lundi 27 septembre 2010

Faut-il craindre la "Royauté Républicaine" ?

J'ai construit ce site d'information, et de propagande (dans le sens de publicité) dans la perspective d'une candidature à l'élection de Président de la République qui aura lieu en 2012. Pour rassurer les lecteurs de ce site et pour éviter toute confusion, j'ai imaginé une entrevue avec un journaliste fictif : je pourrai ainsi répondre à des questions précises et sans tourner autour du pot (méthode dite de la « langue de bois »). Cela pourrait donner quelque chose qui ressemble à ce qui suit.
Monsieur Dequéant, vous présentez votre candidature à la Présidence de la République avec une étiquette pour le moins étonnante : « La Royauté Républicaine Française ». Pouvez-vous me dire ce qu'est la « Royauté Républicaine »?
Avant de dire ce qu'elle est, je préciserai ce qu'elle n'est pas. Malgré son nom, la « Royauté Républicaine » emprunte plus à la République qu'à la royauté. Pour résumer :
  • La royauté républicaine n'est pas un parti politique, mais un principe général.
  • Elle n'est pas royaliste. Elle est républicaine.
  • Elle ne se range donc derrière aucun des prétendants au trône que, tout comme la République, elle ne reconnaît pas.
  • Elle ne souhaite pas le rétablissement de la royauté, telle qu'on l'entend traditionnellement, mais le rétablissement de la République telle que la décrit la Constitution de la Cinquième République.
  • Elle n'a qu'un seul but : rendre au Peuple la souveraineté qui lui appartient et mettre en place les structures nécessaires pour « un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».
  • Pour cela, elle s'en tiendra au texte en cour de validité, après la révision de 2008, qu'elle respectera et fera respecter, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, loin de là.
Pourquoi, dans ce cas, avoir donné un nom à ce principe qui sonne royaliste s'il est républicain?
La réponse tient en ces quelques points :
  • Pour attirer l'attention des électeurs, des abstentionnistes et des Français en général. Il est bien connu que dans notre pays, pour attirer l'attention, il faut soit faire scandale, une solution pour laquelle je n'ai guère de disposition, soit marquer les esprits. Et puis les Français ont été conditionnés depuis la proclamation de la République en 1875 pour considérer la royauté comme mauvaise, opposée à la République, et, pour tout dire, anachronique. Voir ce mot en entête de programme électoral au XXIème siècle en surprendra certains et en choquera d'autres.
  • Par provocation ensuite : non par goût mais par choix. Associer les deux ennemis historiques que sont la royauté et la République en un principe unique et fédérateur qui puise ses racines dans ces deux types de gouvernement est une alternative à ce que les Français connaissent aujourd'hui et que les journalistes désignent par « la Monarchie Républicaine ».
  • Enfin, pour démontrer que la Cinquième République, dans la définition du rôle et de la fonction du Président de la République est déjà une royauté républicaine. Il suffit de mettre en parallèle les attributions du Chef de l'État en France avec celles des royautés européennes pour constater qu'il a a de très nombreuses et fort troublantes similitudes. La différence fondamentale ne tient qu'en deux mots : le titre et la succession.
N'avez-vous pas peur que les Français ne retiennent que le terme « royauté » et oublient la République et qu'en fin de compte ce choix vous desserve?
L'inconvénient, effectivement, c'est que tous les Français ont appris à l'école que la France était une République, que cette République était le meilleur gouvernement, qu'elle avait vaincu la royauté parce que les rois de France ou des Français étaient des despotes sanguinaires. Savoir si c'est vrai ou faux n'est pas important. La véritable question est la suivante : si la République est la forme de gouvernement idéale, pourquoi ne pas l'avoir établie? Et si les Français ne retiennent que le mot royauté je ne pourrai les convaincre que plus facilement que la République est effectivement le type de gouvernement qu'il faut à la France. Une République qui tienne compte de tout l'héritage institutionnel de l'histoire de notre pays.
Comment comptez-vous y arriver?
C'est très simple : je me présente sans programme politique. Le rôle du Président de la République n'est pas de gérer les affaires courantes, c'est le Gouvernement, issu des élections législatives, qui conduit la politique de leur programme. Toute ma campagne est basée sur le plan des institutions et du respect de la Constitution. Je suis ce qu'on pourrait appeler un anti-sarkozy. Pendant les cinq années de son mandat, Monsieur Sarkozy n'a fait que bafouer la Constitution en outrepassant continuellement ses droits. Vous voulez des exemples? En voici :
  • Le Président de la République devrait être au-dessus des partis, il a démontré qu'il était le président de sa majorité en méprisant les Français.
  • Le Président de la République est un arbitre. Il n'a jamais rien arbitré du tout, passant les projets les plus importants de force.
  • Le Président Sarkozy a également accumulé les fonctions : celle de Président omni-présent, de Premier Ministre en conduisant lui-même la politique du Gouvernement, de ministre et de secrétaire d'état, pour les mêmes raisons, et s'il est question, dans les médias de monarchie républicaine, ce n'est pas pour rien. Le rapprochement entre Nicolas Sarkozy et Napoléon Bonaparte,dans la presse et les librairies, n'est pas innocent. Le premier Consul est devenu Empereur des Français, le président actuel finira au placard.
  • Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Souvenez-vous que c'est en 2007 que Monsieur Sarkozy a été élu. En 2008, sous le patronage de son ancien mentor Edouard Balladur, les guignols de Canal+ en avaient fait un de leurs thèmes récurrents, le texte de la Constitution a été remanié en profondeur. On avait appelé ça, à l'époque « modernisation des institutions ». Les spécialistes évoquent carrément un changement de constitution, voire même de république. En guise de république, c'est une belle dictature qui nous a a été offerte.
Tout cela ne tient pas dans un programme de campagne, surtout que vous avez dit qu'il n'était pas politique.
J'y viens. Le point de départ de mon action est double : le comportement de Monsieur Sarkozy, que je prends pour modèle mais de ce qu'il ne faut pas faire, et le texte de la Constitution. Les différents textes qui régissent nos institutions, on désigne ce corpus par « bloc de constitutionnalité », ont déjà tout ce qu'il faut pour l'établissement de cette République démocratique, sociale et laïque autrement que par une vitrine ou une illusion. Il est possible d'instaurer une démocratie directe, en faisant appel à l'assistance de tous les Français, électeurs ou non, dans ce que j'appelle une démocratie avec participation. La démocratie « participative » de Ségolène Royal, loin d'être une mauvaise idée, est trop timide et ne laisse pas penser à une implication des Citoyens dans la vie de la Nation.
Croyez-vous sincèrement que les Français soient prêts pour un tel projet?
Qu'ils soient prêts ou non, je ne me pose même pas la question. Ce que je constate, c'est que les Français en ont assez d'être continuellement pris pour des crétins, des laissés pour compte et délibérément laissés à l'écart de toutes les décisions. Pour preuve, Monsieur Bayrou, lors d'une très récente intervention, a dit, je cite :  « ce n’était plus le temps des mises en garde et des questions, mais des « réponses à apporter à nos concitoyens . » ce après quoi, il a souhaité qu'on restaure la démocratie. Je ne suis donc pas le seul à penser que la France n'est plus démocratique, alors, vous pensez, la République...
Votre projet n'est-il pas trop utopique ?
Je suis conscient que les choses ne vont pas se faire du jour au lendemain et que des élus attachés à leurs prérogatives vont vouloir freiner des quatre pieds. Ils se font une idée fausse du mandat qui leur est confié (temporairement) : ils sont élus par les électeurs pour les représenter et non pour imposer leurs propres vues ou celles du parti auquel ils appartiennent. La participation des Citoyens dans l'élaboration des projets ne retirera rien au rôle d'arbitre de l'élu ; au contraire, cela renforcera sa légitimité. Je veux transformer le Français râleur et toujours insatisfaits en législateurs. Ce n'est que comme ça que les réformes de fond seront élaborées durablement : avec la participation de tous. Le Président de la République, en veillant personnellement à l'application de ce processus ne fera que respecter les termes de la Constitution. Pour cela, il doit être non seulement au-dessus des partis mais indépendant de tout parti. Les candidats à l'élection présidentielle sont tous issus d'un parti et ne sauraient faire preuve d'une réelle indépendance.
Croyez-vous que cela suffise à vous faire élire?
Ce que les Français souhaitent, c'est un président qui les écoute et les comprenne. Ils ne veulent pas d'un dictateur ni d'une parodie de démocratie. La France ne pourra se faire qu'avec tous les Français et non pas avec une poignée pour l'intérêt de quelques industriels qui ne pensent qu'à réaliser des profits au mépris de toutes autres considérations. Si les Français le veulent, je serai le Président qui remettra la République sur les rails, la démocratie en application, et qui rendra au terme social tout son sens.
Nous verrons ce que les électeurs pensent de tout ceci en 2012.
Merci.

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