lundi 11 octobre 2010

Question de suffrage.

Actuellement, les seuls moyens laissés par la Constitution au Citoyen de s'exprimer est d'élire ses représentants, de répondre au référendums (encore faudrait-il qu'il y en ait) et dernièrement la votation publique dont on sait ce que le gouvernement en a fait (c'est à dire rien!). Pour les râleurs et les mécontents (on prendra ces termes au sens propre, sans aucune connotation) il reste la grève, les manifestations et l'abstention.
L’abstention consiste à ne pas participer à une élection ou à des opérations de référendum. Elle traduit soit un désintérêt total pour la vie publique, soit un choix politique actif consistant à ne pas se prononcer afin de montrer son désaccord. Néanmoins, l’abstention semble traduire une crise de la représentation et peut poser la question de la légitimité du pouvoir politique élu avec une faible participation.
L'abstention est régulièrement au centre des débats mais les solutions pour la résorber ne tournent qu'autour d'une obligation de voter comme c'est le cas dans d'autres pays européens. Or, je pense que voter est un acte volontaire, une liberté individuelle, et que contraindre les électeurs n'est pas une solution. Si le Citoyen peut voter pour ou contre un candidat ou un programme politique, il doit pouvoir également dire si rien ne lui plaît. Dans ce cas, l'électeur, s'il ne veut pas s'abstenir, a recours au vote protestataire (C'est ainsi que Jean-Marie Le Pen s'est retrouvé au deuxième tour des élections présidentielles de 2002).
Le vote contestataire (ou vote protestataire) est, en raison du système de vote, dans les systèmes politiques bipartisans (ou dans les votes aux options bipolaires) la tendance d’une partie des électeurs (ou des votants) à voter pour quelqu'un (ou quelque chose) d'autre que les deux partis dominants (ou options) dont ils auraient pu se sentir proche.
Une solution consisterait à comptabiliser les votes blancs et nuls comme des suffrages à part entière et prendre en compte les suffrages exprimés par ce biais comme des candidats virtuels.
Le vote blanc consiste pour un électeur à déposer dans l’urne un bulletin dépourvu de tout nom de candidat (ou de toute indication dans le cas d’un référendum). Ce type de vote indique une volonté de se démarquer du choix proposé par l’élection, mais il n’est pas comptabilisé lors du dépouillement. Il faut savoir que les bulletins blancs ne sont pas fournis officiellement. Les électeurs qui souhaitent en utiliser les apportent avec eux. La distribution de bulletins blancs par des particuliers est interdite le jour du scrutin.
Le vote nul correspond à des bulletins déchirés ou annotés et qui ne peuvent pas être pris en compte lors des opérations de dépouillement. Il est parfois difficile d’interpréter le sens d’un vote nul. L’électeur peut ne pas avoir souhaité que son vote ne soit pas décompté (il a cru qu’une mention manuscrite ajoutée n’aurait aucune incidence). Mais il arrive également que l’électeur aie volontairement déposé un bulletin nul, pour manifester son opposition aux différents candidats et programmes présentés.
Lors du dépouillement les votes blancs et nuls sont comptabilisés et sont annexés au procès verbal dressé par les responsables du bureau de vote. Mais ils n’apparaissent pas dans le résultat officiel où ne sont mentionnés que le nombre des électeurs inscrits, le nombre de votants, les suffrages exprimés ( ensemble des bulletins moins les votes blancs et nuls). L'article L66 du code électoral, dans sa version consolidée au 17 mars 2008, disposait que « les bulletins blancs (...) n'entrent pas en compte dans le résultat du dépouillement », ce qui revient, en pratique, à les assimiler au vote nul lors de la proclamation des résultats.
Pour réduire le taux d'abstention, il est possible de prendre comme éléments de base les points suivants :
  • Voter reste un acte volontaire et libre.
  • Le bulletin blanc est un choix de vote qui est proposé à l'électeur (les bulletins blancs seront donc fournis au même titre que les autres bulletins).
  • Les suffrages exprimés prennent en compte les bulletins blancs et nuls.
  • Si les bulletins nuls sont comptabilisés comme suffrage exprimés, il ne seront pas ajoutés aux bulletins blancs.
  • Le vote blanc sera comptabilisé et affecté à un vote dit de rejet.
  • Si le nombre de bulletins blancs est supérieur à celui des autres candidats, l'élection est annulée.
  • Dans le cas d'une annulation de scrutin, les candidats seront dans l'obligation de suivre une procédure particulière à déterminer (débats publics, confrontations etc...)
  • Si le nombre d'élections annulées est trop important, l'ensemble du scrutin peut être annulé.
  • Dans ces conditions, la classe politique devra se remettre en question et prendre d'autres orientations.
Les politiques seront ainsi contraints de renouer le dialogue avec la base, c'est à dire avec les Français. Or, dans le cadre d'une démocratie directe, avec implication du Citoyen dans la vie de la Nation, ces annulations peuvent être évitées avant le scrutin. La nécessité d'une collaboration entre les électeurs et les élus trouve ici sa parfaite justification.



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