjouir d'entendre, enfin, notre Président considérer le peuple pour ce qu'il est, c'est à dire une population responsable. Malheureusement, comme toujours, derrière une annonce officielle, une sorte de « susucre à son chienchien » il se dissimule des thèmes bien plus graves.
Pour commencer, je vais donner l'information de base, qui est celle-ci :
« Nicolas Sarkozy réfléchit à l’opportunité d’installer des jurés populaires auprès des magistrats professionnels qui siègent dans les tribunaux correctionnels, afin de «rapprocher le peuple de la justice», a-t-on appris vendredi auprès de députés UMP.
Le chef de l’Etat a lancé cette «piste de réflexion» en recevant jeudi matin à l’Elysée des députés UMP appartenant à un collectif baptisé «Droite populaire», en réponse à une question sur de récents faits divers comme le meurtre d’une joggeuse près de Lille par un homme déjà condamné pour viol, ont précisé ces parlementaires.
Nicolas Sarkozy souhaiterait que «la présence des jurés ne soit pas diminuée dans les cours d’assises, mais au contraire introduite en correctionnelle», a rapporté dans un communiqué le député du Nord Christian Vanneste.
Les jurés populaires ne siègent que dans les cours d’assises pour juger des crimes, alors que les délits sont jugés par des magistrats professionnels.
«Il a dit qu’il estimait que le peuple n’était pas assez associé aux décisions de justice et souhaite rapprocher le peuple de la justice», a confirmé à l’AFP son collègue des Alpes-Maritimes Lionel Luca, et «c’est dans ce cadre qu’il nous a dit réfléchir à l’introduction de jurés populaires au niveau des tribunaux correctionnels».
«Il a observé que la justice était rendue au nom du peuple français mais que les sanctions étaient en général moins lourdes lorsqu’elles sont rendues par des magistrats professionnels», a précisé à l’AFP un autre participant.
«Il s’est demandé s’il ne faudrait pas réfléchir à ajouter des juges non professionnels, il a parlé d’échevins, auprès des magistrats professionnels, pour introduire un peu plus de sens du terrain», a ajouté ce député.
Au Moyen-Age, les échevins étaient des notables désignés par le peuple pour assister un comte lorsqu’il rendait la justice dans son tribunal.
Depuis son élection, Nicolas Sarkozy entretient des relations compliquées avec le monde judiciaire, dont il dénonce régulièrement les «dysfonctionnements» à la faveur de faits divers.
La semaine dernière, il avait ainsi jugé «difficilement compréhensible» la remise en liberté sous contrôle judiciaire, par un magistrat, du second braqueur présumé du casino d’Uriage-les-Bains (Isère). »
(Source AFP)
Ensuite, je vais vous rappeler quelques cours poussiéreux que vous eûtes jadis au collège dans ce qu'on appelait, à l'époque, l'instruction civique. (L'époque en question, c'est pour moi : je suis entré en Sixième en 1974).
La cour d'assises se compose de « la cour proprement dite » (trois magistrats professionnels : un président ayant rang de conseiller à la cour d'appel et deux assesseurs) et d'un jury composé de jurés au nombre de neuf (en première instance) ou de douze (en appel).
L'accusation est soutenue par un magistrat du parquet, appelé avocat général par référence aux magistrats portant ce titre à la cour d'appel.
Le jury populaire est composé de citoyens de plus de 23 ans, sachant lire et écrire en français, jouissant de leurs droits politiques, civils et de famille, et ne se trouvant dans aucun cas d'incapacité ou d'incompatibilité (membres du gouvernement, parlementaires, magistrats, fonctionnaires de police, militaires,...). Les jurés sont tirés au sort sur les listes du jury criminel établies tous les ans dans chaque département à partir des listes électorales. Cette liste annuelle sert au tirage au sort des jurés de session, qui peuvent être amenés à siéger au cours d'une session déterminée.
C'est dans cette liste de session que sont tirés au sort, au début de chaque affaire jugée, les jurés qui composeront le jury. Au fur et à mesure que les noms sont tirés au sort, l'accusé peut en récuser cinq et le ministère public quatre (respectivement six et cinq si c'est en appel). Des jurés supplémentaires (art. 296 du code de procédure pénale) sont également tirés au sort afin de remplacer les jurés qui pourraient être victimes d'un empêchement en cours de procès ; ils ne participent pas aux délibérations (leur nombre est décidé par la cour - les 3 magistrats professionnels - , et est souvent fonction de la durée prévue du procès). Les jurés sélectionnés ne peuvent normalement pas en être dispensés sauf à justifier de problème de santé ou être âgés de plus de 70 ans. Si le juré ne se présente pas au tribunal, il peut être condamné à une forte amende. En outre, il reçoit une indemnité de comparution, une indemnité de voyage et de séjour (frais de déplacement, repas) ainsi que, éventuellement, une indemnité de perte de salaire.
(Source : Wikipédia)
Pour se représenter l'affaire avec plus de justesse, je cite un article, une réaction à l'annonce de Nicolas Sarkozy.
« Non aux jurés populaires en correctionnelle.
Mais quand va-t-on cesser de jouer avec la justice française ? Elle n'a vraiment pas besoin de cela.
La dernière idée de Nicolas Sarkozy - installer des jurés populaires auprès des magistrats professionnels dans les tribunaux correctionnels - m'apparaît comme un nouveau gadget. Aussi inutile que démagogique. Il veut ainsi rapprocher le peuple de la justice. Il pense aussi que les sanctions infligées seraient plus lourdes que celles prononcées par les seuls juges professionnels.
Je vois une illusion et une contradiction dans ce projet.
Une illusion car la justice n'en sera pas plus juste pour autant. La justice, c'est le respect du droit, ce n'est pas la réponse à une émotion. Introduire des jurés populaires risque, qui plus est, de compliquer la procédure et la tenue des audiences.
Une contradiction car, en juin dernier, Michèle Alliot-Marie préconisait, elle, la suppression des jurés populaires dans les cours d'assises pour les crimes les moins graves. Notamment pour des raisons budgétaires. Où est la logique, où est la cohérence ?
Notre justice mérite d'être réformée en profondeur. Mais pas n'importe comment. C'est au principe des remises de peine qu'il faut s'attaquer, au contrôle de l'exécution des sanctions, au rôle des juges des libertés et de la détention, etc. Bref, veillons au bon fonctionnement de ce qui existe déjà. Beaucoup d'erreurs seront évitées. Et ainsi reviendra la confiance du peuple pour sa justice, le service public le plus mal-aimé des Français. »
Je n'oublie pas de citer quelques réactions qui ont suivi cet article (ils n'y sont pas tous mais vous pouvez les consulter facilement en suivant le lien).
« Oui aux jurés populaires en correctionnelle. Mais quand LES JUGES VONT-ILS cesser de jouer avec la justice française ? ILS ONT vraiment besoin de cela. La dernière idée de Nicolas Sarkozy - installer des jurés populaires auprès des magistrats professionnels dans les tribunaux correctionnels - m'apparaît comme TRES BIEN.
Aussi UTILE que NECESSAIRE. Il veut ainsi rapprocher le peuple de la justice. Il pense aussi que les sanctions infligées seraient plus lourdes que celles prononcées par les seuls juges professionnels. BRAVO ! »
« Oui, je suis pour les jurés populaires car je suis d'accord avec le Président sur cela. Les professionnel sont trop indulgents, ce qui ne se passerait pas avec des juges populaires. »
(Commentaire personnel : je me suis senti obligé de rectifier l'orthographe, la conjugaison et la grammaire de cette dernière réaction car elle était très approximative. Malgré les fautes, j'ai bien saisi le message : les jurés populaires n'auraient donc pas d'autres fonctions que celle de réprimer durement, même au delà de ce que prévoit la loi. Pourquoi ne pas rétablir la peine de mort, pendant qu'on y est! La supposée indulgence des juges, c'est du pipeau! La loi prévoit et évalue les sanctions, les juges les appliquent : ils connaissent la loi, c'est leur métier. Je crains que les jurés populaires ne soient qu'un prétexte : laisser le peuple décider à la place de la justice (ou du gouvernement qui sait très bien manipuler les informations) en privilégiant l'émotionnel plutôt que le rationnel.)
« L'importante marge actuelle d'appréciation des juges ouvre la porte à l'arbitraire et à l'injustice. Le juge tire sa position actuelle de la réussite d'un concours administratif. Quel est donc sa légitimité ? On espère ainsi avoir une justice normée et donc objective rendue par des techniciens du droit. Or ces juges ne sont pas représentatifs de la société qu'ils régulent, d'où le sentiment d'injustice résultant de leurs décisions.
La solution du jury populaire pur serait probablement plus acceptée par la société, mais la justice rendue sur le coup de l'émotion risque de s'affranchir des principes du droit.
Deux solutions pratiques existent :
  • l'élection des juges par les citoyens, éventuellement à partir de candidats jugés techniquement compétents,
  • cantonner les juges à la vérification de la conformité au droit des décisions rendues par les jurés populaires.
Ces deux solutions remettent en cause le jacobinisme français et l'idée selon laquelle le peuple, forcément inculte, doit être guidé par ses élites technocratiques. Il est possible que le droit y perde un peu, la démocratie, elle, y gagnera. »
« Abraham Lincoln dans son discours de Gettysburg disait en 1863 : "Un gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple". Le peuple agit avec bon sens. Les politiciens et les juges agissent pour leur carrière et pour être élus et réélus. »
« La politisation de la justice française, et son absence de compte à rendre, sont insupportables. Il n'a aucun contrôle démocratique de la justice en France, hors du jury réservé aux assises. Les juges ne sont et ne devraient être que des techniciens du droit, appliquant les lois votées. On en est très très loin. La justice est censée être rendue au nom du peuple français, et celle ci doit être démocratique et rendre des comptes, comme dans les autres pays démocratiques, tout en étant séparée du législatif et de l'exécutif. Il n'y a pas de réforme plus urgente que d'introduire l'échevinage ou le jury partout, et de supprimer l'Ecole de la Magistrature qui favorise l'esprit de caste et la politisation de la justice. Pour le moment, la justice française est devenue illégitime. Elle ne représente qu'elle même. Elle n'applique plus la loi, mais elle l'interprète selon la convenance des juges. Si le jury est légitime pour les crimes les plus graves, il l'est à fortiori pour les délits. Il ne s'agit pas d'une justice populaire, mais démocratique évitant l'arbitraire du juge. »
« Les jurés populaires pourraient très bien s'opposer à la mainmise du pouvoir sur le judiciaire...
On vient d'apprendre que le parquet de Paris n'ouvrira pas d'information judiciaire pour corruption ou abus de biens sociaux dans le dossier concernant le paiement de commissions occultes en marge d'une vente de sous-marins français au Pakistan. Le procureur Jean-Claude Marin juge que ces faits sont prescrits ou que les plaignants, les familles des victimes d'un attentat anti-français, commis à Karachi en 2002 et supposé être lié à l'affaire, n'ont pas qualité pour agir sur le volet corruption. N'est-ce pas le type même d'affaires qu'un juré populaire pourrait obliger le procureur de traiter ?
Il y a un autre endroit ou un juré populaire serait particulièrement bien vu, c'est lors de la confrontation entre un contribuable et le fisc. Car dans ce domaine, le fisc abuse de son autorité. Combien d'entreprises a-t-il coulé sous prétexte d'une erreur sur le taux de TVA ? Cela a même provoqué des suicides. De plus, cela éviterait les cas de corruption entre politiques et contribuables attrapés.
Le peuple ne veut pas ce que le chef veut, on ne l'écoute pas. Et paf le lendemain, on parle de rapprocher le peuple de la justice (sans doute en espérant mieux la contrôler). Curieux quand même, il n'y a pas si longtemps ce gouvernement évoquait la possibilité de réduire, voire de supprimer, les jurys d'assises. Comme c'est étrange !
Ils annulent des cessions d'assises par manque de budget pour payer les jurés, je ne vois pas comment ils vont les payer pour les tribunaux correctionnels qui sont plus qu'encombrés. Dans mon intervention je voulais simplement mettre en avant les contradictions de ce gouvernement, qui tous les jours lance une idée sans y mettre les moyens et de plus je ne pense pas que ce soit une bonne idée, dans beaucoup de cas heureusement que la justice est rendue par des professionnels. »
« Des jurés populaires, des réformes populistes ?
On le sait, le prochain caprice la prochaine réforme présidentielle en matière de justice portera sur la présence de jurés populaires dans les juridictions correctionnelles, un projet de loi devant être présenté avant la fin de l’année.
La suppression du juge d’instruction n’ayant pu aboutir, du fait notamment de l’opposition d’un certain nombre de députés, et de l’irruption dans le débat national de multiples dossiers où les juges d’instruction n’étaient plus présentés comme des schizophrènes irresponsables, mais bien comme des garants d’une enquête plus indépendante que celle menée par un magistrat du Parquet non membre de l’autorité judiciaire[1], il s’agit de démontrer une fois de plus que la réforme de la Justice est une impérieuse nécessité.
Alors voilà ressorti le nouveau serpent de mer du rapprochement-du-peuple-avec-sa-justice.
Cette antienne avait déjà été mise en avant par Jacques Chirac en 2002 suite à une promesse de campagne électorale. Les sages du Palais du Luxembourg avaient pu indiquer lors de la discussion du texte qu’il suffisait d’un peu de bon sens pour être magistrat. En outre, la multiplication des “citoyens-juges” permettait de rapprocher humainement mais aussi localement le justiciable de “sa” justice. Il semblerait cependant que la sagesse de la Haute Assemblée ait été mise à l’épreuve de la pratique, car le nombre de recrutement des juges de proximité n’a jamais atteint le quota fixé (environ 600 juges de proximité en 2008, contre 7 000 prévus initialement), et les dysfonctionnements ont en outre été suffisamment nombreux pour que le gouvernement actuel envisage sérieusement leur suppression. En outre, la proximité géographique a été mise à mal par la réforme de la carte judiciaire, dont on sait que les tribunaux d’instance ont payé le plus lourd tribut.
Le flux et le reflux des réformes gouvernementales, dans la plus grande incohérence, s’est aussi remarqué avec le projet de juin 2010 de supprimer les jurés des Cour d’Assises, au moins en première instance. Quelques mois plus tard, il semble cependant urgent d’introduire les jurés non professionnels devant les juridictions correctionnelles. En première instance…
S’il n’y a pas dans la magistrature d’opposition de principe à la participation des citoyens aux décisions de justice, il n’en reste pas moins que des difficultés matérielles vont se faire jour, si la réforme passe sans préparation ni étude d’impact. Les Cours d’Assises, qui siègent théoriquement une fois par trimestre, ont le plus grand mal à constituer les listes de jurés. Beaucoup de concitoyens, que la lourdeur de la tâche effraie, préfèrent se faire porter pâle. D’autres mettent en avant qu’il ne peuvent pas se permettre de quitter leur travail pour trois semaines ou plus, particulièrement lorsqu’ils travaillent à leur compte.
Le nouveau système devra prévoir la possibilité de faire participer les citoyens non pas quelques semaines par an, mais toutes les semaines, voire tous les jours dans les plus grosses juridictions, où les audiences correctionnelles sont quotidiennes. Certes, le gouvernement semble envisager de limiter leur intervention au infractions punies de 10 ans d’emprisonnement. Mais où est la logique, dans tout cela ? Si les citoyens doivent concourir à la justice correctionnelle, pourquoi limiter cette intervention aux infractions les plus graves ? Comme les crimes ?
L’argumentaire selon lequel la justice ne serait pas une affaire de spécialistes est, quant à lui, tout aussi faux qu’humiliant. Les magistrats font au minimum quatre années d’études pour se présenter au concours de l’ENM. Ils suivent ensuite une formation de 31 mois, tant théorique que pratique, sanctionnée par un concours de sortie. Tout cela pour exercer un métier qui ne nécessite aucune compétence particulière ? Dans ce cas, permettons aux citoyens d’exercer au moins partiellement les fonctions de chirurgien, d’avocat ou de garagiste. L’appropriation par les citoyens de ces métiers parfois décriés permettra d’éviter à l’avenir des critiques récurrentes. Qu’il me soit cependant permis de choisir le professionnel auquel je m’adresse, ce qui n’est malheureusement pas possible pour les magistrats.
Je me permets à ce titre de faire également humblement remarquer au Chef suprême des Parquetiers que tenter de démontrer par les exemples des tribunaux de commerces et des conseils de prud’hommes que la justice n’est pas affaire de spécialistes est à mon sens assez hasardeux. Les magistrats qui siègent dans ces juridictions ne sont certes pas nommés pour leurs compétences juridiques en droit commercial et en droit social, mais élus parce qu’ils ont des connaissances professionnelles particulières dans les matières qui les concernent. Faudra-t-il dès lors nommer uniquement des criminels ou des victimes pour siéger en Cour d’Assises ?
Enfin, lorsque le Garde des Sceaux, dans la droite ligne du président de la République, voit d’un bon œil la présence de citoyens (on va finir par croire que les magistrats n’en sont pas) pour les décisions de libération conditionnelle, puisqu’”Il est tout à fait normal qu’il y ait aussi des assesseurs qui soient prévus pour certains aménagements (..) particulièrement lourds”, on se demande où nos politiques vont chercher tout cela. Peut-être dans les lois déjà existantes ?
Je n’ose y croire. Ce serait la porte ouverte sous des prétextes populistes et/ou électoralistes (rayez la mention inutile) à des amendements visant à faire appliquer des dispositions que l’on trouve déjà dans notre législation, comme les articles 221-11 et 222-48 du Code Pénal, par exemple.
Je reste donc optimiste, et souhaite à tous nos hommes politiques une excellente année 2011, même pré-électorale.
Note [1] : il semble en effet qu’il puisse y avoir dans ces deux dossiers quelques légers risques d’interférence entre un procureur en liaison directe avec le gouvernement, et un dossier où un ministre est directement mis en cause, et un autre dossier où une secrétaire d’État à la Santé, qui a travaillé pendant dix ans pour trois laboratoires pharmaceutiques différents, risque d’être fort intéressée par le dossier en cours.
(Tous les commentaires et additions que vous avez lu jusque là, sont issus du même site dont l'adresse est citée plus haut. Je ne fais que les reporter in extenso. Par contre, l'article reproduit ci-dessous ne provient pas de ce site.)
« Des jurés populaires dans les tribunaux correctionnels? Cette proposition de Nicolas Sarkozy, afin de «rapprocher la justice des citoyens», est plébiscitée par 68% des Français dans un sondage CSA pour Le Parisien publié ce jeudi. 20minutes.fr fait le point sur une mesure qui fait déjà couler beaucoup d’encre dans le milieu judiciaire.
Pourquoi une telle proposition? Nicolas Sarkozy a indiqué mardi soir, lors de son allocution télévisée, avoir été «étonné» par des verdicts de tribunaux correctionnels, pour indiquer qu'«il ne serait pas maladroit d'imaginer un système où, pour les délits les plus graves et dans des conditions que le Garde des Sceaux débattra il y ait matière à faire entrer des jurés populaires dans les tribunaux correctionnels». Reprise récemment par Brice Hortefeux, cette idée a été soufflée au chef de l'Etat en septembre lors d'une rencontre à l'Elysée avec des députés de la sensibilité Droite populaire où ont été abordés de récents faits divers comme le meurtre d'une joggeuse près de Lille par un homme déjà condamné pour viol.
Quelle est la situation actuelle? Les jurés populaires ne siègent que dans les cours d'assises pour juger des crimes de droit commun (meurtres, viols, vols à main armée). Les jurés, tirés au sort sur les listes électorales et âgés de plus de 23 ans, sont neuf en première instance et douze en appel. Ils perçoivent une indemnité journalière de session, une indemnité journalière de séjour, une indemnité de transport et une indemnité pour perte de revenu professionnel si elle est justifiée. Les tribunaux correctionnels, eux, jugent les délits (vols, violences, infractions routières), c’est-à-dire des infractions punies par un maximum de dix ans d’emprisonnement. Les délits sont jugés par trois magistrats professionnels ou un seul dans certains cas.
Quels seraient les principaux changements? Il y a beaucoup plus d’affaires jugées en correctionnelle que par la cour d’assises. «Il faudrait tirer au sort beaucoup plus de gens», indique à 20minutes.fr Odile Barral, vice-présidente du Syndicat de la magistrature. Ensuite, les procédures sont différentes. «Les assises, c’est une justice de luxe. On prend le temps, on réexamine tout, alors qu’en correctionnelle, il y a tellement d’affaires que le président va très vite et résume les faits», détaille la magistrate. A cela s’ajoutent les questions techniques et juridiques, plus nombreuses en correctionnelle et qui impliquent une formation nécessaire. En assises, elle est d’une demi-journée.
La justice sera-t-elle plus sévère avec des jurys populaires? Selon les députés à l’initiative de cette proposition, les sanctions sont en général moins lourdes lorsqu'elles sont rendues par des magistrats professionnels. Faux, répond Odile Barral: «C’est toujours plus facile de juger une affaire quand on est devant sa télé. Dans la réalité, les gens repartent du tribunal avec l’idée que c’est difficile de juger quelqu’un.» De plus, «comment vouloir que la justice soit plus sévère alors que les prisons sont pleines à craquer?», s’interroge la magistrate qui réfute l’idée implicitement exprimée d’une «justice laxiste».
Quelles sont les principales difficultés qui pourraient être rencontrées? Outre celles représentées par les questions d’effectifs et de temps, il y a l’épineux aspect financier. «C’est un projet très coûteux alors que le budget de la justice se réduit. A l’heure actuelle, on a du mal à payer les jurés d’assises qui sont indemnisés avec du retard», prévient Odile Barral.
Est-ce que cela pourrait concrètement voir le jour? Pour des questions de budget et d’organisation, Odile Barral estime que ce projet est «assez complexe et paraît difficilement praticable». De son côté, l'Union syndicale des magistrats (USM) déclare ne pas comprendre cette idée car le gouvernement envisageait plutôt jusqu'ici la suppression des jurés populaires dans les procès de première instance en cours d'assises. Laurent Bedouet, secrétaire général du syndicat, souligne en outre que le Conseil constitutionnel a considéré en 2005 que les magistrats devaient rester majoritaires en correctionnelle, si bien que l'idée de Nicolas Sarkozy ne pourrait légalement voir le jour, selon lui. »
(Source : Corentin Chauvel avec Reuters)
« Pourquoi les jurys populaires font-ils leur apparition dans l’actualité ? Que cache cette réforme voulue par Nicolas Sarkozy ?
Petit retour en arrière sous la révolution française, les jurys populaires d’assises voient le jour. Des citoyens ordinaires, âgé d’au moins 23 ans, vont siéger, après tirage au sort aux côtés de trois juges professionnels. 200 ans après , Nicolas Sarkozy entend de nouveau « rapprocher le peuple de la justice ». Des jurys populaires pourraient siéger cette fois dans les tribunaux correctionnels.
A chaque fait divers on entend le chef de l’état ou un ministre critiquer la décision d’un magistrat, dernier incident en date, le meurtre d’une joggeuse assassinée près de Lille, par un homme déjà condamné pour viol et libéré sans avoir purgé la totalité de sa peine.
En septembre 2010, une mission de réflexion sur la présence de jurys populaires en correctionnelle est mise en place. Jean-Paul Garraud et Jean-René Lecerf la président, leur rapport est attendu d’ici 15 jours.
Pas d’opposition majeure au PS puisque le peuple serait placé au centre de la décision de justice. Les syndicats de magistrats sont quant à eux plutôt sceptiques sur la faisabilité de cette proposition. »
(Source externe trouvée sur Internet)

dimanche 23 janvier 2011

Une façon originale de concevoir la continuité de l'État...

Je voulais initialement faire mon commentaire sur une nouvelle sarkomagouille concernant « la nouvelle organisation du marché de l'électricité » dont vous pourrez prendre connaissance sur les différents liens ci-dessous :
Et je dois avouer que mon attention a été attirée par un détail, parfaitement anodin, qui ne fera pas avancer le schmillblick, comme aurait pu dire Coluche. Je ne résiste pas à l'envie de vous en faire part, sachant que cela ne présente, au départ, aucun intérêt particulier.
Voici donc.
Problématique. Quel est, selon vous, le point commun qui pourrait relier les personnes suivantes : Jean-Louis Borloo, le Roi René (dont une statue se trouve à Angers) et Nicolas Sarkozy (surnommé par mes soins « l'Empereur Nicolaon Zéro »)? Vous ne savez pas? Voici un indice :
  1. Jean-Louis BORLOO, ministre d’État, ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat.
  2. René d'Anjou (1409 - 1480) seigneur puis comte de Guise, duc de Bar, duc consort de Lorraine, duc d'Anjou, comte de Provence et de Forcalquier, roi de Naples, roi titulaire de Jérusalem et d'Aragon, pair de France et fondateur de l'Ordre du Croissant.
  3. Son excellence Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, Président de la République Française.
La réponse est simple : le goût pour les titulatures à tiroir! J'aurais pu ajouter d'autres exemples, il n'y aurait pas eu que des rois, des princes ou des aristocrates : le cumul des mandats électifs, les diverses fonctions des cadres de grosses sociétés font de certains politiciens ou industriels des héritiers dignes des représentants des deux premiers ordres des États Généraux de 1789 (la noblesse et le clergé). Je me permettrai d'ajouter que ce qu'on appelait le Tiers État est souvent associé (à tort) au peuple. Pour se représenter de quoi était composé le Tiers État, une citation de Pierre Desproges sera plus efficace que n'importe quel discours : « 1789, les bourgeois prennent le pouvoir; 1989, ils sont toujours là! ». Le Tiers État était formé de représentants issus de la noblesse de robe (souvenez-vous de vos cours d'histoire) : nombre d'entre eux étaient propriétaires d'une charge dite anoblissante.
En creusant un peu, de fil en aiguille, comme c'est souvent le cas avec Internet, une information en amenant une autre, je suis tombé sur l'article suivant :
« Les titres religieux de Sarkozy contestés :
Deux députés PCF, Maxime Gremetz et Jean-Jacques Candelier, ont déposé aujourd'hui une proposition de loi constitutionnelle qui veut "interdire au président de la République de recevoir tout titre religieux".
"Conformément à la tradition, Nicolas Sarkozy a été reçu chanoine de l'Église catholique de Latran le 20 décembre 2007 au Vatican", rappellent les deux élus PCF dans leur proposition de loi, dont l'inscription à l'ordre du jour de l'Assemblée n'est pas automatique.
Le président y a prononcé, entre autres, la phrase scandaleuse suivante : ''Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur", ajoutent-ils.
Rappelant que, "selon un héritage de l'histoire, le chef de l'État français est récipiendaire de droit de divers titres religieux", les deux députés communistes estiment que "ce mélange des genres entre le politique et le religieux est insupportable dans notre République".
Leur "proposition de loi constitutionnelle" comporte donc un article unique qui ajoute à l'article 5 de la Constitution sur les pouvoirs du président de la République: "Il ne peut être récipiendaire d'aucun titre religieux". »
(Source lefigaro.fr 27.07.2010)
La lecture de cet article me rappelle que j'avais déjà évoqué cette particularité de la République Française. Je vous en rappelle les différents points (disponibles sur le site Wikipédia et reproduit ci-dessous).
Prérogatives spéciales du président de la République
En France
Prérogatives militaires
  • Le décret du 12 juin 1996 lui fait disposer de l'arme nucléaire stratégique.
  • Il ouvre le défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Élysées en passant en revue des troupes, debout sur un VLRA aux côtés du Chef d'état-major des armées et encadré par la grande escorte à cheval de la Garde républicaine. Les honneurs militaires lui sont ensuite rendus avant qu'il ne rejoigne la tribune d'honneur, adossée à l'obélisque de la Concorde, d'où il assiste, debout toujours, au défilé proprement dit. Il ne quitte la tribune qu'une fois salué par le Gouverneur militaire de Paris.
  • Il est aussi grand maître de droit de la Légion d'honneur (la plus haute autorité de l'ordre, il reçoit de ce fait le jour de son investiture le grand collier, composé de 16 anneaux en or massif, des mains du Grand chancelier de l'ordre) et de l'Ordre national du Mérite. À ce titre, il nomme les membres de ces deux ordres.
Devoir de mémoire
  • Il fixe par décret les dates et le statut des fêtes et jours fériés civils, en application généralement d'une loi mémorielle.
  • Il est présent lorsque la flamme de la Tombe du Soldat inconnu est ravivée, chaque année le 11 novembre, sous l'Arc de triomphe de l'Étoile à Paris, pour commémorer l'Armistice de 1918.
Prérogatives et traditions civiles
Les fonctions officielles du président de la République comprennent un certains nombres de traditions, notamment l'inauguration ou la visite obligée à des salons, foires, expositions ou manifestations nationaux ou internationaux. C'est notamment le cas :
  • le Salon international de l'agriculture (à l'exception de Nicolas Sarkozy pour l'inauguration en 2010) qui se tient chaque année depuis 1964 au Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris dans la première semaine du mois de mars.
  • le Salon du livre de Paris (à l'exception de Nicolas Sarkozy depuis 2008) organisé chaque année depuis 1981 à la fin du mois de mars ou au début de celui d'avril d'abord au Grand Palais puis, depuis 1992, Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris.
  • le Salon international de l'aéronautique et de l'espace de Paris-Le Bourget à l'aéroport du Bourget, organisé tous les deux ans (lors des années impaires) dans la deuxième semaine de juin et créé en 1909.
  • le Mondial de l'automobile de Paris (appelé Salon de l'automobile avant 1988) qui se tient tous les deux ans (années paires, depuis 1976, était annuel auparavant) au Parc des expositions de la porte de Versailles à Paris (depuis 1962, auparavant au Grand Palais) vers la troisième semaine d'octobre, et existant depuis 1898.
  • en cas d'organisation par la France d'une exposition universelle, le président français traditionnellement l'inaugure. Le dernier à avoir eu cette occasion fut Albert Lebrun pour l'exposition internationale « Arts et Techniques dans la Vie moderne de Paris en 1937.
Le Président français est chargé également, par tradition, d'ouvrir officiellement, d'assister ou de remettre des prix lors de manifestations sportives :
  • Depuis Gaston Doumergue le 8 mai 1927, il assiste traditionnellement à la finale et remet le trophée Charles-Simon au capitaine de l'équipe victorieuse de la Coupe de France de football.
  • Il prononce normalement le discours d'ouverture officielle des Jeux olympiques qui se tiendraient en France. À ce jour, un seul président français a ouvert des Jeux olympiques d'été, à savoir Gaston Doumergue pour les Jeux de Paris en 1924 (ceux de 1900 n'ont pas eu d'ouverture officielle), et deux ont eu à le faire pour des Jeux olympiques d'hiver : Charles de Gaulle à Grenoble en 1968 et François Mitterrand à Albertville en 1992 (les premiers jeux, organisés à Chamonix en 1924, furent ouverts par Gaston Vidal, sous-secrétaire d'État à l'éducation physique).
La présidence de la République organise sinon certaines manifestations à dates fixes au palais de l'Élysée :
  • La Garden-party de l'Élysée, organisée dans le parc du palais tous les 14 Juillet (après le défilé et l'allocution présidentielle) depuis 1978 (créée alors par Valéry Giscard d'Estaing) (supprimée pour l'année 2010 par Nicolas Sarkozy pour cause d'austérité). Y participent les membres du gouvernement et des personnalités de tous ordres invités par le chef de l'État, dont certaines peuvent, selon les occasions, être mises plus ou moins à l'honneur (l'équipe de France championne du monde en 1998, Íngrid Betancourt après sa libération en 2008, entre autres).
  • Le Noël de l'Élysée, initié par Cécile Carnot, épouse du président Sadi Carnot, en 1889, est l'occasion pour le président de la République et/ou éventuellement son épouse de distribuer des cadeaux à quelques centaines d'enfants (ceux des collaborateurs de la présidence de la République ainsi que des enfants handicapés ou en situation sociale difficile) réunis autour d'un arbre de noël installé dans la salle des fêtes du palais.
Titres et privilèges religieux
  • Depuis 1629, le chef de l'État français est proto-chanoine de la cathédrale Notre-Dame d'Embrun. Ce titre honorifique lui est automatiquement attribué, il lui faut cependant venir prendre possession de sa stalle pour que sa distinction soit effective. Ce titre honorifique fut donné pour la première fois à Louis XIII. La distinction n'apporte aucun avantage particulier, excepté une médaille. Le dernier président en date à être venu réclamer son titre fut Charles de Gaulle.
  • Il est aussi chanoine honoraire de la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne, depuis François Ier, qui exigea ce privilège lors de son invasion de la Savoie en 1536.
  • Toujours par héritage des privilèges honorifiques des rois de France, le président de la République française est chanoine ad honores de Saint-Hilaire de Poitiers, de Saint-Julien du Mans, de Saint-Martin de Tours, de Saint-Maurice d'Angers, de Saint-Jean de Lyon, de Saint-Étienne de Châlons et de Saint-Germain-des-Prés à Paris. Toutefois, aucun président de la République n'a jamais été recevoir les insignes de chanoine dans ces établissements, et aucun non plus n'a nommé de remplaçants au sein du chapitre.
  • Les souverains français avaient le privilège, reconnu par la papauté, à l'instar de leurs homologues espagnols, italiens et portugais, d'imposer la barrette au nonce apostolique, si celui-ci est cardinal, représentant le Saint-Siège dans le pays. Et les présidents de la République continuèrent cette pratique jusqu'en 1953, le dernier à en user étant alors Vincent Auriol qui imposa la barrette cardinalice au nonce Angelo Giuseppe Roncalli (futur pape Jean XXIII) le 15 janvier 1953.
Titres culturels
  • Le président de la République est protecteur de l'Académie française. À ce titre, il reçoit tout nouvel académicien, cette audience valant approbation de son élection. Le chef de l'État peut par ailleurs s'opposer au choix des Immortels.
Autres privilèges et titres hérités de l'Ancien Régime
  • Le président de la République française est également autorisé à chasser dans le parc du château de Chambord.
En dehors de la France
  • En vertu de la Constitution de cette principauté, il est coprince d'Andorre (régime dit de paréage : il est le coprince laïc, l'autre coprince étant un ecclésiastique, l'évêque d'Urgell, en Espagne).
  • Le président de la République française est traditionnellement reçu au Vatican après son élection pour être nommé « premier et unique chanoine d'honneur » de l'Archibasilique Saint-Jean de Latran à Rome et prendre possession de sa stalle pour que sa distinction soit effective (ce qui, pour l'anecdote, lui confère théoriquement le privilège d'entrer à cheval dans cette basilique). Bien que le titre de chanoine ne soit habituellement accordé qu'à un homme de confession catholique, il semblerait qu'une femme qui deviendrait président de la République pourrait y prétendre, puisque le titre est lié à la fonction présidentielle et non au sexe de la personne qui l'occupe. À ce titre, le président de la République peut prétendre à une stalle dans l'abbaye de Beauchêne (Cerizay), qui est une abbaye de chanoines réguliers de Saint-Jean de Latran.
En tant qu'ancien président
  • Les anciens présidents de la République sont membres de droit du Conseil constitutionnel (Constitution, Article 56). Ils doivent cependant s'abstenir de siéger au conseil tant qu'ils ont des activités incompatibles avec leur participation, notamment le fait d'être membre du Parlement (Constitution, Article 57).
  • Les anciens présidents de la République prennent rang, dans les cérémonies officielles, après le président de l'Assemblée nationale mais devant les membres du gouvernement autres que le premier ministre.
  • Les anciens présidents de la République ont droit à un passeport diplomatique de courtoisie.
  • Les anciens présidents de la République touchent une pension annuelle d'un montant égal à celui du traitement indiciaire brut d'un conseiller d'État en service ordinaire. La moitié de cette dotation est réversible sur la tête de la veuve ou, en cas de décès, sur la tête des enfants jusqu'à leur majorité.
  • Les anciens présidents de la République peuvent se voir affecter un appartement ou un bureau, ou un appartement faisant office de bureau, un secrétariat, et jouissent d'autres avantages en nature. Ces facilités n'ont aucune base statutaire ou réglementaire. Elles ont été à l'origine proposées en 1981 par Michel Charasse, conseiller du président François Mitterrand, pour régler le cas de l'ancien président. En 2008, lors de l'examen du projet de loi de modernisation des institutions de la Vème République, il a été proposé de fournir un véritable statut juridique aux anciens présidents de la République, mais cette proposition n'a pas été adoptée. En 2008, il a été répondu par les services du Premier ministre à la question du député René Dosière : « Les moyens mis à la disposition des anciens présidents de la République ont été définis par une décision du Premier ministre en date du 8 janvier 1985. Outre une protection policière, les anciens chefs de l'État disposent d'une voiture de fonction avec chauffeur, ainsi que de locaux, dont la maintenance et les charges sont assumées par l'État. Deux personnes sont affectées au service de ces locaux. »
(fin de la citation)
Une question peut donc se poser : cette histoire d'ancien et de nouveau régime que nous avons tous appris à l'école et qui se situe en 1789 est-elle une réalité? Ce nouveau régime, en deux siècles, plutôt qu'aller de l'avant, n'aurait-il pas fait un bond en arrière? Si la France d'après a de si nombreuses similitudes avec celle d'avant, c'est peut-être que c'est là sa véritable nature... ou celle de ceux qui la dirigent. La véritable République ne pourra donc exister qu'en modifiant la nature de ses dirigeants. Comment? En lui associant le Peuple, un Peuple qui aura la parole, un Peuple associé à la République et partenaire des politiques. Un Peuple qui se fiche des titres, des grades et des fonctions mais qui veut manger à sa faim, travailler dans des conditions correctes et vivre avec un salaire honnête.

vendredi 21 janvier 2011

Droit de réponse à Louis XVI ...

Voilà un titre qui risque de faire (peut-être) parler de lui.
Le Peuple, qui n'a pas la parole sous le règne du président autocrate Nicolas Sarkozy, il suffit de se souvenir de l'année 2010 (elle n'est pas si loin), va pour une journée, laisser s'exprimer un personnage de l'histoire de France que les manuels scolaires, les historiens et la propagande républicaine n'ont guère épargné : le roi Louis XVI.
Pourquoi lui, pourquoi aujourd'hui, deux siècles après sa mort et pour quelle raison? Que pourrait-il avoir à dire aujourd'hui?
Les réponses sont simples, les voici.
  1. Louis XVI est connu de tous pour son passage sur la guillotine. Ce qu'il a été, ce qu'il a fait avant la révolution, ses réformes abouties et celles qui n'ont rien donné, ont fait l'objet de commentaires, analyses et examens dont le sérieux frôle souvent le burlesque. Tout a été dit! Tout et son contraire! Les vérités comme les mensonges les plus abracadabrants, les faits avérés et les ragots inventés de toutes pièces, en somme, du grand n'importe quoi. Pour se donner une idée du vrai Louis XVI, je conseillerais volontiers la biographie de Jean-Christian Petitfils, un monument (même si je le soupçonne par moment d'avoir des opinions partisanes). Par la même occasion, je vous recommande également son « Louis XIV ».
  2. En guise de résumé (avec des raccourcis!) voici ce qu'il faudrait retenir (avant de se lancer dans des recherches - personnelles - approfondies) :
    « Le règne de Louis XVI est marqué par des réformes importantes concernant le droit des personnes : abolition de la torture en 1781 et 1788, abolition du servage dans le domaine royal en 1779, abolition du péage corporel des juifs d'Alsace en 1784, édit de tolérance des protestants en 1787. Il est aussi marqué par quatre tentatives de réformes profondes du royaume (1774-1776, 1781, 1787 par deux fois) passant par l'instauration d'un impôt direct égalitaire (en remplacement de la taille inégalitaire) et d'assemblées provinciales élues destinées à contrôler cet impôt. Ces dernières réformes butèrent sur l'hostilité des privilégiés, en particulier celle de la noblesse de robe, celle du Parlement de Paris et celle de la Cour de Versailles. Louis XVI tenta alors de passer outre leur opposition en présentant ses réformes devant une assemblée de notables (1787) puis devant les états généraux (1789) ».
    « Les dernières années du règne de Louis XVI sont marquées par la Révolution française qui, tout en reprenant certaines des réformes soutenues par le roi avant 1789, transforment le rôle politique du roi et le système de gouvernement de la France en mettant fin à la monarchie absolue de droit divin. Dans un premier temps, le roi Louis XVI devient un monarque constitutionnel en butte à une convention nationale hostile. Dans un second temps, le roi est renversé le 10 août 1792 par les sections républicaines, la monarchie abolie puis la République proclamée. Dès lors surnommé Louis le Dernier ou Louis Capet par les Révolutionnaires, Louis XVI est inculpé pour trahison par ces derniers sur l'accusation de ne pas avoir respecté son rôle constitutionnel, d'avoir manœuvré secrètement contre la Révolution et d'avoir tenté de fuir la France (arrestation de Varennes en 1791). Jugé coupable par la Convention nationale, il est condamné à mort et guillotiné le 21 janvier 1793 sur la place de la Révolution à Paris. Considéré d'abord soit comme un traître à la patrie soit comme un martyr, les historiens français ont fini par globalement adopter une vue nuancée de la personnalité et du rôle de Louis XVI, décrit comme un honnête homme mû par de bonnes intentions, mais qui n'était pas à la hauteur de la tâche herculéenne qu'aurait représentée une profonde réforme de la Monarchie. »
    (Source: Wikipédia)
  3. Pourquoi donner la parole à ce roi de France aujourd'hui? La réponse figure au paragraphe précédent, je vous la redonne. Aujourd'hui, Vendredi 21 janvier 2011, c'est le jour anniversaire de sa mort.
    N'allez pas pour autant vous imaginer que je commémore cet événement comme le font d'autres personnes dites « royalistes » : je profite simplement de ce jour pour rappeler les éléments qui suivent :
  • Les textes fondateurs de la République sont issus de la Révolution Française.
  • La Révolution Française a pour origine la réunion des états généraux.
  • Les état généraux ont été réunis suite à la convocation du roi Louis XVI.
  • La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen a été approuvée par le roi Louis XVI (vous pouvez le vérifier dans la mairie de votre commune, à la préfecture de votre département ou tout simplement sur les sites officiels et gouvernementaux).
Je vous livre donc deux textes importants :
Le premier, la lettre de convocation des états généraux à Versailles :
« De par le Roi,
Notre aimé et féal.
Nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour Nous aider à surmonter toutes les difficultés où Nous Nous trouvons relativement à l'état de Nos finances, et pour établir, suivant nos vœux, un ordre constant et invariable dans toutes les parties du gouvernement qui intéressent le bonheur de nos sujets et la prospérité de Notre royaume. Ces grands motifs Nous ont déterminé à convoquer l'Assemblée des États de toutes les provinces de notre obéissance, tant pour Nous conseiller et Nous assister dans toutes les choses qui seront mises sous nos yeux, que pour Nous faire connaître les souhaits et doléances de nos peuples, de manière que par une mutuelle confiance et par un amour réciproque entre le souverain et ses sujets, il soit apporté le plus promptement possible un remède efficace aux maux de l'État, que les abus de tous genre soient réformés et prévenus par de bons et solides moyens qui assurent la félicité publique et qui nous rendent à Nous particulièrement, le calme et la tranquillité dont Nous sommes privés depuis si longtemps.
Donné à Versailles, le 14 janvier 1789 ».
Le second, le texte du discours d'ouverture prononcé devant les représentants des états généraux le 5 mai 1789 par Louis XVI. On notera au passage un changement significatif dans le ton et la forme du texte :
« Messieurs,
Ce jour que mon cœur attendait depuis longtemps est enfin arrivé, et je me vois entouré
des représentants de la Nation à laquelle je me fais gloire de commander.
Un long intervalle s’était écoulé depuis les dernières tenues des états généraux ; et quoique la convocation de ces assemblées parût être tombée en désuétude, je n’ai pas balancé à rétablir un usage dont le royaume peut tirer une nouvelle force, et qui peut ouvrir à
la Nation une nouvelle source de bonheur.
La dette de l’État, déjà immense à mon avènement au trône, s’est encore accrue sous mon règne :
une guerre dispendieuse, mais honorable, en a été la cause ; l’augmentation des impôts en a été la suite nécessaire, et a rendu plus sensible leur inégale répartition.
Une inquiétude générale, un désir exagéré d’innovations, se sont emparés des esprits, et finiraient par égarer totalement les opinions, si on ne se hâtait de les fixer par une réunion d’avis sages et modérés.
C’est dans cette confiance, Messieurs, que je vous ai rassemblés, et je vois avec sensibilité qu’elle a déjà été justifiée par les dispositions que les deux premiers Ordres ont montrées à renoncer à leurs privilèges pécuniaires. L’espérance que j’ai conçue de voir tous les Ordres réunis de sentiments concourir avec moi au bien général de l’État, ne sera point trompée.
J’ai ordonné dans les dépenses des retranchements considérables ; vous me présenterez encore à cet égard des idées que je recevrai avec empressement : mais malgré la ressource que peut offrir l’économie la plus sévère, je crains, Messieurs, de ne pouvoir pas soulager mes sujets aussi promptement que je le désirais. Je ferai mettre sous vos yeux la situation exacte des finances ; et quand vous l’aurez examinée, je suis assuré d’avance que vous me proposerez les moyens les plus efficaces pour y établir un ordre permanent, et affermir le crédit public. Ce grand et salutaire ouvrage qui assurera le bonheur du royaume au-dedans, et sa considération au-dehors, vous occupera essentiellement.
Les esprits sont dans l’agitation ; mais
une assemblée des représentants de la Nation n’écoutera sans doute que les conseils de la sagesse et de la prudence. Vous aurez jugé vous-mêmes, Messieurs, qu’on s’en est écarté dans plusieurs occasions récentes ; mais l’esprit dominant de vos délibérations répondra aux véritables sentiments d’une Nation généreuse, et dont l’amour pour ses Rois a fait le caractère distinctif : j’éloignerai tout autre souvenir.
Je connais l’autorité et la puissance d’un Roi juste au milieu d’un peuple fidèle et attaché de tout temps aux principes de la Monarchie : ils ont fait la gloire et l’éclat de la France ; je dois en être le soutien, et je le serai constamment.
Mais tout ce qu’on peut attendre du plus tendre intérêt au bonheur public, tout ce qu’on peut demander à un Souverain, le premier ami de ses peuples, vous pouvez, vous devez l’espérer de mes sentiments.
Puisse, Messieurs, un heureux accord régner dans cette assemblée, et cette époque devenir à jamais mémorable pour le bonheur et la prospérité du royaume ! C’est le souhait de mon cœur, c’est le plus ardent de mes vœux, c’est enfin le prix que j’attends de la droiture de mes intentions et de mon amour pour mes peuples.
Mon Garde des Sceaux va vous expliquer plus amplement mes intentions ; et j’ai ordonné au Directeur général des finances de vous en exposer l’état ».
Pour mémoire, un résumé de ces premiers temps de la révolution française :
« Les états généraux s'ouvrent le 5 mai 1789 par une procession dans les rues de Versailles et une messe du Saint-Esprit, au cours de laquelle Mgr de La Fare prononce le sermon d'usage, honneur que briguait Talleyrand. Ce sermon a fait couler beaucoup d'encre, mais il est confondu par presque tous les historiens avec un texte apocryphe n'ayant pas de trait commun avec l'original, et a seul été imprimé à l'époque. Après ces préliminaires, le lendemain, 5 mai à Versailles, a lieu l'ouverture de la séance royale dans une salle aménagée à l'hôtel des Menus Plaisirs et dénommée pour la circonstance salle des trois ordres. Cette date marque le début de la Révolution française.
Sur 1139 députés, 291 appartiennent au clergé et 270 à la noblesse. La première séance, le 5 mai, est présidée par Louis XVI en personne, le clergé s'assied à la droite du trône, la noblesse à gauche, le tiers état en face. Les orateurs sont le roi, le garde des sceaux, Barentin, et le ministre des finances, Jacques Necker.
Sous les applaudissements du clergé et de la majorité du tiers, Anne Louis Henri de La Fare, l'évêque de Nancy, prononce le sermon de la messe d'ouverture des états généraux. Mais l'opinion publique impressionnée par les assertions calomnieuses de Mirabeau évoluera rapidement.
Après un discours concis et généralement bien accueilli du roi, Barentin, le garde des Sceaux, fait ensuite l'éloge du roi. Necker prononce enfin un discours qui fait prendre conscience aux députés de la situation financière désastreuse du royaume. Il fait apparaître que la situation générale en France est beaucoup plus confuse qu'on ne le pensait ; le gouvernement est totalement désorienté.
Seul le contrôleur des finances aborde les raisons pour lesquelles les états généraux sont réunis : le déficit du budget. Mais il affirme qu'il sera aisé d'y remédier. Il ne parle pas du problème qui préoccupe le plus les députés : le vote par ordre, ou par tête, à l'issue de la séance solennelle, qui conditionne toute réforme. »
(Source : Wikipédia)

jeudi 6 janvier 2011

La parole au Peuple, leçon n°7.

Ce message fait suite aux précédents et concerne l'information et les différentes méthodes pour la décrypter. Je vais vous inviter à vous pencher sur les vœux du Président Sarkozy, dont le texte complet est consultable sur le site officiel de la Présidence de la République (elysee.fr). Pour tous ceux qui n'auront pas écouté en direct les propos de l'empereur Nicolaon Zéro (et c'est mon cas) j'ai dressé une liste des thèmes abordés, sortis de leur contexte, dégagés de la sucrette rhétorique et je vais les commenter, les compléter ou les rectifier.
Il est à noter que chacun des thèmes abordés par notre Président peut faire l'objet d'une recherche personnelle, d'un complément d'information et d'une confrontation avec les avis de personnalités de gauche ou de droite, d'experts divers et variés ou tout simplement de votre entourage familial et professionnel. C'est dans cette optique que je serai amené à donner quelques définitions usuelles, des acceptions différentes, des variantes et des commentaires, des indications et des renseignements utiles ainsi que des pistes de recherche supplémentaires pour une pleine compréhension du sujet. N'oubliez jamais que si ce personnage vous ennuie et que vous ne l'écoutez plus, lui continue à délivrer ses messages et que ceux qui sont directement concernés, eux, les écoutent toujours.
Voici ce qu'il convient de retenir de l'allocution présidentielles.
En guise d'ouverture, nous avons eu le droit à cette expression: « Mes chers compatriotes! » qui est une alternative à « Mesdames, mesdemoiselles, messieurs » ou « Française, français » après avoir été un temps « Citoyens, citoyennes! ».
Mes: adjectif possessif de la deuxième personne.
Cher: simple terme de familiarité, qui est estimé, d'un prix élevé, qui exige des dépenses.
Compatriote: personnes d'un même pays ou d'une même région. Ce mot peut être décomposé comme suit.
  • Con: insulte très courante dans notre beau pays de France, largement utilisée même dans un sens familier voire affectueux. L'expression « On est toujours le con de quelqu'un » illustre parfaitement le sens communément admis.
  • Patriote: qui aime sa patrie, s'efforce de lui être utile.
L'expression « mes chers compatriotes » peut donc être interprétée de diverses manières selon l'humeur et le ressenti de chacun. Le message de nouvel an peut être adressé tour à tour à ceux qui aiment leur pays mais que l'on méprise, qui peuvent coûter cher à la collectivité, aux proches qu'on estime, à l'exclusion des autres (qui seront définis et déterminés dans la suite du message), aux français en général, aux cons qui ont eu le culot de manifester ou, encore mieux, aux fidèles sujets (le « chers compatriotes » étant souligné par le possessif « mes ») comme si nous étions revenu dans l'ancien régime.
    1) la crise financière.
Définition: Grave dysfonctionnement de la sphère financière qui peut concerner les marchés boursiers (effondrement des cours), les réserves officielles de change, le crédit (créances massivement irrécouvrables) et/ou le système bancaire (risques excessifs et panique des déposants).
Les subprimes, des crédits à risque accordés à des foyers américains, ont été à l’origine d’une crise qui s’est transformée en crise financière internationale à l'automne 2008. Voici quelques explications pour mieux comprendre cette crise bancaire considérée comme la plus grave depuis la Grande Dépression de 1929.
Les subprimes, aussi appelés "crédits subprimes", sont des prêts hypothécaires à risque. Ce terme désigne plus particulièrement une forme de crédit immobilier qui est apparue aux Etats-Unis : les subprime loan ou subprime mortgage en anglais. Ces crédits, gagés sur le logement de l'emprunteur, ont été accordés à des ménages américains aux revenus modestes et ont permis à de nombreux Américains d'accéder à la propriété.
Les subprimes sont des crédits à risque, caractérisés par des taux d'intérêt variables et de niveau élevé, qui ont été accordés à des foyers à faibles revenus. En contrepartie de critères d'attribution moins stricts que pour des crédits classiques, les intérêts étaient plus élevés.
Pour que le crédit soit intéressant pour l'emprunteur, les banques et organismes de crédit spécialisés proposaient des taux bas en début de prêt (pendant les deux premières années) grâce à des montages sophistiqués avec des taux variables et des produits financiers complexes.
Pourtant, ces prêts représentaient au final un taux plus élevé pour l'emprunteur et un rendement plus important pour le prêteur afin de compenser le risque de non remboursement.
Par ailleurs, le risque de non remboursement était limité par la garantie hypothécaire prise sur le logement de l'emprunteur : si l’emprunteur ne pouvait plus faire face aux échéances de remboursement de son crédit immobilier, le prêteur se remboursait sur la revente du logement.
Les raisons de la crise
En 2006, les crédits subprimes représentaient 24% des nouveaux crédits immobiliers octroyés aux Etats-Unis. Or, les conditions d'octroi de ces crédits faisaient peser un risque de solvabilité sur des ménages à faible revenu. De fait, en 2007, près de trois millions de foyers américains étaient en situation de défaut de paiement
Les raisons de la "crises des subprimes" sont également liées à d’autres facteurs :
  • les taux d'intérêt de ces crédits étaient variables et indexés sur le taux directeur de la banque centrale américaine ; or, entre 2004 et 2007, la Réserve fédérale américaine ou FED a rehaussé son principal taux d'intérêt directeur, qui est passé de 1% en 2004 à plus de 5% en 2007.
  • les créanciers (banques et organismes de crédit spécialisés) ont titrisé une partie de ces créances ; cela signifie qu’ils les ont transformées en titres émis sur les marchés financiers, notamment en obligations appelées ABS et CDO qu’ils proposaient aux épargnants.
Le mécanisme de la crise
La hausse du taux directeur de la FED a entraîné celle des taux des crédits immobiliers aux Etats-Unis : les ménages ayant souscrits des subprimes à taux d'intérêt variable n’ont plus réussi à payer des échéances mensuelles en forte hausse.
Parallèlement, la demande de biens immobiliers a décru et la valeur des appartements et des maisons a baissé, entraînant du même coup une diminution de la richesse potentielle des emprunteurs.
La conjonction de ces deux facteurs défavorables a multiplié les défauts de paiement et les situations d'insolvabilité des emprunteurs (quand la revente des maisons ne suffisait plus à assurer au prêteur le recouvrement de sa créance).
La crise s'est ensuite propagée aux établissements de crédit et au secteur financier par l'intermédiaire des obligations de type ABS et CDO : quand les ménages n’ont plus pu rembourser leurs prêts, ces titres, très prisés des spéculateurs, se sont écroulés.
Source:http://www.gralon.net/articles/economie-et-finance/credit/article-les-subprimes---definition-et-raisons-de-la-crise-2235.htm
    2) Les licenciements.
Définitions (de sources diverses trouvées sur internet. Je ne suis pas responsable de ce qui est dit ni de la manière que c'est dit; mon choix n'est pas dû au hasard pour autant):
  • Rupture unilatérale et définitive de la part de l'employeur qui met fin au contrat de travail du salarié pour des motifs non imputables au salarié, motifs d'ordre économique ou technique.
  • Au contraire de l'embauche, qui est normale, le licenciement est scandaleux, inacceptable, intolérable. Un (salaud de) patron se doit d'embaucher, mais licencier est une preuve de mépris, un acte répréhensible par la séquestration, le blocage des locaux, la dégradation des biens de l'entreprise. (Argument extrême, voire extrémiste, cité parce qu'il existe mais que je ne cautionne pas)
Une petite référence à la Constitution:
« Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi. Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances. » (article 5 du préambule de la constitution de 1946)
Normalement, le rôle du gouvernement serait d'assurer à chacun un emploi (puisque c'est inscrit dans les textes) plutôt que de donner l'impression d'être fataliste devant l'adversité et de ne rien faire d'autre que tripoter les chiffres et de tricher sur le nombre des demandeurs d'emploi. Mais quand les idées ne viennent pas, il faut aller les chercher là où elles sont.
    3) L'injustice.
Définitions:
  • La justice est, dans sa conception occidentale, un principe philosophique, juridique et moral reposant sur le respect du droit comme fondement de la vie sociale et de la civilisation.
  • Injustice: manque de justice, d’équité; acte d’injustice.
  • Traitement injuste, abus de pouvoir.
L'injustice est d'autant plus grave qu'elle est connue et reconnue par ceux qui doivent la combattre. N'oublions pas cette sacro-sainte liberté qui permet à tous d'être justes ou injustes. (Avec beaucoup d'exagération, pas tant que cela, d'ailleurs, depuis l'établissement de la démocratie en Iraq par les gentils américains, sauveurs du monde « libre » les populations sont libres de s'entretuer mutuellement sous le regard attendri de la communauté internationale fière de ses exploits!)
    4) Les origines de la crise.
Quelques définitions additionnelles:
  • Terme qui désigne le moment bref de retournement de la conjoncture économique. (Remarque: en France, ça a commencé avec le premier choc pétrolier en 1973. Est-ce cela un moment bref?)
  • La crise c'est quand "le neuf est trop neuf et le vieux trop vieux" disait Gramsci. (voir note plus bas) L'idéogramme chinois pour écrire « crise » assemble le mot danger et le mot opportunité.
  • Il s'agit d'une « mutation » dont chacun, surtout s'il est investisseur, doit apprendre à tirer le meilleur parti. (Autrement dit, elle profite toujours à quelqu'un! Et ce quelqu'un, ce n'est jamais vous!)
  • Une crise économique est une dégradation brutale de la situation économique et des perspectives économiques. (On avait remarqué!)
    Note: Antonio Gramsci (Ales, Sardaigne, le 23 janvier 1891 - Rome, le 27 avril 1937) est un écrivain et théoricien politique italien d'origine albanaise. Membre fondateur du Parti communiste italien, dont il fut un temps à la tête, il finit emprisonné par le régime mussolinien. En tant qu'intellectuel, il a notamment étudié les problèmes de la culture et de l'autorité, ce qui en fait un des principaux penseurs de la tradition marxiste. Il oppose à la dialectique matérialiste une « philosophie de la praxis ». Sa conception de l'hégémonie culturelle comme moyen du maintien de l'État dans une société capitaliste a fait date.
Le commentaire de notre Président ne manque pas d'un certain piquant. Il reconnaît, sans rire, que les salariés, confrontés à l'injustice, le thème abordé précédemment, ne sont pas responsables de la crise. Mais ce n'est pas pour autant que les vrais coupables sont cités.
  1. Un peu de brosse à reluire.
Quand un politique n'a pas de solution à apporter, surtout lorsqu'il est au pouvoir et qu'il est supposé l'exercer, il se contente de constater les faits, de s'en affliger, d'adopter des airs contrits et de circonstance, d'éprouver des sentiments qui lui sont ordinairement étrangers et de mimer la compassion. Quelque fois, pour démontrer qu'il est bel et bien informé de la situation, en bonus théâtral, le politique sait remercier, s'étonner et s'extasier, ce qui ne lui coûte rien, hormis des leçons de comédie. Pour les vœux de cette année, les motifs d'émerveillement ont été ceux-ci:
  • le travail des français (pour ceux qui en ont encore un! Il va falloir se méfier d'un autre concept mystérieux: la conjoncture, dont les définitions seront citées à la suite de ce quelques points.)
  • le courage des français (heureusement qu'ils en ont)
  • les capacités d'adaptation (C'est une blague de politicien pour dire, qu'en fait, les citoyens n'ont pas encore tout vu!)
  • les avantages de notre modèle social (Il faut toujours avoir une grande méfiance quand un politique, surtout s'il est Président de la République et équipé d'un ego démesuré, parle d'un avantage existant. Si cet avantage touche le plus grand nombre, soyez assuré qu'il aura une durée de vie fort limitée!)
Quelques éclaircissements sur le terme de « conjoncture »:
  • Occasion, concours de circonstances.
  • Pronostic relatif à l'évolution prochaine des événements dans le domaine économique, social, politique ou démographique formulé sur la bases d'une observation attentive des statistiques et des faits, d'une présentation objective de la situation présente et d'une tentative d'explication de l'évolution antérieure.
  • Ensemble des éléments constituant la situation présente (qui peut être sujette à caution du fait d'un grand nombre de mensonges possibles.)
    6) La récession.
Définitions:
  • Une récession économique est une diminution plus ou moins prolongée de l'activité économique (attention: la récession est toujours associée à la notion de croissance qui peut être positive ou négative, en dehors de toute logique mathématique!)
  • Récession: croissance négative préservant l'emploi des catastrophologues (C'est bien ce que je disais au point précédent!)
  • Rigoureusement parlant, il s'agit d'une période d'au moins deux trimestres consécutifs au cours desquels la croissance économique stagne ou diminue. (Au delà de cette durée, définie de façon stricte, c'est ce qu'on serait porté à croire, les termes font peur. On n'utilise jamais les termes de faillite, de ruine, d'échec ou de catastrophe: on leur préfère ceci: « la croissance revient! » ou « Elle va revenir! » sans jamais dire quand ou préciser si c'est réellement possible!)
  • On parle de récession économique lorsque le PIB (voir par ailleurs) d'un pays diminue pendant deux trimestres consécutifs. (voir commentaire ci-dessus)
Définitions du PIB:
  • Valeur totale de tous les biens et services produits dans un pays donné au cours d’une année donnée
  • Le produit intérieur brut (PIB) est un indicateur économique très utilisé, qui mesure le niveau de production d'un pays.
Pour Nicolas Sarkozy, la récession a été, en France, moins sévère qu'ailleurs. Ce n'est pas forcément vrai, ça peut même être complètement faux, mais l'essentiel est de ne pas épouvanter les foules. Quitte à les épouvanter, autant que ce soit pour des motifs qui servent. Ces motifs seront vus plus loin, pas seulement par mes commentaires, par le Président en personne, sous couvert de sécurité!
    7) l'espérance en 2011 grâce à 2010.
L'espoir réside entièrement dans le retour de la croissance. C'est certain, elle va revenir en 2011. On ne connaît pas encore la date mais c'est planifié dans le calendrier des fantasmes politicards et des promesses qui servent aux campagnes électorales (il y a des élections en 2011, l'espoir, c'est pour avant; pour après, c'est la faute des autres!) Il suffit d'attendre, et nous allons attendre...
En économie, la croissance désigne l'évolution annuelle, exprimée en pourcentage, du P.I.B. (Produit intérieur brut) ou du P.N.B. (Produit national brut). Pour éviter le problème dû à l'augmentation des prix, la croissance est calculée en "monnaie constante" (hors inflation), le P.I.B. étant corrigé de l'augmentation de l'indice des prix. Ceci permet de calculer une croissance en volume.
La formule de calcul, dans le cas du PIB de l'année "n", est la suivante.
      Croissance = [ PIB(n) - PIB(n-1) ] / PIB(n-1)
(je vais traduire, pour tout le monde: vous prenez un chiffre de 2009, ça peut concerner n'importe quoi, vous prenez le même mais pour 2010. Vous faites une soustraction et vous divisez le nombre obtenu par celui de l'année de départ. Le résultat, quel qu'il soit, fera l'objet d'analyses interminables de la part d'experts dont les prédictions seront presque aussi justes que n'importe quel horoscope.)
On distingue généralement :
  • La croissance extensive : augmentation des quantités de facteurs de production (culture de nouvelles terres, ouverture de nouvelles usines). La croissance extensive génère des créations d'emplois.
  • La croissance intensive : augmentation, par des gains de productivité, de la production à volume de facteurs de production identiques, notamment sans création d'emplois supplémentaires.
Une croissance du PIB n'implique pas nécessairement une élévation du niveau de vie. En effet, si la croissance démographique est plus rapide que la croissance du PIB, le PIB par habitant diminue. En outre, certaines activités ne sont pas prises en compte dans son calcul : voir "les limites du PIB".
D'une manière plus générale, la croissance correspond, pour une nation, à une augmentation soutenue et durable - pendant une période suffisamment longue - de la production de biens et de services appréhendée par des indicateurs comme le PIB ou le PNB. Cependant, n'étant qu'une mesure quantitative d'un agrégat économique, la croissance n'est qu'une des composantes du développement qui est une notion plus abstraite et qualitative. Il peut donc y avoir croissance sans développement et inversement du développement sans croissance.
La croissance telle qu'on la définit et qu'on la mesure aujourd'hui est un phénomène relativement récent à l'échelle de l'humanité qui peut être daté du début de l'industrialisation.
(Source: http://www.toupie.org/Dictionnaire/Croissance.htm)
Pour le Président de la République, le baromètre est calé sur l'espoir. C'est pour cela que les réformes commencent à porter leurs fruits seulement maintenant. Ce n'est pas fini: les universités se modernisent, des moyens financiers considérables ont été alloués aux chercheurs (C'est sûrement pour cela qu'ils sont rachetés par les pays étrangers!) Et puis si tout cela a été possible, c'est grâce au grand emprunt (que ce soit pour vous ou pour l'état, un emprunt se rembourse. Qui paie? Vous, avec vos impôts, la hausse de la TVA, les augmentations diverses, et j'en passe! C'est un des seuls cas que je connaisse (avec le divorce et la séparation de biens avec contrat de mariage et une bonne dose de mauvaise foi de la mariée) où celui qui rembourse n'a jamais vu la couleur d'un centime même d'euro.)
Quitte à vous faire payer, on ajoutera à la liste de ce que vous rembourserez, ceci: le crédit d'impôt recherche pour l'innovation accordé aux entreprises, les heures supplémentaires défiscalisées (mais que vous payez quand même, avec vos impôts), en référence au « travailler plus pour gagner plus » de la campagne électorale. Tout cela pour que le Président de la République puisse affirmer, toujours sans rire, que ces efforts ont permis de soutenir le pouvoir d'achat malgré la crise. Il ne faudra pas oublier que les prix, en euros, ont fini par se caler sur le chiffre qu'ils avaient, en francs, pour une augmentation des prix pharaonique de l'ordre de 655,96 pour cent. (Je vous laisse imaginer le prix des articles s'il fallait les reconvertir en francs! Faites un essai avec une laitue, un éclair au chocolat ou tout autre produit de consommation courante, vous serez effarés!)
    8) Ce que vous devriez croire sur les retraites.
Le Président de la République s'était livré à un moment d'émotion en félicitant les français (souvenez-vous, c'était un peu plus haut) il choisit de se féliciter de ses actions (ce que peu de monde a fait, en dehors des lèche-bottes habituels). Quels sont donc ces motifs d'auto-satisfaction:
  • Le régime des retraites mis à l'abri de la faillite (on recule tout de deux ans, mais il faudra recommencer)
  • Les pensions des aînés sauvées (de quoi, ce sera la surprise!)
  • La réforme s'est faite sans violence grâce au service minimum (c'est une façon très élégante, mensongère certes, diplomatique, d'avouer que les non-grévistes étaient solidaires avec les grévistes et que, contrairement à ce qui se faisait jusque là, on n'avait pu monter les uns contre les autres)
  • Hommage à la maturité et l'intelligence collective. (Pour les manifestations?)
Tous ces motifs, les français les ont peut-être avalés, mais de travers.
    9) Une tranche d'Europe.
Il ne saurait y avoir de discours sans une pincée d'Europe. Les français ont refusé la constitution, ils ont le traité de Lisbonne (c'est la même chose, rassurez-vous! Ils vous avaient demandé votre avis pour l'une mais pas pour l'autre)
  • L'Europe qui a tenu bon face à la crise (En êtes-vous si certain, Monsieur le Président? Et la Grèce? A-t-elle vraiment tenu bon?)
  • La sortie de l'euro n'est pas d'actualité (les affirmations, lorsqu'elles sont catégoriques, sont souvent fantaisistes! Un exemple parmi d'autres: la privatisation d'EDF)
  • 60 ans de construction européenne ont apporté la paix et la fraternité sur notre continent. (La fraternité! Bien sûr, on y croit!)
  • la protection de notre industrie (en lieu et place de protection, il faut lire ruine)
  • la réciprocité et la fin de la naïveté dans les discussions commerciales avec nos principaux partenaires.
  • L'Europe est essentielle à notre avenir, à notre identité et à nos valeurs. (Gardez en mémoire ces deux mots: identité et valeurs! Ils reviennent trop souvent sur le tapis)
    10) Encore quelques efforts.
Pour compléter un tableau merveilleux, quelques efforts sont encore à faire:
  • Il faut être plus compétitifs,
  • former mieux nos jeunes (au chômage?),
  • travailler mieux, (ou travailler, tout court)
  • réduire nos dépenses publiques et nos déficits (reste à savoir comment, c'est à dire : qui va payer!)
  • équilibrer les comptes (Pourquoi ne pas revendre l'avion présidentiel qui coûte cher aux contribuables, rien qu'en gardiennage)
Le tout avec cette petite menace déguisée: si nous n'acceptons pas la politique du gouvernement, notre indépendance sera gravement menacée. (Elle l'est déjà, et plus qu'on croit)
    11) Les prochaines présidentielles.
Les élections présidentielles de 2012 ont fait l'objet de quelques commentaires très sobres dont celui-ci : 2011 ne sera pas une année d'immobilisme pré-électoral. Nous savons donc ce qu'elle ne sera pas, pour ce qu'elle sera, il faudra consulter les horoscopes dont il a déjà été question.
    12) Quelques mensonges.
Mes chers amis, je vous livre la révélation du siècle, la phrase magique qui résout tout, la maxime miracle, l'apothéose rhétorique (et consulaire) du divin empereur Nicolaon Zéro: « La difficulté ne compte pas lorsque sont en jeu l'intérêt de la nation et le bien commun des Français. » Et ce n'est pas tout! En guise de cerise sur le gâteau, le président Sarkozy espère nous faire gober qu'il va « privilégier en toutes circonstances l'intérêt général. » Comme s'il savait ce que c'était!
    13) D'autres mensonges pieux.
  • Suite des réformes (Parce que rien n'est terminé! Il va donc y avoir du sport!)
  • Préserver notre modèle et notre identité (Encore ce terme « identité »! Ça tourne à l'obsession!)
  • Protéger (les français retraités) de la dépendance car chacun a le droit à sa dignité face aux souffrances du grand âge.
  • Les protéger des délocalisations en harmonisant notre fiscalité avec nos voisins Allemands. (Si quelqu'un a une explication à donner à cette affirmation, je suis preneur!)
    14) Une vision bien particulière de la démocratie.
Placé en fin de discours, la partie qui va suivre vaut le détour:
  • « Il faut protéger (les français) de la violence chaque jour plus brutale de la part de délinquants multi-réitérant en ouvrant nos tribunaux correctionnels aux jurés populaires. »
  • « Le peuple pourra donner son avis sur la sévérité de la réponse à apporter à des comportements qui provoquent l'exaspération du pays. »
Ce paragraphe a été développé dans le numéro 8 des chroniques de la RRF, consultable en ligne sur le site http://pascaldequeant.blogspot.com et il est probable que je lui consacrerai la leçon 8.
    15) Encore des mensonges.
Comme pour faire diversion, quelques thèmes prometteurs (mais mensongers) ont été abordés et ne reposent sur rien de concret. Je cite son excellence:
  • « Sans relâche, toute cette année (sera) au service d'une prospérité française retrouvée. » (Est-il nécessaire de prendre les français pour des crétins au point de vouloir leur faire gober une sottise pareille? Il n'y a qu'à se souvenir de tous ces licenciements scandaleux dans toute la France pour remplacer les choses dans leur véritable contexte: la prospérité est un mythe puisque l'industrie est complètement ruinée.)
  • « (Cette prospérité) nous permettra de créer les emplois dont nous avons besoin. » (par simple logique mathématique, si la prospérité amène la création d'emplois, l'absence de prospérité n'en créera pas!)
  • « Je ferai mon devoir. » (ou celui des banques et des grosses industries étrangères)
  • « En écoutant, en dialoguant! » (Pas de commentaires particuliers! Monsieur Sarkozy ne sais même pas que ça existe!)
  • « Mais lorsque le moment sera venu, je prendrai les décisions qui s'imposent dans un esprit de vérité et de justice. » (idem)
Toutes ces belles paroles (il ne doit pas y avoir grand monde pour croire des trucs pareils) pour arriver à un « respect scrupuleux de nos principes républicains les plus chers. »
    16) Une tranche de laïcité à la française.
  • La laïcité et le refus du communautarisme.
  • La loi portant interdiction de la burqa sera appliquée dans l'esprit comme dans la lettre.
  • Le rappel à chacun qu'il ne peut exister de droit sans la contrepartie de devoirs.
Ce ne sont là que des généralités qui ne font que reprendre les thèmes anti musulmans qui font, hélas, partie de la propagande gouvernementale.
    17) Leçons de morale républicaine.
  • l'école est obligatoire.
  • L'absentéisme est inacceptable car il condamne à l'échec ceux qui s'y abandonnent.
  • Le respect de la loi est intangible et on ne la bafoue pas.
  • le respect dû à la France par ceux que nous accueillons est une exigence.
  • L'égalité des chances et la justice qui ne sont ni l'égalitarisme ni l'assistanat et qui doivent nous conduire à considérer la revalorisation du travail comme une priorité absolument intangible.
  • La liberté enfin qui doit aller de pair avec le respect que chacun doit aux autres.
    18) Le nouvel ordre mondial.
  • la lourde responsabilité de la double présidence du G 20 et du G 8.
  • Elle défendra l'idée d'un monde plus régulé, moins brutal où l'interdépendance oblige chacun à davantage écouter l'autre.
  • Elle défendra la France vigoureusement ses intérêts sans jamais renoncer à ses valeurs, quant au multilatéralisme, au respect des droits de l'Homme, au combat pour le développement et à l'impératif de la protection de notre planète.
    19) Final en forme de pleurnichette.
Deux larmichettes faussement contrites pour:
  • Nos otages pour qui nous continuerons à mobiliser toutes nos forces jusqu'au jour de leur libération,
  • Nos soldats qui passent cette fin d'année loin de leur famille en risquant leur vie pour défendre nos valeurs et notre liberté.
Voilà ce que les vœux de monsieur le Président contenaient.