6 - Les Citoyens

         Plutôt que d'employer le terme de « peuple » qui a parfois des connotations péjoratives, j'ai préféré parler de Nation ou de citoyen. Le choix de cette terminologie, si elle n'est pas sans rappeler la Révolution Française, n'est pas innocente. J'aurais également pu parler des français, tout simplement, mais je ne voulais pas donner l'impression de résoudre l'équation sémantico-politique qui a amusé un temps les parlementaires et qu'on a désigné par « l'identité nationale ». Après tout, la Révolution Française, si elle n'a pas toujours été un modèle de justice, de paix et d'équité, est quand même à l'origine de plusieurs thèmes humanistes.
         Nation : communauté humaine, le plus souvent installée sur le même territoire et qui possède une unité historique, linguistique, religieuse et économique plus ou moins forte. Par extension, je pense que toute personne qui vit, travaille et paye des impôts en France doit être considéré comme citoyen à part entière. J'estime qu'il est tout à fait naturel qu'un citoyen, quel qu'il soit, puisse intervenir sur la vie et la politique de la Nation. Notre pays n'est pas une île isolée de la civilisation ( On pourrait parfois penser le contraire! ) elle fait partie de l'Europe. Puisque nos politiques nous demandent de raisonner européen, et pour une fois il n'ont pas forcément tort, faisons ce qu'ils nous conseillent. Les remarques du type « C'est un étranger! » avec toutes les idées reçus qui vont avec, doivent disparaître : s'entendre avec son voisin n'est pas seulement une recommandation religieuse, c'est également une question de bon sens et de savoir-vivre.
         Je vais ouvrir ici une parenthèse pour une question de vocabulaire. Je voudrais que l'expression « propriété de l'État » qui n'a plus guère de signification précise, soit remplacée par « propriété du peuple de France » ou « propriété de la Nation Françaises ». En effet, tout ce qui est contenu dans ces notions a été acheté, construit ou bâti puis réparé ou entretenu avec les deniers publics, c'est à dire avec l'argent du contribuable. Les français s'imaginent à tort que la propriété de l'État n'englobe que les châteaux de la Loire, et les bâtiments publics comme les mairies, les préfectures, les hôpitaux ou les commissariats. La liste est pourtant très longue. Je ne citerai que quelques exemples: les cathédrales ( malgré la séparation de l'Église et de l'État de 1905, ces bâtiments sont toujours entretenus avec l'argent du contribuable), le réseau téléphonique, les bancs dans les squares, les abris bus, les écoles. Savoir que les dégradations seront réparées avec leur argent inciterait les contribuables à plus de soin et de respect.
         La constitution, comme je l'ai déjà dit, stipule que la Nation est souveraine. Comme les thèmes développés dans les principes de la royauté républicaine française ont pour but de transférer l'exercice de la souveraineté à la Nation, il faudra, pour y parvenir, que les mentalités changent et que certains automatismes de pensées disparaissent. Ce ne sera guère évident car les clivages sont multiples: politiques, gauche et droite;  sociaux, patrons et ouvriers, fonction publique et privé, chômeurs et travailleurs, riches et pauvres. Il faudra faire l'effort d'oublier tout ce qui nous sépare les uns des autres pour ne plus avoir qu'un seul objectif: travailler ensemble. La France est un bateau et tout le monde est à bord. Si le bateau coule, tout le monde sombre.
         Les français ne sont pas des idiots: ils n'ont assurément pas envie de connaître l'effondrement de leur pays. Que deviendraient-ils après? C'est pour cette raison que même s'il existe des divergences politiques entre les gauches et les droites, un gouvernement, pour représenter les français, doit refléter la pluralité des opinions. De même, dans les entreprises, il serait bon de s'affranchir des  structures rétrogrades imposées par des modèles de management désastreux qui ont mené à des dépôts de bilan, des faillites, des fermetures avec des conséquences graves: suicides, chômage, précarité. Toutes les opinions, tous les avis, toutes les propositions doivent être entendus. Les pays qui ont choisi, à un moment de leur histoire, la monarchie absolue, les juntes militaires, la dictature du prolétariat, ou tout régime consistant à imposer au plus grand nombre la volonté d'une poignée, ont vu ces institutions sombrer parfois dans le sang.
         Pour que les français puissent œuvrer ensemble, il est nécessaire que le pays soit doté des institutions permettant à chacun d'être entendu. La république est le concept qui convient le mieux puisque c'est ce qu'elle prétend faire. Il faut simplement des garanties pour que le principe fonctionne efficacement. La royauté républicaine française ne sera pas communiste ni ultra libérale ni catholique ni islamique ni rien de tout cela : elle sera humaine, simplement.
         Le terme de royauté, même s'il peut faire croire à un retour en arrière, associé à la république, auquel les français se sont habitués, est une solution envisageable pour un avenir construit en commun. Je tiens tout de même à préciser que ce n'est pas parce que  j'utilise le terme de royauté qu'il faut en faire une obsession. La langue française, parfois, peut jouer des tours. Ainsi, dans les expressions « Royauté républicaine » et « monarchie républicaine » le terme principal est l'adjectif et pas le nom.
 Populisme ou démagogie? Ni l'un ni l'autre, ou les deux à la fois!
Pour répondre à ceux qui voient ce « recours au peuple » comme une sorte de manipulation générale dans un but inavouable, je livre quelques définitions trouvée sur l'inépuisable source d'information qu'est internet. La pluralité des opinions exprimées dans ces quelques phrases montre bien que le peuple, assemblée de citoyens ou groupes d'employés, fait peur aux dirigeants (parlementaires et gouvernement mais aussi patrons et cadres des entreprises) et que lui donner la parole peut être dangereux. Je tiens toutefois à préciser que s'obstiner à ne jamais donner la parole aux citoyens, quelles qu'en soient les raisons, bonnes ou mauvaises, c'est risquer de les voir la prendre par la force.
·                     Le populisme désigne un type de discours et de courants politiques, critiquant les élites et prônant le recours au peuple (d’où son nom), s’incarnant dans une figure charismatique et soutenu par un parti acquis à ce corpus idéologique.
·                     Populisme : discours politique favorable aux classes défavorisées, et souvent hostile aux élites; Courant littéraire français cherchant à dépeindre avec réalisme la vie des gens du peuple.
·                     La démagogie (du grec demos « le peuple » et ago : « conduire ») est une notion politique et rhétorique désignant l'état politique dans lequel les dirigeants mènent le peuple en s'attirant ses faveurs, notamment en utilisant un discours flatteur.
·                     Action politique qui vise à conquérir ou à conserver le pouvoir en flattant le peuple, dans le seul but de satisfaire son intérêt personnel. À l'origine, le terme n'a pas le sens péjoratif qu'il a acquis depuis : demagogia signifie en grec l'art de gouverner le peuple.
·                     Démagogue - Trait spécifique du mode de pensée et du discours des gauchistes qui consiste à faire passer sournoisement leurs idées qui sont totalitaires et antidémocratiques, sous le couvert d'idéaux comme la démocratie et de liberté.
·                     Démagogue - Littéralement "celui qui conduit le peuple" avec à l'origine, une idée de justice. C'est à partir de la guerre du Péloponnèse que le terme prendra une connotation péjorative et s'appliquera à tous ceux qui mènent le peuple par la flatterie.