jeudi 17 mai 2012

Dernier message (pour clore les élections 2012)


Le message que vous allez lire ci-dessous sera « officiellement » le dernier à être publié sur ce site. Si d'autres venaient, malgré tout, à y être postés, ils concerneront la période de 2007 à 2012 (dite du règne de l'UMPereur Nicolas Ier, ainsi baptisé par quelques médias).
Les raisons de cette décision sont les suivantes :
  • J'avais crée ce site en vue de la campagne électorale pour les élections présidentielles qui se sont déroulées cette année et dont l'issue est désormais connue (François Hollande a été élu à la tête de l’État en lieu et place de Nicolas Sarkozy)
  • L'ensemble des textes publiés critiquait fortement la « Monarchie républicaine » telle que l'avait « complétée » Nicolas Sarkozy (Elle avait été instituée par le Général de Gaulle en 1958) et proposait une autre perception de la République, plus « Royale » que monarchique dans le sens où la Nation retrouvait sa souveraineté.
    Remarque : Un opuscule de P.-J. Proudhon (voir note après cette introduction) paru au XIXème siècle, portait ce titre : « La Royauté du Peuple Souverain ». Il prouvera à tous ceux qui trouvaient étrange, déplacé voire anachronique d'associer la République et la Royauté que ces deux notions, loin d'être contradictoires, comme les historiens et les manuels scolaires nous l'ont inculqués pendant plus de cent cinquante ans, sont en fait complémentaires.
  • D'autres sites sont venus le compléter, chacun avec des buts différents. Ces sites continueront à être mis à jour.
  • La « Monarchie Républicaine » n'a toujours pas été abolie : nous avons simplement changé de monarque. La Souveraineté de la Nation est une conception qui n'a rien perdu de son importance, c'est pourquoi j'ai choisi de militer non pas pour une « démocratie participative » mais pour la « Démocratie avec implication du Citoyen » telle que je l'ai définie sur ce présent site.
  • L'actualité de ces dernières semaines a montré que « le changement, c'est maintenant ! », pour reprendre le slogan de campagne de François Hollande. Un nouveau quinquennat vient de commencer, nous verrons quelle sera la place que la Nation occupera dans la République.... En attendant une hypothétique sixième.
Note sur Proudhon :
« Pierre-Joseph Proudhon (né le 15 janvier 1809 à Besançon dans le Doubs, mort le 19 janvier 1865 à Passy, en France) est un polémiste, journaliste, économiste, philosophe et sociologue français. Il fut le premier à se qualifier d'anarchiste. Il a rendu célèbre la formule « La propriété, c’est le vol » qui figure dans son mémoire Qu'est-ce que la propriété ? ou Recherche sur le principe du Droit et du Gouvernement, son premier ouvrage majeur, publié en 1840.
Au sein de l’Association internationale des travailleurs (première Internationale), il y eut une scission entre les anarchistes proches de Bakounine et ceux qui étaient proches des idées de Proudhon. Les mutualistes proudhoniens pensaient que la propriété collective était indésirable et que la révolution sociale pouvait être atteinte pacifiquement.
Proudhon donna dans son Système des contradictions économiques, publié en 1846, une explication de la société fondée sur l’existence de réalités contradictoires. Ainsi la propriété manifeste l’inégalité mais est l'objet même de la liberté ; le machinisme accroît la productivité mais détruit l’artisanat et soumet le salarié ; in fine la liberté elle-même est à la fois indispensable mais cause de l'inégalité.
Dans son livre Les Confessions d’un révolutionnaire pour servir à l’histoire de la révolution de février, Proudhon écrit entre autres choses la phrase « L’anarchie c’est l’ordre sans le pouvoir ». Il tenta de créer une banque nationale pratiquant des prêts sans intérêts, similaire d’une certaine façon aux mutuelles d’aujourd'hui. »
En guise de conclusion, je vous invite à réfléchir sur quelques citations de personnalités célèbres du monde de la politique (et ils ne sont pas tous de gauche).
« Le premier des droits de l'homme c'est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de la pensée, la liberté du travail. »
« C'est en poussant à bout le mouvement économique que le prolétariat s'affranchira et deviendra l'humanité. »
« La République c'est le droit de tout homme, quelle que soit sa croyance religieuse, à avoir sa part de la souveraineté. »
(Jean Jaurès : Homme politique français (1859-1914) et principale figure du socialisme français durant les années 1880-1914.)
Qu'est-ce que le socialisme ?
« Le socialisme est une doctrine politique et économique qui vise, à l'inverse du modèle libéral, à réformer le système de propriété privée des moyens de production et d'échange et à l'appropriation de ceux-ci par la collectivité.
Les valeurs fondamentales du socialisme sont : l'absence de classes (au moins à ses origines), l'égalité des chances, la justice sociale, la répartition équitable des ressources, la solidarité, la lutte contre l'individualisme, l'intérêt général partagé et prévalant sur les intérêts particuliers...
Dans la théorie politique marxiste, le socialisme est la période de transition entre l'abolition du capitalisme et l'avènement du communisme avec la disparition de l'Etat. Pendant cette période, la "dictature du prolétariat" s'exerce par l’intermédiaire de l'Etat sur l'ensemble de la société.
Chez les non marxistes, le socialisme est la dénomination générale des doctrines des partis de gauche qui cherchent à rénover l'organisation de la société en vue de la justice sociale et de l'émancipation individuelle de chacun dans le respect de la dignité. » (source : toupie.org)
« Le terme de socialisme désigne un ensemble très divers de courants de pensée et de mouvances politiques prônant une organisation sociale et économique allant dans le sens d'une plus grande justice, celle-ci supposant une égalité des conditions. Plus largement, le terme de socialisme peut se définir comme une tendance politique, historiquement marquée à gauche, et aspirant à un monde meilleur fondé sur une organisation sociale supposée harmonieuse, ainsi que sur la lutte contre les injustices. Si les racines de l'idée socialiste, au sens de recherche d'une société égalitaire et fraternelle, sont bien plus anciennes que le XIXe siècle, le mot socialisme lui-même entre dans le langage courant à partir des années 1820, dans le contexte de la révolution industrielle et de l'urbanisation qui accompagne ce mouvement. Le terme socialisme désigne alors un ensemble de revendications et d'idées tendant à améliorer le sort des ouvriers, et plus largement de la population, via le remplacement du capitalisme par une société supposée plus juste. L'idée socialiste, sous de multiples formes, se développe tout au long du XIXe siècle et, durant son dernier tiers, donne naissance à travers le monde entier à des partis politiques s'en réclamant sous diverses dénominations (social-démocrate, travailliste, socialiste, etc.). »
« Le socialisme continue de représenter à travers le monde l'une des familles politiques dominantes, mais la majorité des partis européens utilisant l'appellation socialiste accélèrent, notamment après la Seconde Guerre mondiale, leur évolution vers un réformisme éloigné des aspirations marxistes : le socialisme démocratique, soit un socialisme respectueux de la démocratie parlementaire, représente désormais la tendance majoritaire des partis revendiquant l'appellation de socialiste, qui n'envisagent plus la rupture avec l'économie de marché. La notion de socialisme démocratique est par ailleurs désormais associée à celle de social-démocratie, qui acquiert un sens comparable. Outre les diversités liées aux variations idéologiques, le socialisme connaît également de nombreux avatars liés aux contextes géographiques, comme le socialisme arabe ou le socialisme africain. » (source : wikipedia)
« Notre idéal éducatif est tout tracé. L'éducation du peuple aujourd'hui a une dimension personnelle. Son objectif est de donner à chacun sa chance non pas en servant à chacun la même soupe amère au nom d'une égalité mal comprise mais en permettant à chacun d'accéder à l'éducation adaptée à sa demande. »
(Jules Ferry : Homme politique français (1832-1893) considéré comme un des pères fondateurs de l'identité républicaine en France.)
Jean Jaures
Jules Ferry
Qu'est-ce que l'identité républicaine ?
« J.M. Quillardet : L'extrême-droite xénophobe ne prône pas la laïcité mais la catholicité, oubliant au passage que les "racines" chrétiennes sont d'abord grecques, romaines... Guéant ? On le disait bon préfet, il aurait dû le rester... La fraternité commence quand nous sortons de la fratrie... Le cosmopolitisme (terme tant décrié par les fascistes du début du XXe siècle) des idées est le fondement de la République.
Corinne Lepage : La devise de la République doit retrouver un sens. L'égalité ? Elle est surtout définie par les inégalités prégnantes (école, logement, travail, santé...) La laïcité est le quatrième terme, le plus fort, de l'identité républicaine... Imaginons la démocratie planétaire : pourquoi ne parle-t-on jamais de république planétaire ? Piste enthousiasmante pour un refus de la progression des inégalités comme facteur de "progrès" économique !
Françoise Laborde : L’idée laïque portée en son début par les seuls radicaux, est devenue le bien commun. Depuis 1946 dans la constitution,confirmée par celle de 1958, elle fait partie désormais du « bloc de constitutionnalité ». Si elle est attaquée c’est que l’on veut en modifier le sens. Elle est a-religieuse par définition, a besoin d’être connue (la loi l’est finalement très mal) et surtout appliquée. Son impératif doit être rappelé chaque fois que nécessaire. »
Le reste de cet article peut être consulté à l'adresse ci-dessous :
Le document ayant servi de support aux débats est disponible ici :
« L'homme ne pourra plus accepter de travailler sans créer ni participer aux décisions. »
« Il existe dans notre pays une solide permanence du bonapartisme, où se rencontrent la vocation de la grandeur nationale, tradition monarchique, et la passion de l'unité nationale, tradition jacobine. »
« Je crois pour demain comme hier à la victoire de la gauche, à condition qu'elle reste elle-même. Qu'elle n'oublie pas que sa famille, c'est toute la gauche. Hors du rassemblement des forces populaires, il n'y a pas de salut. »
(François Mitterrand, né le 26 octobre 1916 à Jarnac (Charente) et mort le 8 janvier 1996 à Paris, avocat, homme d'État français, fut le 4e président de la Ve République ainsi que le 21e président de la République française de 1981 à 1995.)
François Mitterrand, Président de la République de 1981 à 1995.
François Mitterrand en 1984.
Qu'est-ce que la gauche ?
« En politique, le mot "gauche" trouve son origine dans l'habitude prise, en 1789, par les membres de l'Assemblée constituante opposés au veto du roi de se regrouper à gauche de l'hémicycle. La notion de gauche et de droite en politique s'est ensuite répandue dans la plupart des pays démocratiques au cours du XIXe et du XXe siècle.
A l'Assemblée nationale et au Sénat, la gauche désigne les députés et sénateurs qui siègent à gauche du président de ces assemblées. Ils représentent les partis favorables aux changements en faveur des classes sociales les plus modestes. Par extension, la gauche désigne l'ensemble des partis, mouvements, associations et citoyens qui souhaitent de tels changements.
Les valeurs généralement considérées comme de gauche sont la justice sociale, l'égalité, la solidarité, l'humanisme, la laïcité, tandis que la droite met en avant l'ordre, le travail, la famille et la responsabilité individuelle. » (source : toupie.org)
Qu'est-ce que la droite ?
« Historiquement, lors de la Révolution Française, les membres de l'Assemblée Constituante qui étaient favorables au roi avait pris l'habitude de se placer à droite de l'hémicycle, tandis que ses opposants s'installaient à gauche. Ce positionnement droite/gauche au sein de l'Assemblée nationale est demeuré, même après la fin du monarchisme, hormis pendant la première Assemblée nationale structurée en "gironde", en bas, (députés proches du pouvoir) et en "montagne", en haut (députés de l'opposition).
Politiquement, le terme "droite" désigne des courants ou partis mettant en avant la rigueur morale et un certain conservatisme, ce qui fait qu'en France, les hommes politiques ont longtemps refusé de se définir comme étant de "droite". L'ordre, le travail, la famille et la responsabilité individuelle sont plutôt considérés comme des valeurs de droite, tandis que la gauche s'intéresse davantage à la justice sociale, l'égalité, la solidarité, l'humanisme, la laïcité. » (source : idem)
« Toute société qui prétend assurer aux hommes la liberté, doit commencer par leur garantir l'existence. »
« Toute classe dirigeante qui ne peut maintenir sa cohésion qu'à condition de ne pas agir, qui ne peut durer qu'à la condition de ne pas changer, est condamnée à disparaître. »
« Ne perdons pas de vue qu’entre l’autorité pratiquement indispensable à tout gouvernement et la liberté légitimement revendiquée par les peuples et les individus, l’exacte mesure est bien malaisée à tracer et à garder. Ce problème est le plus ancien et le plus difficile de la politique. »
« De quoi est né le socialisme ? De la révolte de tous ces sentiments blessés par la vie, méconnus par la société. Le socialisme est né de la conscience de l'égalité humaine. »
(Léon Blum (9 avril 1872 - 30 mars 1950), homme politique socialiste français, dirigeant de la Section française pour l'Internationale ouvrière (SFIO) et président du Conseil en 1936, 1938 et 1946. Il a marqué l'histoire politique française pour avoir refusé l'adhésion des socialistes à la IIIe Internationale communiste en 1920 et pour avoir été le président du Conseil du Front populaire en 1936.)
Léon Blum, Président du Conseil en 1936 lors du Front Populaire. Il sera déporté par les allemands lors de la guerre de 1939-1945.
Affiche du Front Populaire.
Qu'est-ce que le Front Populaire ?
« Le Front populaire est une coalition de partis de gauche qui gouverna la France de 1936 à 1938. Il réunissait les trois principaux partis de la gauche, la SFIO, le Parti radical-socialiste et le Parti communiste (qui soutenait les deux premiers sans participer directement au gouvernement), mais également toute une nébuleuse d'autres mouvements.
Le gouvernement de Front populaire fut le premier de la IIIe République dirigé par les socialistes. Il initia plusieurs réformes sociales importantes et constitue encore actuellement une des références incontournables de la mémoire et de l'histoire de la Gauche française.
L'assemblée élue lors des élections de 1936 demeura inchangée jusqu'à la défaite de la France face à l'Allemagne en juin 1940. »
(source et suite de l'article : http://fr.wikipedia.org/wiki/Front_populaire_(France) )
« Face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement. »
(Francis Blanche)
« Nous devons nous engager à fond dans la voie du changement. »
(Jacques Chaban-Delmas)
« Le changement est d'abord un état d'esprit. »
« Le changement est la loi de la vie humaine, il ne faut pas en avoir peur. »
(Jacques Chirac)
« Il n'y a rien de négatif dans le changement, si c'est dans la bonne direction. »
(Winston Churchill)
« Les hommes n'acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise. »
(Jean Monnet)
« Le monde déteste le changement, c’est pourtant la seule chose qui lui a permis de progresser. »
(Charles F. Kettering)
Qu'est-ce que le changement ?
« Le changement désigne le passage d'un état à un autre. L'on parlera, selon la nature, la durée et l'intensité de ce passage, d'évolution, de révolution, de transformation, de métamorphose, de modification, de mutation (ie transformation profonde et durable)... Il s'exerce dans des domaines très divers et à des niveaux très divers. Il faut distinguer le changement endogène dû à des causes internes (par exemple; les révolutions politiques), et le changement exogène dû à des causes externes (par exemple, la révolution du téléphone mobile).
Le changement suscite chez les humains les réactions les plus diverses, allant de l'espoir le plus fou ( thème de l'Apocalypse) jusqu'à la crainte, voire la phobie. A moins qu'il n'engendre qu'une réaction désabusée : “Il faut que tout change pour que rien ne change” ( Luchino Visconti 1963 ) » (source : wikipédia)
« Ce n’est pas la gauche, la France ! Ce n’est pas la droite, la France ! Naturellement, les Français, comme de tout temps, ressentent en eux des courants. Il y a l’éternel courant du mouvement qui va aux réformes, qui va aux changements, qui est naturellement nécessaire, et puis, il y a aussi un courant de l’ordre, de la règle, de la tradition, qui, lui aussi, est nécessaire. C’est avec tout cela qu’on fait la France. Prétendre faire la France avec une fraction, c’est une erreur grave, et prétendre représenter la France au nom d’une fraction, c’est une erreur nationale impardonnable. »
(Charles de Gaulle)
« Le socialisme n’a jamais été une doctrine figée, mais bien une aspiration et un mouvement. Une aspiration à un monde meilleur et un mouvement de transformation de la société. »
« La méthode politique du socialisme se fonde sur des réformes qui, progressivement, changent l’ordre des choses. Elle repose sur une volonté de transformation, mais n’ignore pas les héritages historiques, la réalité économique et la complexité du monde. Elle croit en la primauté du politique, en ce qu’il recherche le bien public. »
(Lionel Jospin)
« Les conservatismes existent sans doute. Leur puissance n’est pas à négliger. Leur capacité de nuisance est certaine, mais leur force est moins grande que l’aspiration naturelle de toute société aux changements, à la réforme, à la modernisation. »
(Nicolas Sarkozy)
Charles de Gaulle en 1958.
Lionel Jospin, Premier Ministre.
Nicolas Sarkozy, Président de la République de 2007 à 2012.
Retrouvez-moi désormais sur le site de « La Nation Souveraine ».

mardi 8 mai 2012

François Hollande, Président!

François Hollande est né le 12 août 1954 à Rouen.
Premier secrétaire du Parti socialiste de 1997 à 2008, pendant la troisième cohabitation, puis dans l'opposition, maire de Tulle de 2001 à 2008, il est député de la première circonscription de la Corrèze de 1988 à 1993 et de nouveau depuis 1997, et il préside le conseil général de la Corrèze depuis 2008.
Désigné candidat du PS et du PRG à l'élection présidentielle de 2012 à l'issue d'une primaire, il arrive en tête du premier tour et emporte le second tour, le 6 mai 2012, avec 51,63 % des voix, face au président sortant, Nicolas Sarkozy.
Il deviendra le 24e président de la République française et le 7e président de la Cinquième République lors de son investiture, qui aura lieu le 15 mai 2012 au palais de l'Élysée. Il deviendra également ex-officio co-prince français d'Andorre.
Nicolas Sarkozy (Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa) est né le 28 janvier 1955 à Paris, dans le 17e arrondissement.
Avocat d'affaires de profession, il occupe successivement les fonctions de maire de Neuilly-sur-Seine, de député, de porte-parole du gouvernement, de ministre du Budget, de ministre de la Communication, de ministre de l'Intérieur, de ministre de l'Économie et des Finances et de président du conseil général des Hauts-de-Seine.
Alors qu'il est président de l'UMP, Nicolas Sarkozy remporte l'élection présidentielle de 2007 avec 53,06 % des voix au second tour, face à la candidate socialiste Ségolène Royal. Il prend ses fonctions de 23e président de la République française le 16 mai 2007. Candidat à l'élection présidentielle de 2012 pour un second mandat à la tête de l'État, il est battu au second tour par le candidat socialiste, François Hollande, qui recueille 51,63 % des suffrages.
Nicolas Sarkozy quittera ses fonctions le 15 mai 2012, à l'issue de la passation des pouvoirs à son successeur.

vendredi 27 avril 2012

Le chant du cygne.


« D’après la légende, un cygne muet, sentant venir sa mort, chanta pour la première fois une mélodie de la manière la plus merveilleuse qu’il soit. »
« Le chant du cygne (expression d’origine grecque) désigne la plus belle et dernière chose réalisée par quelqu’un avant de mourir. En art, il s'agit donc de la dernière œuvre remarquable d’un poète ou d’un artiste. »
« L'expression, "le chant du cygne", qui nous vient de la plus haute antiquité grecque, est toujours utilisée pour désigner, par exemple, un discours ou un récital d'adieu. Dans la bouche de Socrate, elle prend une valeur sacrée. Représentons-nous ce sage dans sa prison d'Athènes, où il vient d'apprendre qu'il est condamné à mort pour impiété. Les amis qui l'entourent aimeraient bien l'entendre une dernière fois parler de la connaissance de soi et de l'immortalité de l'âme, mais ils n'osent pas le lui demander, de peur de l'importuner dans ses derniers instants. »
Son altesse électorale Napoléon Sarkozy, quinquennarque en fin de règne n'a pas fini de nous surprendre. Après avoir livré aux français une campagne qu'on aurait pu situer géographiquement au-dessus des Açores (comme l'anti-cyclone de même nom) faite de belles phrases creuses, de langue de bois et de propositions brumeuses, le tout entrecoupé de piques vers ses adversaires qui avaient le mérite de n'apporter de l'eau à aucun moulin, le petit Nicolas s'est emparé d'un symbole pour nous en faire une soupe à l'embrouille.
Dans les rues de Cologne, les spectateurs du carnaval ont vu passer un drôle de char, représentant Nicolas Sarkozy, habillé en Napoléon, sur l'opulente poitrine d'Angela Merkel, dont le bras porte un tatouage en forme de cœur au nom de « Merkozy ».
Le Premier mai :
  1. « La Fête du Travail, (ou Fête des travailleurs) célébrée dans de nombreux pays du monde pendant la journée du 1er mai porte les revendications sociales du travail. L'origine de cette célébration serait liée à la fois au mouvement syndical lancé le 1er mai 1886 en faveur de l'instauration de la journée de huit heures aux États-Unis et qui culmina avec le massacre de Haymarket Square de Chicago ainsi qu'en France, à la fusillade de Fourmies de 1891 au cours de laquelle l'armée tire sur des grèvistes pacifistes. Depuis lors, la Fête du Travail est déclinée dans de nombreux pays, avec des variantes et des noms divers. »
  2. « le 1er mai 1561, le roi Charles IX de France initie cette tradition : ayant reçu à cette date un brin de muguet en guise de porte-bonheur, il décida d'en offrir chaque année aux dames de la cour ; c'est au début du XXe siècle que cette tradition se confond avec celle de la Fête du Travail, supplantant alors l'églantine rouge, symbole de la Gauche. »
Monsieur le Président vient de s'apercevoir que le 1er mai va bientôt arriver et qu'il pourrait en profiter pour marquer les esprits par une des ces formules malheureuses qui ferait plaisir à tout le monde. Le premier mai, traditionnellement chômé, est la fête du travail. Enfin, pour ceux qui en ont, ce qui a de plus en plus tendance à se faire rare, surtout lorsqu'on écoute les informations. Pour une journée de fête du travail, il en reste 364 autres réservées au chômage, aux licenciements, aux délocalisations, aux faillites et autres effets de la crise et de la mondialisation, les deux fournisseurs officiels des jeux olympiques du capitalisme.
Bien sûr, il ne fallait pas s'attendre à voir monsieur le Président, accompagné à la guitare par son épouse, vendre des brins de muguets sur les pavés de la place de la Bastille avec son nouvel ami Mélenchon ou faire la démonstration de sa mauvaise foi en se réconciliant, in extremis (sans jeu de mot, quoique...) avec les syndicats avec lesquels ils pourrait négocier, ce qu'il n'avait encore jamais fait jusque là. Alors monsieur le Président a eu l'idée du siècle (mais on ne sait pas lequel) : fêter le travail et, mieux encore, le vrai travail.
C'est quoi d'abord le "vrai travail"?
« Selon le président sortant, candidat de l'UMP, le rassemblement sur le Champ-de-Mars s'adresse à "ceux qui travaillent dur, ceux qui sont exposés, qui souffrent, et qui ne veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que quand on travaille". "Le vrai travail, ça veut dire les gens qui prennent leur voiture le matin pour se rendre dans leurs entreprises, leurs usines, leurs exploitations, qui travaillent toute la journée, rentrent le soir et ont encore mille choses à faire pour leur famille, pour eux-mêmes, pour gérer leur foyer. C'est la différence avec ceux qui vivent des revenus de l'assistance" à qui "nous voulons demander des contreparties", a précisé le ministre UMP Bruno Le Maire. Une définition qui se garde bien de préciser ce que serait le "faux travail". Mais qui, du coup, stigmatise tous ceux qui ne travaillent pas. Autrement dit, les chômeurs. Même si la plupart d'entre eux perçoivent un revenu issu de l'assurance et non de l'assistance. »
Il est permis de se demander si les intentions de monsieur le Président (aussi appelé : Président sortant, Président-candidat ou encore candidat-Président) ne relèvent pas de cette affection dont souffre déjà Jacques Chirac, à savoir l'anosognosie, d'une mauvaise foi dont il a régulièrement fait la démonstration durant ces cinq dernières années, ou d'un manque total d'imagination. Or, souvenons-nous que dès le début de sa campagne électorale, Nicolas Sarkozy avait déclaré qu'il ne lui restait que 60 jours pour convaincre les français et que chacun serait occupé par un événement. « Je vais occuper tout l'espace médiatique ! » avait-il alors précisé. Cette histoire de célébrer la fête du travail, qu'il soit vrai ou non, ne serait donc qu'un prétexte pour occuper cet espace.
Il existe une petite subtilité que le monde de la politique connaît bien pour l'utiliser très régulièrement : la multiplication médiatique. La recette en est très simple et peut s'adapter à toutes les situations possibles :
  1. Créez un événement A .
    Faites un déclaration à un journaliste, de préférence sur un sujet épineux (l'identité nationale, la laïcité, l'Islam, la fête du vrai travail) et laissez vos adversaires s'en emparer.
    Vous pouvez aussi promettre que vous ferez des choses que vous aviez toujours refusé de faire jusque là (redonner la parole aux français) ou vous approprier des idées de vos adversaires (le plafonnement des salaires ou la présomption de légitime défense).
    Vous pouvez également faire une apparition sur un plateau de télévision avec un gilet qui comporte un motif qui ressemble à s'y méprendre à une feuille de cannabis.
    Il ne faut pas perdre de vue que cet événement A doit faire polémique. (Les campagnes électorales sont tellement âpres que dire « Il pleut ! » peut devenir un sujet de discorde voire de guerre civile.)
  2. Réfutez cet événement A de toutes vos forces. Une fois que vous avez réussi à faire votre petit effet et que toutes les catégories socioprofessionnelles que vous aviez visé se sont exprimées, vous nierez avoir dit quoique ce soit.
    Si vous avez un peu de talent, vous pourrez enfoncer le clou, comme le dit l'expression populaire, en répétant mot pour mot ce qu'on vous reproche d'avoir dit en précisant que vous ne l'avez jamais dit.
    Et si vous êtes un virtuose de la rhétorique, vous pouvez pousser le bouchon encore plus loin en expliquant dans le détail les propos que vous prétendez n'avoir jamais prononcés. Dans le même ordre d'idée, après être apparu avec votre feuille de cannabis dans le dos, vous pourrez faire toutes sortes de mensonges.
  3. Une variante très prisée de nos politiciens consiste à affirmer l'exact contraire de la déclaration initiale à quelques jours d'intervalle avec la même conviction. L'exploit, dans ce cas, consiste à faire endosser la première version à son adversaire, à l'accuser publiquement et le blâmer. Cela, entre autres avantages, relancera la machine une fois de plus.
Feuille d'érable japonais.
Feuille de cannabis.
Comme vous le constatez, si vous choisissez avec soin vos sujets de polémiques, vous pouvez les faire durer, rebondir et occuper les esprits pendant plusieurs jours, voire mieux.
Souvenons-nous des centaines de milliers de manifestants déferlants dans les, rues de toutes les villes de France en 2010.
Que vous inspire cette dernière promesse faite lors de la campagne électorale. On a un peu de mal à la croire, non ?
Avec l'aide efficace de quelques journaux, surtout si leur patron est du même bord politique, il est encore plus facile de faire prendre la sauce.
Voyez ci-dessous les exemples de mise en pratique.
« Invité du journal 20 heures de TF1 hier mercredi, Nicolas Sarkozy a nié avoir employé l'expression "la fête du vrai travail" pour qualifier le rassemblement prévu le 1e mai avec ses sympathisants. Et pourtant le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle a bien utilisé plusieurs fois l'expression "vrai travail" lundi dernier.
"Nous allons organiser la fête du vrai travail" a-t-il d'abord annoncé aux journalistes devant son QG de campagne à Paris. Puis en fin de journée, Nicolas Sarkozy a prononcé 10 fois le terme "vrai travail", en l’illustrant par de nombreux exemples, lors d'un discours à Saint-Cyr-Sur-Loire.
L'insistance de ses interviewers aura été vaine, le président sortant n'a pas admis l'avoir dit. »
« La fête du "vrai travail" voulue par Nicolas Sarkozy n'est pas du goût des syndicats qui défilent habituellement le 1er mai. "On est en plein marketing politique du côté des deux candidats et des partis politiques", a déclaré le secrétaire général de Force Ouvrière (FO) Jean-Claude Mailly mardi sur France Info. "Le 1er mai, ce n'est pas la fête du travail, c'est Pétain qui a inventé ça, le 1er mai c'est une journée internationale de solidarité et de revendications en France et dans tous les pays du monde", a souligné le responsable de FO.
"On est dans la récupération politique: certains disent 'il faut aller derrière certaines organisations qui manifestent', les autres faisant leur propre rassemblement", a-t-il poursuivi. "Globalement, c'est un aveu de faiblesse des responsables politiques", a jugé Jean-Claude Mailly en les appelant à "rester sur les débats qu'attendent les citoyens".
"Plutôt que de faire du marketing politique ou du storytelling comme on dit maintenant, ils feraient bien de répondre aux vrais problèmes d'emploi, de pouvoir d'achat, de mondialisation", a avancé le responsable syndical. "Dans une démocratie, les syndicats ont un rôle différent des partis" et "taper sur les corps intermédiaires ou les organisations syndicales, c'est un problème démocratique", a-t-il affirmé.
Au cours de la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy a accusé les syndicats, et plus particulièrement la CGT de "confisquer la parole des Français". Son leader, Bernard Thibault, avait pris ouvertement position contre le candidat-président.
"La CGT dénonce la provocation du président de la République qui vise à détourner et à récupérer le 1er mai par l'annonce d'un rassemblement de ses partisans, à Paris, ce jour-là, sur le thème fallacieux du 'vrai travail'", a par ailleurs affirmée la commission exécutive de la CGT, dans un communiqué mardi midi. "Cette opération n'a d'autre objectif que de diviser les salariés et stigmatiser leurs organisations syndicales", ajoute la centrale. Elle "appelle, dans ce contexte, l'ensemble des salariés, retraités et privés d'emploi à relever le défi qui est lancé en participant massivement aux manifestations syndicales unitaires du 1er mai". Il s'agit, selon la CGT, de "conforter la place que les réponses aux revendications sociales doivent prendre dans les politiques à venir". »
« Invité du journal télévisé de TF1, Nicolas Sarkozy a reculé sur le terme de "vrai travail" qu'il entendait célébrer le 1er mai, en opposition aux syndicats.
"Je n'ai pas dit 'le vrai travail'. C'est une fête du travail. Je n'avais pas compris que François Hollande avait privatisé le 1er-Mai", a déclaré le président-candidat.
Lundi 23 avril, M. Sarkozy avait déclaré devant des journalistes :
"Nous allons organiser la Fête du travail, mais la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur, de ceux qui sont exposés, qui souffrent, et qui ne veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que quand on travaille."
Plus tôt dans la journée, son conseiller Henri Guaino avait lui aussi pris ses distances avec cette formule, qu'il souhaite "laisser tomber". »
Quand une République est conçue par un général royaliste qui pense que « il faut un roi à la France », on obtient une monarchie quinquennale. Lorsque son Président, élu au suffrage universel, se plaît à se comparer ou s'identifier à l'Empereur, au risque de remplacer la Marseillaise par la marche consulaire (jouée lors de la cérémonie du sacre du 2 décembre 1804, pour l'entrée de l'Empereur) on finit par faire rire la planète entière. Est-ce qu'on avait vraiment besoin de ça ? Et de lui ?
Il y a urgence à ce que le Président sortant soit définitivement sorti. Je propose donc que les décisions suivantes soient prises le lundi 7 mai 2012 :
Les résultats du scrutin du second tour sont annoncés officiellement. La défaite cinglante du Président sortant est constatée.
Des huissiers de justice vont prendre possession de Air Sarko One et le mettent en vente au profit des restaus du coeur.
Le « Charles de Gaulle » est réquisitionné pour transférer le (faux) empereur vers son lieu d'exil. Les destination peuvent être les suivantes :
  • Retour au bercail, c'est à dire en Hongrie, ce qui ne sera pas facile à bord du Charles de Gaulle, j'en conviens. Un avion de ligne, baptisé « le Karcher » pour l'occasion, pourra faire l'affaire.
  • L'île d'Elbe ou l'île de Sainte Hélène sont trop marquées historiquement par leur auguste visiteur pour être une destination d'exil. A défaut, la prison de Fleury-Mérogis peut être une excellente alternative. Des juges et des journalistes ne manqueront pas de justifier cette destination en faisant toute la lumière sur les quelques affaires qui traînent.
  • En référence au programme de Jacques Cheminade, qui entendait l'industrialiser, Nicolas Sarkozy peut être envoyé sur la Lune pour effectuer les premières mesures. Ses amis américains (je ne citerai que ceux de Google) se feront un plaisir de financer le voyage par amitié ou pour se faire pardonner.
Toutes les lois absurdes du quinquennat 2007-2012 seront abrogées sans aucune espèce d'exception. La Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres et la Protection des droits sur Internet (dite Hadopi) sera la première institution à être démantelée.
Le réseau « Sortir du nucléaire » entre au ministère de l'environnement est met en oeuvre le démantèlement de toute l'industrie atomique.
Jean-Luc Mélenchon est nommé Premier Ministre par François Hollande. (Ce qui risque d'épouvanter les très hauts revenus!) Finalement, ce sera François Bayrou, pour inaugurer l'ouverture au centre.
Tout cela est bien joli (sans jeu de mot) mais il faut encore voter au second tour.

mercredi 25 avril 2012

Réponse de Monsieur Nicolas Sarkozy.


Le 8 mars de cette année, j'avais rédigé une lettre ouverte au candidat-Président (ou Président-candidat) Nicolas Sarkozy. Cette lettre à été publiée sur ce site et et également envoyée aux principaux candidats à l'élection présidentielle, à savoir : François Hollande, Jean-Luc Mélanchon, François Bayrou. A ce jour, seule l'équipe de campagne de François Bayrou avait accusé réception de ce courrier :
« Cher Monsieur Dequéant,
Vous avez bien voulu nous transmettre copie d'un courrier adressé au Président de la République et nous vous en remercions.
Nous sommes très impatients de connaître la réponse qu'il vous aura faite.
Bien cordialement, Jean-Pierre Massenot,
Équipe de campagne de François Bayrou. »
La réponse de Nicolas Sarkozy m'est parvenue le 23 avril. Je le cite intégralement.
« Cher Monsieur,
Vous avez bien voulu faire part à Monsieur Nicolas SARKOZY de vos observations concernant sa volonté de rendre la parole aux Français.
Après avoir pris connaissance de votre courrier avec toute l’attention qu’il mérite, Monsieur Nicolas SARKOZY m’a chargée de vous assurer qu’il avait pris bonne note de vos observations.
Monsieur Nicolas SARKOZY souhaite que cette proposition permette, sur les sujets essentiels, de solliciter l'avis des Français par référendum en cas de blocage: car il considère que quand il y va de l'intérêt général, ce n'est pas à des corps intermédiaires ou à des groupes de pression de décider à la place des Français.
Je vous invite à vous rendre sur le site internet http://www.lafranceforte.fr dans la rubrique programme. Vous y trouverez la synthèse de ses propositions ainsi que la lettre qu’il a souhaité adresser au peuple français. Je vous invite à en prendre connaissance et à vous en faire l’écho autour de vous afin que nul n’ignore le combat que Monsieur Nicolas SARKOZY veut mener pour une France forte, si vous choisissez de lui faire confiance.
Restant à votre entière disposition, je vous prie d’agréer, Cher Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Carine TRIVIDIC
Chef de Cabinet de M. Nicolas SARKOZY. »
Je laisse chacun juger de la pertinence de la réponse en relation avec le texte d'origine.

lundi 23 avril 2012

Résultats du premier tour.


Les résultats du premier tour sont désormais connus: les voici.
François Hollande : 29.30 %.
Nicolas Sarkozy : 26 %.
Marine le Pen : 18.20 %.
Jean-Luc Mélenchon : 11.10 %.
François Bayrou : 9.10 %.
Eva Joly : 2.2 %.
Nicolas Dupont-Aignan : 1.9 %.
Philippe Poutou : 1.2 %.
Nathalie Arthaud : 0.7 %.
Jacques Cheminade : 0.3 %.
Rendez-vous pour le second tour...
... Avant les législatives.

jeudi 19 avril 2012

Le vote blanc, oui mais pour en faire quoi?

« Le vote blanc consiste pour un électeur à déposer dans l'urne un bulletin sans aucune mention de candidat. Contrairement à l'idée reçue, glisser une enveloppe vide dans l'urne revient à être comptabilisé dans les "votes nuls". Pour être comptabilisé en "vote blanc", il faut donc bien déposer dans l'enveloppe un papier où il n'y a aucun nom d'inscrit.
A cet égard, l'article L.66 du code électoral est très clair. Extrait : "ne doit pas être comptabilisé comme suffrages exprimés les bulletins blancs, les bulletins trouvés dans l'urne sans enveloppe, les enveloppes ne contenant aucun bulletin, les bulletins écrits sur du papier couleur, les bulletins avec des commentaires (...)". Autrement dit, le vote nul est un vote non réglementaire, le vote blanc consiste à mettre un bulletin blanc dans l'enveloppe.
Dans les deux cas, le vote est comptabilisé dans l'abstention. »
Plusieurs candidats à l'élection présidentielle, interrogés par les journalistes de France 2 lors de l'émission en deux parties « des paroles et des actes », ont évoqué la possibilité d'une reconnaissance du vote blanc, parmi lesquels François Bayrou qui en fait désormais un cheval de bataille. (Voir son site modem2012). Et puis, surprise, dernièrement, le président-candidat (ou candidat-président) Nicolas Sarkozy s'en emparé du thème.
Le 12 avril 2012. Nicolas Sarkozy reçoit « 20 Minutes » dans son QG de campagne rue de la Convention a Paris.
NICOLAS SARKOZY N'EST PAS CONTRE LE VOTE BLANC
«Je n'y vois pas d'inconvénient. C'est l'expression d'une position. On ne peut pas dire à quelqu'un qui fait l'effort de se déplacer pour voter qu'on ne reconnait pas son vote. Il n'y a pas un bon vote et un mauvais vote. Il y a un vote et il doit être pris en compte.» Que ne ferait-on pas dans une danse du ventre !
Nicolas Sarkozy a décidé de séduire François Bayrou et devient subitement favorable au vote blanc. Nous aurions préféré qu’il soit encore plus précis en disant « pris en compte comme suffrages exprimés ». Mais c’est déjà mieux que ce que les ministres de l’intérieur successifs de son quinquennat ont répondu à ceux qui les ont questionnés à ce sujet. Lire la réponse faite au député Patrice Martin-Lalande (UMP) en 2011.
Nicolas Sarkozy avait glissé dans un discours de 2007 le vote blanc et son directeur de campagne de l’époque, Eric Woerth, nous avait écrit pour nous dire que c’était un thème cher à l’UMP mais depuis, plus rien.
Cette affirmation correspond exactement à ce pour quoi nous militons. Quant à sa sincérité...
Or, il faut savoir que le cas du vote blanc est comme le monstre du Loch Ness : on en parle beaucoup mais on ne le voit jamais. Ne croyez pas pour autant qu'on n'en cause pas sérieusement sur les bancs du Parlement.
Pièce numéro 1 :
PROPOSITION DE LOI, tendant à reconnaître le bulletin blanc dans les élections, Enregistré à la Présidence du Sénat le 30 mars 2011.
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
Le bulletin blanc est assimilé à un bulletin nul dans la législation actuelle et non à la détermination d'un suffrage exprimé.
Face au fort taux d'abstention encore démontré lors des élections cantonales de mars 2011, il faut redonner au vote le statut de moyen d'expression. Pour certains citoyens, à défaut de cette reconnaissance, le seul moyen d'expression devient l'abstention ou le vote extrémiste. Offrons la possibilité à ceux qui ne votent plus de revenir vers les urnes.
Voter pour s'exprimer et pas seulement pour choisir.
Pour remettre l'acte de voter au centre de la démocratie, il est primordial de comptabiliser le bulletin blanc comme suffrage exprimé.
Tel est l'objet de la proposition de loi que nous vous demandons de bien vouloir adopter.
PROPOSITION DE LOI
Article 1er : Le troisième alinéa de l'article L. 65 du code électoral est complété par une phrase ainsi rédigée : « Les bulletins blancs sont décomptés séparément et entrent en compte pour la détermination des suffrages exprimés. »
Article 2 : Après le premier alinéa de l'article L. 58 du même code, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : « Le maire dépose sur cette même table des bulletins blancs en nombre correspondant à celui des électeurs inscrits. »
Article 3 : Au premier alinéa de l'article L. 66 du même code, les mots : « blancs, ceux » sont supprimés.
Le moins que l'on puisse dire c'est que ce projet de loi ne va pas bien loin. Il est bel et bien question d'une reconnaissance du vote blanc mais uniquement comme suffrage exprimé. On peut alors se demander quelles en seraient les conséquences. La réponse risque d'être celle-ci : aucune.
Pièce numéro 2 :
PROPOSITION DE LOI tendant à reconnaître le vote blanc comme suffrage exprimé, Enregistré à la Présidence du Sénat le 31 octobre 2011 et PRÉSENTÉE Par M. Roland COURTEAU, Sénateur.
(Envoyée à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale, sous réserve de la constitution éventuelle d'une commission spéciale dans les conditions prévues par le Règlement.)
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
Cette proposition de loi reprend certaines dispositions de la proposition de loi (n° 98, 2002-2003) déposée, sur le bureau du Sénat, le 12 décembre 2002.
Voter est non seulement un droit, mais un devoir civique et la loi se doit de permettre à tout électeur, se rendant aux urnes, d'exprimer ce choix.
L'objet de cette proposition de loi est de reconnaître le vote blanc comme suffrage exprimé.
Depuis un certain nombre d'années, il apparaît qu'à chaque scrutin, le nombre des abstentionnistes s'accroît, tandis que progresse également le vote protestataire. Cette abstention a plusieurs explications et ce n'est certes pas, seulement en légiférant que l'on pourra l'empêcher totalement.
Il n'empêche, cependant, qu'elle pourrait être atténuée, s'il était proposé aux électeurs souhaitant exprimer un vote protestataire, une autre possibilité que le seul moyen qui leur est actuellement offert, à travers le vote extrémiste. Celui-ci n'étant, d'ailleurs, pour une large part que la traduction d'un mécontentement, plutôt qu'un mouvement d'adhésion, par exemple, à un programme politique d'extrême droite.
Il est vrai que le vote protestataire est difficilement mesurable, faute de moyen spécifique de l'exprimer. Mais, il n'est pas déraisonnable de penser que plus nombreux seraient ceux, parmi les électeurs mécontents, qui, pour exprimer leur insatisfaction ou leur hostilité à l'offre politique proposée, opteraient en faveur du vote blanc, si celui-ci était pris en compte comme un suffrage exprimé... et non pas assimilé à un vote nul, comme c'est actuellement le cas.
Or, l'article L. 58 du code électoral ne fait aucune obligation de déposer des bulletins blancs dans les salles de scrutin, tandis qu'aux termes de l'article L. 66 du même code, si l'existence du vote blanc est reconnue, il ne lui est donné aucune valeur juridique, dès lors qu'il ne se distingue, ni du vote nul, ni de l'abstention et n'entre pas en compte dans le résultat.
Pourtant, il importe que cette forme de participation soit reconnue comme il se doit. En effet, l'électeur qui estime devoir exprimer son insatisfaction face aux alternatives qui lui sont proposées ou qui souhaite émettre un signe de protestation en décidant de ne voter pour aucun candidat, accomplit par le vote blanc, au contraire de l'abstentionniste, un acte réfléchi, et exprime une opinion. Ce n'est donc pas la marque d'un désintérêt ou d'une indifférence à la chose publique puisque, un tel électeur fait au moins l'effort de se déplacer, le jour du vote, accomplit ainsi son devoir civique et montre qu'il entend participer à la vie démocratique.
Pour toutes ces raisons, il importe que le vote blanc, expression de l'opinion d'un citoyen, soit compté parmi les votes exprimés et comptabilisés dans les résultats.
PROPOSITION DE LOI
Article 1er : L'article L. 58 du code électoral est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Le maire doit veiller à ce que des bulletins blancs de format identique à ceux des candidats, soient à la disposition des électeurs sur cette même table, pendant la durée du scrutin. »
Article 2 : L'article L. 65 du même code est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Les bulletins blancs sont décomptés distinctement et entrent en compte pour la détermination du nombre de suffrages exprimés. Cet alinéa n'est pas applicable pour l'élection du Président de la République. »
Article 3 : Le premier alinéa de l'article L. 66 du même code est ainsi rédigé : « Les bulletins ne contenant pas une désignation suffisante ou dans lesquels les votants se sont fait connaître, les bulletins trouvés dans l'urne sans enveloppe ou dans des enveloppes non réglementaires, les bulletins écrits sur papier de couleur, les bulletins ou enveloppes portant des signes intérieurs ou extérieurs de reconnaissance, les bulletins ou enveloppes portant des mentions injurieuses pour les candidats ou pour des tiers n'entrent pas en compte dans le résultat du dépouillement. »
Article 4 : L'article L. 66 du même code est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Le présent article est également applicable aux bulletins blancs, lors de l'élection du Président de la République. »
Article 5 :Á l'article L. 69 du même code, après les mots : « des enveloppes », sont insérés les mots : « et des bulletins blancs ».
(source de ces deux articles : senat.fr)
Les discussions qui se sont déroulées en 2011 ne sont pas isolées. En 2003, déjà, des débats avaient débouché sur un vote, comme l'indique le pièce suivante consultable sur le site de l'assemblée nationale.
Pièce numéro 3 :
Vote blanc (12 février 2003)
(les informations concernant les réunions à venir ont un caractère prévisionnel et sont susceptibles d’être modifiées)
Travaux préparatoires
Schéma de la procédure législative
Assemblée nationale - 1ère lecture
[séance d’initiative parlementaire (article 48, alinéa 3 de la Constitution), à la demande du groupe U.D.F.]
Proposition de loi de MM. Jean-Pierre Abelin, Pierre Albertini et Hervé Morin tendant à la reconnaissance du vote blanc aux élections, n° 501, déposée le 18 décembre 2002.
Examen en commission : Commission des lois, M.Gérard Vignoble, rapporteur.
Examen de la proposition de loi : réunion du mercredi 22 janvier 2003
Rapport de M. Gérard Vignoble, n° 564, déposé le 22 janvier 2003
Examen des amendements selon l'article 88 : réunion du jeudi 30 janvier 2003
Discussion en séance publique :
1ère séance du jeudi 30 janvier 2003 : compte rendu analytique - compte rendu intégral
Proposition de loi adoptée par l'Assemblée nationale, le 30 janvier 2003, texte adopté n°82.
Sénat - 1ère lecture
Proposition de loi, adoptée par l'Assemblée nationale, n° 1459 (2002-2003), le 30 janvier 2003
(source de cet article sur le site de l'Assemblée Nationale)
Manifestement, il n'y a eu aucune suite. La reconnaissance du vote blanc se fait plus pressant en ces temps de campagne électorale.
Pièce numéro 4 :
Prendre en compte le vote blanc
"Voter blanc n'est pas s'abstenir" : une majorité d'internautes demande la prise en compte des votes blancs dans le décompte des voix.
Vos propositions :
Arnaud : "Le jour où un pourcentage important d'électeurs se déplacera le dimanche aux urnes pour voter blanc, les politiques se poseront peut-être les bonnes questions. Le vote blanc est un bon moyen de faire savoir que l'on ne se reconnaît pas dans les propositions faites."
Christelle (Bordeaux) : "Je souhaiterais que le vote blanc soit pris en compte et que si un candidat n'est élu que par 20 % ou 30 % des Français, il ne soit pas investi car il n'est pas représentatif de ce qu'attendent les gens. Il faudrait faire revoter les gens."
Comment ça se passe en France : Aux élections présidentielles de 1995 et de 2002, le vote "blanc et nul" représentait environ 2 millions de suffrages. Le record de 6,32 % a été atteint au 2e tour des législatives de 1997.
Mais conformément à l'article L. 66 du code électoral, le vote blanc n'a pas de valeur juridique : il ne fait pas l'objet d'un décompte spécifique et n'est pas distingué du vote nul (vote qui n'est "pas valable", contrairement au vote blanc qui "n'exprime pas de choix") . Des voix s'élèvent parmi les politiques pour dénoncer cette situation. En 2002, deux propositions de loi ont été déposées à l'Assemblée en vue de la reconnaissance du vote blanc. Cette réforme est présentée comme un moyen de lutte contre l'abstentionnisme et le vote extrémiste "contestataire".
Le politologue Dominique Reynié distingue deux arguments contre la prise en compte du vote blanc :
- le principe fondateur de la démocratie selon lequel toute personne qui veut contester l'offre politique peut contribuer à l'améliorer en se présentant lui même comme candidat ou en militant au sein d'un parti.
- la crainte que la reconnaissance du vote blanc entraîne son expansion électorale, fragilisant ainsi le système des partis politiques.
Et ailleurs : Seule la Suède reconnaît le vote blanc lors des référendum et cette disposition ne semble pas entraîner une recrudescence du vote blanc : en 1992, 0,9 % des 6,5 millions d'électeurs suédois avaient voté blanc lors de la consultation sur l'adoption du Traité de Maastricht. Et le taux de participation s'élevait à 82,4 %, contre 71,1 % en France.
Mais que faut-il faire du vote blanc une fois qu'il a été reconnu comme suffrage exprimé ? Voici le point de vue du Parti du Vote Blanc :
Pièce numéro 5 :
Proposition de Loi (Projet) Pour la reconnaissance du vote blanc comme voix exprimée et prise en compte dans les résultats.
EXPOSÉ DES MOTIFS
Dans notre démocratie, le droit de vote est un acte civique de la plus haute importance et un privilège au regard des dictatures qui nous entourent.
Intimement lié à l’esprit de citoyenneté et à la volonté de vivre ensemble, il traduit en effet l’engagement de chaque électeur et témoigne de la légitimité populaire de nos élus. Un engagement fort et symbolique alors que les menaces qui pèsent sur la cohésion sociale de notre société sont multiples.
Le droit de vote doit donc être encouragé et valorisé et c’est à la loi de permettre d’exprimer à travers les urnes l’opinion, et donc le choix, de chacun d’entre nous.
Or, l’article L.66 du code électoral assimile injustement les bulletins blancs aux bulletins nuls.
Cette confusion, née de la volonté du législateur, tend à faire taire l’électeur qui souhaite exprimer son désaccord et à maquiller artificiellement la réalité électorale du scrutin.
Les motivations de l’électeur «blanc» ne sont pourtant ni le désintérêt ni le manque d’information mais avant tout le refus des candidats en présence et l’hostilité face à la politique qu’on voudrait lui proposer, voire lui imposer.
Les arguments ne manquent pas pour justifier la comptabilisation du vote blanc au nombre des suffrages exprimés.
D’abord, d’un point de vue purement démocratique, il s’agit d’une demande formulée par nos concitoyens. Ensuite, sur le plan politique, il serait dangereux de contraindre des électeurs désireux d’exprimer une insatisfaction à se réfugier, faute de mieux, dans le vote extrémiste. Enfin, en permettant aux électeurs d’exprimer clairement leur désaccord vis-à-vis des candidats proposés, le vote blanc aurait pour effet immédiat de faire baisser un taux d’abstention à chaque fois plus élevé et de ramener le citoyen vers les urnes.
Si le vote blanc venait à obtenir la majorité des voix, nous demandons :
L’invalidation du scrutin.
L’organisation de nouvelles élections, avec interdiction pour les candidats battus de se présenter une seconde fois. Les Partis Politiques devront réviser leurs programmes et présenter de nouveaux candidats.
La mise en place d’une Assemblée Constituante formée de personnalités issues de la société civile (scientifiques, constitutionnalistes, économistes, sociologues) justifiant de compétences reconnues dans leurs domaines respectifs et qui apporteront une réflexion de fond sur nos institutions, notre Constitution et sur les règles démocratiques de notre pays.
Pendant cette période de vacance du pouvoir exécutif, et conformément à l’article 7 de notre Constitution, les fonctions du Président de la République seront provisoirement exercées par le Président du Sénat.
Par ces motifs, le Parti du Vote Blanc demande la modification du code électoral comme suit :
Article 1er : L’article L. 56 du code électoral est complété par une phrase ainsi rédigée : « S’il y a plus de 50% de bulletins blancs dans les urnes, l’élection est invalidée. Un nouveau scrutin sera organisé au maximum dans les 3 mois suivants ».
Article 2 : Après le premier alinéa de l’article L. 58 du même code, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : « Le maire dépose sur cette même table des bulletins blancs en nombre correspondant à celui des électeurs inscrits. »
Article 3 : Le troisième alinéa de l’article L. 65 est complété par une phrase ainsi rédigée : « Les bulletins blancs sont décomptés séparément et entrent en compte pour la détermination des suffrages exprimés. »
Article 4 : Dans le premier alinéa de l’article L. 66, les mots : « blancs, ceux » sont supprimés.
Le vote blanc n’est ni une abstention ni un vote nul. Il permet aux électeurs d’adresser un message clair à ses élus et offre une meilleure lisibilité des résultats d’un scrutin.
Sa reconnaissance serait, 68 ans après le droit de vote aux femmes, la plus grande évolution de notre démocratie.
Petit historique du vote blanc, véritable arlésienne.
Pièce numéro 6 :
Le monde politique et le vote blanc - Les propositions de loi sur le vote blanc depuis la IIIè République.
Dès le début de la IIIè République, le vote blanc est défendu par des députés. La propositon de loi du député Bardoux (juillet 1880) a beaucoup influencé d’autres propositions. Il y est dit que le gouvernement « sera d’autant plus fort que dans chaque petit village, chaque Français aura sinon réfléchi, du moins été appelé à réfléchir. Peu importe qu’aucun candidat ne convienne, mettre dans l’urne un bulletin blanc c’est voter ». Mais tous ces textes faisant référence au vote blanc réclament le vote obligatoire. C’est donc la proposition des députés Naquet et Saint-Martin (mars 1880) qui constitue la première défense pure et dure du vote blanc : « Un vote est la manifestation de la volonté de l’électeur qui l’a émis ; que cette volonté se traduise par un bulletin positif ou négatif, elle existe et il n’est pas loisible de la supprimer. »
Mais ce n’est qu’au début des années 1980 et surtout au cours des années 1990 que les deux députés auront des successeurs. Pour lire l'exposé des motifs de toutes les propositions de loi sous la Vè République, cliquer sur le lien
Depuis 1980, 16 textes parlementaires ont pris la défense du vote blanc, à part entière, sans parler de vote obligatoire. Seuls deux, les députés D. Paillé (2000) et C. Jeanjean (2004), associent au vote blanc le vote obligatoire . Parmi ces propositions, on mettra en évidence :
- celle de tout le groupe UDF à l’Assemblée nationale (décembre 2002), la seule qui sera mise à l’ordre du jour (30 janvier 2003). [pour le texte du rapport rédigé par le député Vignoble et largement inspiré de notre livre, et pour le texte du débat, cf http://www.assemblee-nationale.fr/12/dossiers/vote_blanc.asp ; lire notre commentaire du débat dans la rubrique ‘Les partis politiques et le vote blanc’ ]. L’UMP, par vengeance suite au refus des députés de l’UDF d’entrer dans le nouveau parti, vida de son contenu le texte pour mettre à la place le projet de séparer lors de l’annonce des résultats les bulletins blancs des bulletins nuls. Cette proposition dénaturée attend toujours au Sénat ;
- celle du sénateur Cavaillet, la plus complète (1980). Elle se compose en fait de quatre propositions et envisage toutes les implications entraînées par la prise en compte du vote blanc ;
- celle de la députée Yann Piat (1993) qui a réuni le plus de signatures (une soixantaine). Mais la députée a été assassinée avant que sa proposition ne soit déposée.
- la plus récente (2007), celle du sénateur Yves Détraigne, qui revient à notre objectif direct: intégrer les bulletins blancs aux suffrages exprimés.
La droite est la plus active pour défendre le vote blanc, surtout l’UDF (9 propositions de loi émanent de cette mouvance contre 3 du RPR/UMP). La gauche est très discrète puisque le PS n’est représenté que par trois textes venant du sénat, le dernier datant de 2002 et le PC par un député dissident seulement.
Date de création : 09.08.2006 @ 13:32
Dernière modification : 22.06.2007 @ 13:52
Catégorie : Le monde politique et le vote blanc
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Et pour finir :
Pièce numéro 7 :
Trophée 'crétinerie d'or'
Premiers candidats de l'édition 2012:
«Voter blanc tue (l'élection)» Didier Maus,
constitutionnaliste, université Paul-Cézanne d'Aix-Marseille, Atlantico.fr, 29 février 2012.
«En réalité, le vote blanc est une protestation dérisoire qui délivre un message incompréhensible.» Thomas Legrand, éditorialiste, France Inter, 4 avril 2012 Notre réponse
«Reconnaître le vote blanc reviendrait à rendre visible et légitime l'expression de la défiance vis-à-vis de l'offre politique et à valider ainsi un vote potentiellement révolution
-naire.» Xavier Magnon, professeur de droit public, université de Toulouse, Fémina, 11 mars 2012.
«Voter blanc c'est faire la fine bouche au nom d'un purisme inutile et inefficace. Voter blanc est une solution de facilité. Ne pas choisir, en politique tout au moins, sera toujours plus facile que choisir.» César Botero, Belge inconnu, athée de gauche, leplus.nouvelobs.com, 26 mars 2012
«Le vote blanc est un sujet qui permet d'animer le débat mais qui n'a pas beaucoup de sens dans le contexte actuel.» Jean Chiche, ingénieur de recherche CNRS au CEVIPOF, CB News, avril 2012.
Vainqueur de l'édition 2011:
"Ceux qui souhaitent comptabiliser les bulletins blancs ont une idée derrière la tête : démolir la république et l'Etat, mais sans dire au profit de qui ou de quoi...." Michel Charasse, clown qu'on ne présente plus. La Montagne.fr, 19 août 2011
Candidats malheureux en 2011:
«Voter Hollande, c'est voter blanc. On ne sait pas ce qu'il veut» Nathalie Kosciusko-Morizet, Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, 18 décembre 2011.
Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie.
«Je suis hostile à la prise en compte du vote blanc (...) La démocratie étant imparfaite, il faut qu'il y ait la fiction de la majorité pour celui qui détient le pouvoir, sinon c'est la paralysie et la paralysie, ce n'est pas servir l'intérêt général.»
Jean-Michel Aphatie
journaliste, Témoins de campagne, Sciences Po TV, 5 décembre 2011. Le politique serait donc une éternelle bulle artificielle, le 'subprime' de l'isoloir. Et bien sûr, cette bulle là ne devrait jamais éclater. Et le dindon, dans l'affaire, c'est qui ? L'électeur !
"Il y a eu une trentaine de propositions de loi, dont quatre cette année. Mais elles portent toutes en germe leur échec. En réclamant que le vote blanc soit reconnu comme un suffrage exprimé, ces propositions font courir le risque de devoir organiser un nouveau scrutin en l’absence de majorité. Ces projets demandent aussi que le jour du vote, des bulletins blancs soient mis à disposition. Or, cela coûte cher."
Bruno Gaccio, France Soir, 16 septembre 2011
« C’est un marronnier de première année de droit constitutionnel. »
Jean-François Copé, selon Bruno Gaccio, France-Soir, 16 septembre 2011
Le vote blanc exprime «Une humeur passagère, un réel dédain de la politique politicienne ou, plus sûrement, un certain 'je-m’en-foutisme' ». Pierre Mertens est docteur en droit, directeur du Centre de sociologie de la littérature à l’université libre de Bruxelles, membre de l’académie royale de Belgique (excusez du peu). La Montagne.fr, 19 août 2011
Pour connaître mon point de vue, vous pourrez vous rendre sur le site de la constitution de la RRF.