« D’après la
légende, un cygne muet, sentant venir sa mort, chanta pour la
première fois une mélodie de la manière la plus merveilleuse qu’il
soit. »
« Le chant du cygne
(expression d’origine grecque) désigne la plus belle et dernière
chose réalisée par quelqu’un avant de mourir. En art, il s'agit
donc de la dernière œuvre remarquable d’un poète ou d’un
artiste. »
« L'expression, "le
chant du cygne", qui nous vient de la plus haute antiquité
grecque, est toujours utilisée pour désigner, par exemple, un
discours ou un récital d'adieu. Dans la bouche de Socrate, elle
prend une valeur sacrée. Représentons-nous ce sage dans sa prison
d'Athènes, où il vient d'apprendre qu'il est condamné à mort pour
impiété. Les amis qui l'entourent aimeraient bien l'entendre une
dernière fois parler de la connaissance de soi et de l'immortalité
de l'âme, mais ils n'osent pas le lui demander, de peur de
l'importuner dans ses derniers instants. »
Son
altesse électorale Napoléon Sarkozy, quinquennarque en fin de règne
n'a pas fini de nous surprendre. Après avoir livré aux français
une campagne qu'on aurait pu situer géographiquement au-dessus des
Açores (comme l'anti-cyclone de même nom) faite de belles phrases
creuses, de langue de bois et de propositions brumeuses, le tout
entrecoupé de piques vers ses adversaires qui avaient le mérite de
n'apporter de l'eau à aucun moulin, le petit Nicolas s'est emparé
d'un symbole pour nous en faire une soupe à l'embrouille.
-
Dans les rues de Cologne, les spectateurs du carnaval ont vu passer un drôle de char, représentant Nicolas Sarkozy, habillé en Napoléon, sur l'opulente poitrine d'Angela Merkel, dont le bras porte un tatouage en forme de cœur au nom de « Merkozy ».
Le
Premier mai :
- « La Fête du Travail, (ou Fête des travailleurs) célébrée dans de nombreux pays du monde pendant la journée du 1er mai porte les revendications sociales du travail. L'origine de cette célébration serait liée à la fois au mouvement syndical lancé le 1er mai 1886 en faveur de l'instauration de la journée de huit heures aux États-Unis et qui culmina avec le massacre de Haymarket Square de Chicago ainsi qu'en France, à la fusillade de Fourmies de 1891 au cours de laquelle l'armée tire sur des grèvistes pacifistes. Depuis lors, la Fête du Travail est déclinée dans de nombreux pays, avec des variantes et des noms divers. »
- « le 1er mai 1561, le roi Charles IX de France initie cette tradition : ayant reçu à cette date un brin de muguet en guise de porte-bonheur, il décida d'en offrir chaque année aux dames de la cour ; c'est au début du XXe siècle que cette tradition se confond avec celle de la Fête du Travail, supplantant alors l'églantine rouge, symbole de la Gauche. »
Monsieur
le Président vient de s'apercevoir que le 1er mai va
bientôt arriver et qu'il pourrait en profiter pour marquer les
esprits par une des ces formules malheureuses qui ferait plaisir à
tout le monde. Le premier mai, traditionnellement chômé, est la
fête du travail. Enfin, pour ceux qui en ont, ce qui a de plus en
plus tendance à se faire rare, surtout lorsqu'on écoute les
informations. Pour une journée de fête du travail, il en reste 364
autres réservées au chômage, aux licenciements, aux
délocalisations, aux faillites et autres effets de la crise et de la
mondialisation, les deux fournisseurs officiels des jeux olympiques
du capitalisme.
Bien
sûr, il ne fallait pas s'attendre à voir monsieur le Président,
accompagné à la guitare par son épouse, vendre des brins de
muguets sur les pavés de la place de la Bastille avec son nouvel ami
Mélenchon ou faire la démonstration de sa mauvaise foi en se
réconciliant, in extremis (sans jeu de mot, quoique...) avec les
syndicats avec lesquels ils pourrait négocier, ce qu'il n'avait
encore jamais fait jusque là. Alors monsieur le Président a eu
l'idée du siècle (mais on ne sait pas lequel) : fêter le
travail et, mieux encore, le vrai travail.
C'est
quoi d'abord le "vrai travail"?
« Selon le président
sortant, candidat de l'UMP, le rassemblement sur le Champ-de-Mars
s'adresse à "ceux qui travaillent dur, ceux qui sont exposés,
qui souffrent, et qui ne veulent plus que quand on ne travaille pas
on puisse gagner plus que quand on travaille". "Le vrai
travail, ça veut dire les gens qui prennent leur voiture le matin
pour se rendre dans leurs entreprises, leurs usines, leurs
exploitations, qui travaillent toute la journée, rentrent le soir et
ont encore mille choses à faire pour leur famille, pour eux-mêmes,
pour gérer leur foyer. C'est la différence avec ceux qui vivent des
revenus de l'assistance" à qui "nous voulons demander des
contreparties", a précisé le ministre UMP Bruno Le Maire. Une
définition qui se garde bien de préciser ce que serait le "faux
travail". Mais qui, du coup, stigmatise tous ceux qui ne
travaillent pas. Autrement dit, les chômeurs. Même si la plupart
d'entre eux perçoivent un revenu issu de l'assurance et non de
l'assistance. »
Il
est permis de se demander si les intentions de monsieur le Président
(aussi appelé : Président sortant, Président-candidat ou
encore candidat-Président) ne relèvent pas de cette affection dont
souffre déjà Jacques Chirac, à savoir l'anosognosie, d'une
mauvaise foi dont il a régulièrement fait la démonstration durant
ces cinq dernières années, ou d'un manque total d'imagination. Or,
souvenons-nous que dès le début de sa campagne électorale, Nicolas
Sarkozy avait déclaré qu'il ne lui restait que 60 jours pour
convaincre les français et que chacun serait occupé par un
événement. « Je vais occuper tout l'espace médiatique ! »
avait-il alors précisé. Cette histoire de célébrer la fête du
travail, qu'il soit vrai ou non, ne serait donc qu'un prétexte pour
occuper cet espace.
Il
existe une petite subtilité que le monde de la politique connaît
bien pour l'utiliser très régulièrement : la multiplication
médiatique. La recette en est très simple et peut s'adapter à
toutes les situations possibles :
- Créez un événement A .Faites un déclaration à un journaliste, de préférence sur un sujet épineux (l'identité nationale, la laïcité, l'Islam, la fête du vrai travail) et laissez vos adversaires s'en emparer.Vous pouvez aussi promettre que vous ferez des choses que vous aviez toujours refusé de faire jusque là (redonner la parole aux français) ou vous approprier des idées de vos adversaires (le plafonnement des salaires ou la présomption de légitime défense).Vous pouvez également faire une apparition sur un plateau de télévision avec un gilet qui comporte un motif qui ressemble à s'y méprendre à une feuille de cannabis.Il ne faut pas perdre de vue que cet événement A doit faire polémique. (Les campagnes électorales sont tellement âpres que dire « Il pleut ! » peut devenir un sujet de discorde voire de guerre civile.)
- Réfutez cet événement A de toutes vos forces. Une fois que vous avez réussi à faire votre petit effet et que toutes les catégories socioprofessionnelles que vous aviez visé se sont exprimées, vous nierez avoir dit quoique ce soit.Si vous avez un peu de talent, vous pourrez enfoncer le clou, comme le dit l'expression populaire, en répétant mot pour mot ce qu'on vous reproche d'avoir dit en précisant que vous ne l'avez jamais dit.Et si vous êtes un virtuose de la rhétorique, vous pouvez pousser le bouchon encore plus loin en expliquant dans le détail les propos que vous prétendez n'avoir jamais prononcés. Dans le même ordre d'idée, après être apparu avec votre feuille de cannabis dans le dos, vous pourrez faire toutes sortes de mensonges.
- Une variante très prisée de nos politiciens consiste à affirmer l'exact contraire de la déclaration initiale à quelques jours d'intervalle avec la même conviction. L'exploit, dans ce cas, consiste à faire endosser la première version à son adversaire, à l'accuser publiquement et le blâmer. Cela, entre autres avantages, relancera la machine une fois de plus.
-
Feuille d'érable japonais.Feuille de cannabis.
Comme
vous le constatez, si vous choisissez avec soin vos sujets de
polémiques, vous pouvez les faire durer, rebondir et occuper les
esprits pendant plusieurs jours, voire mieux.
Souvenons-nous
des centaines de milliers de manifestants déferlants dans les,
rues de toutes les villes de France en 2010.
|
Que vous
inspire cette dernière promesse faite lors de la campagne
électorale. On a un peu de mal à la croire, non ?
|
Avec
l'aide efficace de quelques journaux, surtout si leur patron est du
même bord politique, il est encore plus facile de faire prendre la
sauce.
Voyez
ci-dessous les exemples de mise en pratique.
« Invité du journal
20 heures de TF1 hier mercredi, Nicolas Sarkozy a nié avoir employé
l'expression "la fête du vrai travail" pour qualifier le
rassemblement prévu le 1e mai avec ses sympathisants. Et pourtant le
candidat de l'UMP à l'élection présidentielle a bien utilisé
plusieurs fois l'expression "vrai travail" lundi dernier.
"Nous allons organiser
la fête du vrai travail" a-t-il d'abord annoncé aux
journalistes devant son QG de campagne à Paris. Puis en fin de
journée, Nicolas Sarkozy a prononcé 10 fois le terme "vrai
travail", en l’illustrant par de nombreux exemples, lors d'un
discours à Saint-Cyr-Sur-Loire.
L'insistance de ses
interviewers aura été vaine, le président sortant n'a pas admis
l'avoir dit. »
« La fête du "vrai
travail" voulue par Nicolas Sarkozy n'est pas du goût des
syndicats qui défilent habituellement le 1er mai. "On est en
plein marketing politique du côté des deux candidats et des partis
politiques", a déclaré le secrétaire général de Force
Ouvrière (FO) Jean-Claude Mailly mardi sur France Info. "Le 1er
mai, ce n'est pas la fête du travail, c'est Pétain qui a inventé
ça, le 1er mai c'est une journée internationale de solidarité et
de revendications en France et dans tous les pays du monde", a
souligné le responsable de FO.
"On est dans la
récupération politique: certains disent 'il faut aller derrière
certaines organisations qui manifestent', les autres faisant leur
propre rassemblement", a-t-il poursuivi. "Globalement,
c'est un aveu de faiblesse des responsables politiques", a jugé
Jean-Claude Mailly en les appelant à "rester sur les débats
qu'attendent les citoyens".
"Plutôt que de faire
du marketing politique ou du storytelling comme on dit maintenant,
ils feraient bien de répondre aux vrais problèmes d'emploi, de
pouvoir d'achat, de mondialisation", a avancé le responsable
syndical. "Dans une démocratie, les syndicats ont un rôle
différent des partis" et "taper sur les corps
intermédiaires ou les organisations syndicales, c'est un problème
démocratique", a-t-il affirmé.
Au cours de la campagne
présidentielle, Nicolas Sarkozy a accusé les syndicats, et plus
particulièrement la CGT de "confisquer la parole des Français".
Son leader, Bernard Thibault, avait pris ouvertement position contre
le candidat-président.
"La CGT dénonce la
provocation du président de la République qui vise à détourner et
à récupérer le 1er mai par l'annonce d'un rassemblement de ses
partisans, à Paris, ce jour-là, sur le thème fallacieux du 'vrai
travail'", a par ailleurs affirmée la commission exécutive de
la CGT, dans un communiqué mardi midi. "Cette opération n'a
d'autre objectif que de diviser les salariés et stigmatiser leurs
organisations syndicales", ajoute la centrale. Elle "appelle,
dans ce contexte, l'ensemble des salariés, retraités et privés
d'emploi à relever le défi qui est lancé en participant
massivement aux manifestations syndicales unitaires du 1er mai".
Il s'agit, selon la CGT, de "conforter la place que les réponses
aux revendications sociales doivent prendre dans les politiques à
venir". »
« Invité du journal
télévisé de TF1, Nicolas Sarkozy a reculé sur le terme de "vrai
travail" qu'il entendait célébrer le 1er mai, en opposition
aux syndicats.
"Je n'ai pas dit 'le
vrai travail'. C'est une fête du travail. Je n'avais pas compris que
François Hollande avait privatisé le 1er-Mai", a déclaré le
président-candidat.
Lundi 23 avril, M. Sarkozy
avait déclaré devant des journalistes :
"Nous allons organiser
la Fête du travail, mais la fête du vrai travail, de ceux qui
travaillent dur, de ceux qui sont exposés, qui souffrent, et qui ne
veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que
quand on travaille."
Plus tôt dans la journée,
son conseiller Henri Guaino avait lui aussi pris ses distances avec
cette formule, qu'il souhaite "laisser tomber". »
Quand une
République est conçue par un général royaliste qui pense que
« il faut un roi à la France », on obtient une
monarchie quinquennale. Lorsque son Président, élu au suffrage
universel, se plaît à se comparer ou s'identifier à l'Empereur,
au risque de remplacer la Marseillaise par la marche consulaire
(jouée lors de la cérémonie du sacre du 2 décembre 1804, pour
l'entrée de l'Empereur) on finit par faire rire la planète
entière. Est-ce qu'on avait vraiment besoin de ça ? Et de
lui ?
|
Il
y a urgence à ce que le Président sortant soit définitivement
sorti. Je propose donc que les décisions suivantes soient prises le
lundi 7 mai 2012 :
Les
résultats du scrutin du second tour sont annoncés officiellement.
La défaite cinglante du Président sortant est constatée.
Des
huissiers de justice vont prendre possession de Air Sarko One et le
mettent en vente au profit des restaus du coeur.
Le
« Charles de Gaulle » est réquisitionné pour transférer
le (faux) empereur vers son lieu d'exil. Les destination peuvent être
les suivantes :
- Retour au bercail, c'est à dire en Hongrie, ce qui ne sera pas facile à bord du Charles de Gaulle, j'en conviens. Un avion de ligne, baptisé « le Karcher » pour l'occasion, pourra faire l'affaire.
- L'île d'Elbe ou l'île de Sainte Hélène sont trop marquées historiquement par leur auguste visiteur pour être une destination d'exil. A défaut, la prison de Fleury-Mérogis peut être une excellente alternative. Des juges et des journalistes ne manqueront pas de justifier cette destination en faisant toute la lumière sur les quelques affaires qui traînent.
- En référence au programme de Jacques Cheminade, qui entendait l'industrialiser, Nicolas Sarkozy peut être envoyé sur la Lune pour effectuer les premières mesures. Ses amis américains (je ne citerai que ceux de Google) se feront un plaisir de financer le voyage par amitié ou pour se faire pardonner.
Toutes
les lois absurdes du quinquennat 2007-2012 seront abrogées sans
aucune espèce d'exception. La Haute Autorité pour la Diffusion des
Oeuvres et la Protection des droits sur Internet (dite Hadopi) sera
la première institution à être démantelée.
Le
réseau « Sortir du nucléaire » entre au ministère de
l'environnement est met en oeuvre le démantèlement de toute
l'industrie atomique.
Jean-Luc
Mélenchon est nommé Premier Ministre par François Hollande. (Ce
qui risque d'épouvanter les très hauts revenus!) Finalement, ce
sera François Bayrou, pour inaugurer l'ouverture au centre.
Tout
cela est bien joli (sans jeu de mot) mais il faut encore voter au
second tour.
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