1 - Introduction

L'énoncé des « Principes généraux pour une royauté républicaine française » a pour but de présenter un projet d'organisation pour la France de demain, une France qu'il faudra bien songer à relever avant qu'elle ne s'effondre irrémédiablement.
Le seul titre de ces principes généraux fera ricaner beaucoup de monde. Bien des lecteurs jugeront l'idée d'une royauté hors du temps, dépassée voire grotesque et ne chercheront même pas à réfléchir sur la validité de leur jugement. Après cent trente-cinq années d'une république bâtie sur des raccourcis historiques, des mensonges pieux ou des oublis, on aurait cru que cette idée de royauté s'était évanouie dans l'histoire, celle qu'on manipule, or il n'en est rien. Quelques uns se réjouiront que l'on évoque encore ce modèle politique mais ceux-là seront bien déçus.
Effectivement, le concept de royauté peut prêter à sourire dans un pays que l'on dit profondément républicain mais qui est capable de se passionner pour des potins stériles sur la cour d'Angleterre, la famille de Monaco et ainsi de suite. La royauté a-t-elle véritablement disparu de la conscience collective des français ? Les politiques l'affirmeront, moi, j'en doute. Il suffit simplement d'écouter les informations pour se rendre compte que deux siècles après la révolution, il est toujours question d'un homme providentiel qui serait capable de rassembler les français. Quand le candidat vainqueur aux élections présidentielles déclare « Je serai le président de tous les français ! » il pense pouvoir rassembler tout le pays autour de sa personne comme s'il incarnait désormais la France à lui tout seul. C'est ce que les chroniqueurs politiques appellent la « monarchie républicaine ».
En France, les projets ne sont pas bâtis sur des idées ou des programmes électoraux qui prennent en compte le besoin de nos concitoyens, ils se cristallisent autour d'un nom. Les français ont pris l'habitude de se rassembler autour d'un personnage rassurant, comme le Maréchal Pétain en 1940, ou une figure historique qui a su incarner les espoirs des français à un moment critique de leur histoire tels que le Général de Gaulle, François Mitterand, Jacques Chirac, dont on a dit lors d'une cohabitation qu'il devrait se comporter en « monarque constitutionnel », et aujourd'hui Nicolas Sarkozy, que des proches voudraient comparer à Bonaparte, alors que d'autres, citant Victor Hugo, l'apellent « Napoléon le petit ».
Le comportement monarchique du président en exercice est assez évocateur. Est-ce un hasard s'il a fait jouer la Marche Consulaire lors de son entrée à l'Élysée ? En politique, il n'y a pas de place pour le hasard : tout est calculé. De même, la prolifération soudaine, dans les librairies, d'ouvrages sur Napoléon III dont les auteurs ne sont plus uniquement des historiens ou des spécialistes mais également des journalistes et des personnalités du monde politique, est encore plus troublante. Mieux encore : un projet de reconstruction du Palais des Tuileries (incendié en 1871 par les communards et dont les ruines ont été définitivement  rasée en 1883) est en voie de réalisation. C'est n'est pas de la royauté, ça ? La réponse serait non, et encore, si tout s'arrêtait là. Après le millénaire capétien et le bicentenaire de la révolution, la république a voulu croire qu'elle avait eu raison du passé mais tout ce qu'elle avait balayé jadis est revenu : blocage des institutions, privilèges, passe-droits. Pierre Desproges avait dit : « 1789, les bourgeois prennent le pouvoir ! 1989, ils sont toujours là ! »
La grande révolution de 1789 avait aboli le système féodal. Deux siècles après, l'histoire a fait une boucle pour revenir à une situation qui ressemble à celle du point de départ. Dans toutes les strates de la société, on retrouve le même modèle : les administrations ou les entreprises, les partis politiques ou les syndicats, les collectivités locales ou les associations ont une structure hiérarchique féodale dont le sommet est un monarque, certes président élu mais investi d'un pouvoir quinquennal supérieur à celui de Louis XIV. (Un article paru dans le magazine « l'Express » disait plus précisément ceci: « Les français élisent un roi qu'ils guillotinent symboliquement tous les cinq ans! » Sur ce modèle féodal et seigneurial, le Nouveau Parti Anticapitaliste s'est formé autour de la personne d'Olivier Besancenot, au Parti Socialiste, les joutes auxquelles se livrent les ténors donnent l'impression qu'ils recherchent un messie plutôt que des idées pour un programme politique. Que penser du rôle qu'à cru jouer dans la balance le candidat centriste aux dernières élections présidentielles?
Si continuer de parler de royauté en ce début de XXIème siècle, après deux siècles de contorsions constitutionnelles pour tenter d'en éradiquer le souvenir, peut être un sujet de moquerie, associer son principe à celui de la république paraîtra incroyable. Les républicains traditionnels, partisans historiques de la république telle qu'elle s'est construite jusqu'à aujourd'hui, et les royalistes, ceux qui n'ont encore rien compris à l'histoire, ne comprendront pas cette association : les historiens et la propagande républicaine, depuis 1875, ont fait de tels efforts pour démontrer l'antagonisme de ces deux principes que je leur donnerais presque raison. Pourtant, il est possible de construire une véritable république, dans le sens romain du terme, en respectant à la lettre les articles de la Constitution de 1958 qui dit « Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » avec à sa tête un chef de l'État non élu mais approuvé par les électeurs pour un mandat d'une durée déterminée.
L'apparente incompatibilité des principes de royauté et de république est à la fois historique et politique. Depuis 1792, année de la proclamation de la Première République jusqu'à 1875, date de la fin de la révolution, selon certains historiens, les républicains et les royalistes ( légitimistes, orléanistes et bonapartistes confondus ) se sont livrés à des batailles acharnées. La France, en l'espace de 83 ans, a connu des changements de régimes ( et de constitution ) : la Première République, le Directoire, le Consulat ( triumvirat avant le consulat à vie de Bonaparte ), l'Empire ( Napoléon Ier, 1804-1818 ), la Restauration ( Louis XVIII, 1818 ), les Cent-jours ( retour de Napoléon Ier, 1818 ), la Deuxième Restauration ( Louis XVIII, 1818-1824 et Charles X, 1824-1830 ) , la Monarchie de Juillet ( Louis-Philippe, 1830-1848 ), la Deuxième République ( Louis-Napoléon Bonaparte, 1848-1852 ), le Second Empire ( Napoléon III, 1852-1870 ), un gouvernement provisoire qui ne savait pas qui mettre sur le trône, pour finir avec la Troisième République à cause de l'histoire du drapeau blanc du comte de Chambord ( le dernier Bourbon direct ). Il était évident que changer de type de gouvernement tous les quinze ans ne facilitait pas la stabilité des institutions. Était-il nécessaire de fonder la République sur des mensonges et de se livrer à une propagande douteuse ?
La république est un beau concept et certainement le plus humain, en théorie. Si tel est vraiment le cas, pourquoi tous ces subterfuges pour l'imposer ? Depuis l'abolition de la royauté le 21 septembre 1792, votée à la hâte avant l'arrivée de tous les députés de la Convention, et de ce fait illégalement, jusqu'à la reconstruction programmée des Tuileries incendiées durant la Commune, qui ne s'est jamais faite, bien au contraire, et la loi d'exil qui a obligé toutes les familles ayant régné sur la France de quitter le pays ( loi qui n'a été abrogée que sous la présidence du Général de Gaulle ), la propagande républicaine s'est appliquée a faire table rase du passé. Entre les oublis, les réécritures de l'histoire ou les inventions pures et simples, toutes les ficelles ont été utilisées. Il suffit de se pencher sur l'action d'un Jules Ferry pour s'apercevoir que le revers de la médaille « École laïque gratuite et obligatoire » est différent de ce qu'on nous dit.
Le fait de souligner les excès de la République ne signifie pas que tout ce qui s'est produit avant était mieux : ce n'était ni mieux ni pire et il est même probable que ce ne soit même pas fondamentalement différent puisque les politiques du Second Empire étaient toujours là en 1875. Il ne signifie pas non plus que l'idée de république soit mauvaise, car elle ne l'est pas. L'objet du débat est de pouvoir appliquer un principe qui puisse fédérer toutes les bonnes volontés pour construire, ensemble, une France véritablement démocratique tournée vers l'avenir. C'est dans ce but que je propose de faire évoluer les institutions actuelles vers une structure républicaine où l'avis de chaque citoyen comptera. Les principes de la royauté républicaine proposent des bases pour une véritable république et ne se contentent pas d'une démocratie participative ( idée proposée par Ségolène Royale ) : puisque le peuple est souverain, c'est lui qui doit directement exercer sa souveraineté.
Quelques précisions utiles !
Les lecteurs de ce blogs ne sont pas arrivés sur ce site par hasard. Ils ont été invités par mes soins à venir se renseigner : pour cela j'utilise les moyens à ma disposition, notamment Facebook. Si je ne les ai pas invités directement, ils ont du faire des recherches sur le web. Pour pouvoir trouver le site d'information sur lequel vous êtes à présent connecté, vous avez certainement entré des termes comme « royauté » ou « république » ou même les deux à la fois. Il se peut également que vous soyez arrivé ici tout à fait par hasard en indiquant au moteur de recherche un mot ou une expression qui n'a, a priori, rien à voir avec le sujet qui est abordé ici. Quelles que soient les raisons qui vous ont amené ici, il y a une précision capitale que je dois aborder.
Le nom de ce site, « Royauté Républicaine », même s'il décrit le fonctionnement de la France, républicaine et démocratique, attirera plus l'attention par le premier mot, à savoir : Royauté. Et la question qui viendra à l'esprit de certains, avant de fouiller parmi les pages pour y trouver une réponse, sera la suivante : suis-je royaliste, oui ou non ? Si oui, quel prétendant ai-je choisi ? Si non, pour quel candidat à la future élection présidentielle de 2012 ai-je l'intention de donner ma voix ?
J'ai été royaliste, jadis, je l'avoue, mais je n'ai réellement jamais su me décider entre les Orléans ou les Bonaparte. Et puis, franchement, j'étais royaliste comme d'autres sont de gauche, ou de droite, ou anarchistes, ou sans opinions, parce qu'il paraît qu'un moment il faut choisir quelque chose ne serait-ce que pour aller voter. Quitte à choisir, autant que ce soit quelque chose d'original. Cette originalité, je la dois à un camarade de classe, Christian Hémery, qui, dès la sixième ( au collège Robespierre, à Arras ! Non, ça ne s'invente pas !) en 1974-1975, m'a initié à une histoire de France qui n'était pas simplement scolaire. Je suis né en 1963, ma sixième c'était en 1974, j'ai donc commencé très jeune.
J'avais donc 11 ans quand je suis tombé dans la fleur de lys. Or, si j'y suis tombé, je m'en suis relevé. C'est bien joli d'être royaliste, encore faut-il des raisons et des arguments pour convaincre que ce n'est pas une idée dépassée. Et puis il y a cette histoire de prétendant. L'avantage d'Internet c'est que toutes les informations sont en ligne : des sites sont consacrés à tout ce qui se rapporte à la royauté, les mouvements royalistes, les querelles dynastiques et ainsi de suite. J'ai lu des articles intéressants, certes, mais tellement « à côté de la plaque » et tellement loin des problèmes quotidiens du français moyen ( dont je suis : je suis fonctionnaire, de base !) que j'ai compris qu'ils ne pourraient sérieusement revenir au premier plan. J'ai imaginé, un moment, choisir mon père, Jean Dequéant, comme prétendant: il a une culture encyclopédique et aurait fait un très bon « roi des français ». Il aurait refusé, épouvanté, car, comme j'ai coutume de le dire : « Mon père est républicain comme personne ne l'est plus, et moi je suis républicain comme personne ne l'est encore ! »
Alors, dans tout ça ? Je vous invite à entrer les critères suivants dans un moteur de recherche :
- Henri comte de Paris, Général de Gaulle, royalistes, prétendants au trône, Louis XX.
Vous verrez à quel point les prétendants et leurs sympathisants « marchent à côté de leurs pompes » comme on dit vulgairement.
Dans ces conditions, quel prétendant ? Réponse : aucun ! J'ai l'intention d'être candidat à la Présidence de la République pour mettre en place les bases d'une véritable démocratie définie dans « Les principes de la Royauté Républicaine Française ». Je rappelle que la durée officielle d'un mandat est de cinq ans !
Complément d'information
Je dois ajouter au message précédent une précision indispensable. J'ai expliqué que, normalement, lorsqu'on était royaliste, on se rangeait derrière un prétendant et que le but de l'opération était de le voir accéder à la fonction suprême. Seulement, j'ai dit que parmi les candidats disponibles je n'en avais retenu aucun. En voici les raisons ( secondaires, dans un premier temps) :
·        Si vous allez sur les sites consacrés à la famille royale de France ( Oui, vous avez bien lu !) correspondant à la branche des Bourbons issus du Duc d'Orléans ( Dans laquelle on trouve le Régent, Philippe Égalité – le régicide, Louis Philippe Ier – le roi des français de 1830 à 1848, le Comte de Paris – auto proclamé Duc de France, et enfin ses fils et petit-fils, respectivement Henri Comte de Clermont et le Prince Jean), vous verrez que leurs activités sont à des années-lumières des préoccupations des français. On vous expliquera des subtilités dynastiques qui ne subjuguent plus que les antiquaires. De même, on vous parlera de concepts tellement hors du temps et hors de propos que vous serez parfois contraint d'ouvrir de volumineux dictionnaires spécialisés qui n'ont plus été réédités depuis une centaine d'années pour en saisir la « substantificque moelle », comme disait Rabelais. Pour ne citer qu'un exemple, vous y apprendrez avec quelle joie Henri, Comte de Paris, a titré son petit fils « Duc de Vendôme », lors d'une cérémonie au château d'Amboise, l'année où la République fêtait avec grand tapage le bicentenaire de la Révolution Française. Je pense que cela relève plus de « La croisière s'amuse » ou du « Manège enchanté » que d'une réalité tangible.
·        Un autre site mérite le même type d'attention : celui de l'autre branche ( toujours dans le même arbre) correspondant aux prétendants espagnols représentés par « Monseigneur Louis XX, Duc d'Anjou et de Cadix ». D'ailleurs, pour vous mettre en appétit, je vous livre une phrase extraite du blog suivant :
·        http://mickaelus.blogspot.com/2009/10/manifeste-legitimiste-de-lunion-des_03.html
·        « Dieu a fait l'homme libre de mal faire, c'est ce qui explique la possibilité de l'existence de mauvais régimes. Cela n'empêche pas que la théologie sérieuse, avec Bossuet notamment, montre que le meilleur régime en accord avec le catholicisme d'après la notion d'Autorité est la monarchie traditionnelle. »
·        D'autres sites du même genre sont consultables sur le web. Pêle-mêle en voici quelques-uns : « le forum du trône et de l'autel », « musée Louis XVII », et ainsi de suite. Les descendants du pseudo-Louis XVII, issus du survivantiste prussien Naundorff ont également leur vitrine sur l'avenue des « Champs Illusions ».
·        Les deux branches « royales » revendiquant âprement le trône de France ont un point commun qui me choque tout particulièrement : on s'y comporte comme pendant l'ancien régime, on s'asperge de titres de courtoisie (qui ne servent plus guère que pour le recrutement des responsables de la communication dans certaines firmes), et pire, on fait comme si aucune actualité (républicaine) ne se déroulait en dehors de leur sphère.
Ces arguments ont à eux seuls de quoi épouvanter le français moyen, monsieur ou madame tout-le-monde, dont le gouvernement (actuel et, paraît-il, républicain) est sur le point de saccager la prochaine retraite. Mais si j'ai renoncé à choisir parmi ces candidats (auxquels j'ajouterai les descendants de l'Empereur qui avaient pourtant ma préférence) c'est tout simplement que les femmes et leur descendance sont exclues de l'ordre de succession. Peut-on logiquement demander à des personnalités princières qui ne respectent pas l'Article Premier de La Constitution (qui précise que « la loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales ») d'accéder à la magistrature suprême ? Non ! Ce serait insulter la moitié de la France. Alors, messeigneurs d'Orléans, d'Anjou, de Cadix ou d'où que ce soit, vous savez ce qu'il vous reste à faire : passer votre chemin.