« Le menteur doit avoir bonne mémoire. » (Quintilien)
« L'ordinateur a de la mémoire mais aucuns souvenirs. » (Anonyme)
« Les gens importants ont souvent la mémoire courte. » (proverbe chinois)
« J'ai une mémoire admirable : j'oublie tout ! » (Alphonse Allais)
« Rien n’est plus agaçant que de ne pas se rappeler ce dont on ne parvient pas à se souvenir et rien n’est plus énervant que de se souvenir de ce qu’on voudrait parvenir à oublier. » (Pierre Dac)
« Il faut bonne mémoire après qu'on a menti. » (Pierre Corneille)
« L'Histoire est un mensonge que personne ne conteste ! »
Un adage prétend qu'il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Selon le même principe, il n'y a pas pire amnésique que celui qui ne veut pas se souvenir. Et les raisons de ne pas se souvenir, ou d'oublier, ce qui n'est pas tout à fait la même chose, sont multiples. On peut oublier par intérêt, par malice, par principe, par fatigue et ainsi de suite. Et si on ajoute un soupçon de mauvaise foi, l'oubli deviendra une forme de mensonge. Le drame de la civilisation humaine est qu'elle repose sur ces deux principes, l'oubli, volontaire ou non, de certains faits et événements qui faussent notre mémoire collective et qui amènent les peuples à croire des choses erronées. Les livres d'histoire sont remplis de raccourcis et de clichés dont la véracité est loin d'être avérée. Cette situation cocasse peut parfois ériger en symbole national des personnages ou des événements dont la réalité historique est totalement différente.
« Nos ancêtres les gaulois. Faux ! Car la sempiternelle rengaine "nos ancêtres les Gaulois" ne repose pas sur une étude scientifique sérieuse, mais sur une simple volonté politique.
Remettons les choses dans leur contexte. Au XIX° siècle, suite à la guerre de 1870 contre la Prusse, les Français n'avaient pas le moral, honteux d'avoir été vaincus par leur ennemi. Les dirigeants du pays, outre la mise en place d'une réforme de l'armée, décidèrent aussi de réformer l'école. Les hommes politiques voulaient à cette époque faire de chaque enfant un futur soldat, apte à défendre son pays. Il fallut alors trouver un modèle, qui susciterai l'admiration et encouragerait le patriotisme des jeunes français. Il était impossible de choisir un roi pour modèle, la III° république venant à peine de naître (les politiques ne voulaient pas créer de futurs royalistes.) ; il était aussi impossible de prendre Napoléon I° ou Napoléon III comme modèles, bien qu'ils aient tout deux accomplis de hauts faits militaires (là aussi, il ne fallait pas encourager l'impérialisme chez les jeunes.) ; pas question non plus de prendre des révolutionnaires pour modèles (la révolution française ayant dégénéré en tuerie dès 1790.) ; quant à Jeanne d'Arc, l'idée était bonne, mais républicains et ecclésiastiques rivalisaient pour "s'emparer" de son histoire.
Les dirigeants décidèrent donc de remonter très loin dans le passé, à une époque où la France n'avait pas encore de rois, et qu'elle était peuplée par ce peuple qu'on appelle les Gaulois. Les hommes politiques furent satisfaits de leur trouvaille, car ils firent en sorte que l'opposition Gaulois/Romains rappelle l'opposition Français/Prussiens.
Par la suite, cette fausse idée se répandit partout en France et dans nos colonies (c'est ce qui s'appelle de la propagande.), et, plus de 100 ans après, est toujours présente dans l'esprit de nombreux de nos compatriotes.
Donc, pour résumer, disons que oui, les Gaulois sont nos ancêtres, mais n'oublions pas que des centaines d'autres peuples le sont tout autant (Grecs, Phéniciens, Romains, Francs, Ligures, etc.). »
Cet exemple a le mérite de présenter une série de sujets qui concernent le mémoire (collective) et ses altérations.
- La mémoire est le support de la connaissance.
- La connaissance est une accumulation d'informations.
- Les informations servent à la communication.
- La communication a un but politique défini.
- La manipulation est l'art de trier les informations.
- La politique est une forme de manipulation.
- « La politique est l'art de mentir à propos. » (voltaire)
La connaissance.
« La connaissance est, d'une part, l'état de celui qui connaît ou sait quelque chose, et d'autre part, les choses qui sont sues ou connues. Par extension, on appelle aussi « connaissance » tout ce qui est tenu pour su ou connu par un individu ou une société donnés. Les sciences sont l'une des principales formes de connaissance, et la science en général est un ensemble de méthodes systématiques pour acquérir des connaissances. Il existe néanmoins de nombreuses formes de connaissances qui, sans être scientifiques, n'en sont pas moins parfaitement adaptées à leur objet : le savoir-faire (l'artisanat, savoir nager, etc.), le savoir technique, la connaissance des langues, la connaissance des traditions, légendes, coutumes ou idées d'une culture particulière, la connaissance qu'ont les individus de leur propre histoire (connaître son propre nom, ses parents, son passé), ou encore les connaissances communes d'une société donnée ou de l'humanité (savoir à quoi sert un marteau, savoir que l'eau éteint le feu). »
L'information.
« On qualifie d'information toute donnée pertinente que le système nerveux central est capable d'interpréter pour se construire une représentation du monde et pour interagir correctement avec lui. L'information, dans ce sens, est basée sur des stimuli sensoriels véhiculés par les nerfs, qui aboutissent à différentes formes de perception. »
« L'information, au sens commun du terme, est le moyen pour un individu de connaître son environnement : notre environnement nous envoie des informations. Nous avons faim parce que notre estomac nous a informé de son besoin. La chaleur d'une flamme nous informe du possible danger de la brûlure. On vous informe de la visite prochaine d'un ami, du prix du brut, des déboires de Britney Spears, ce sont les "infos". Les informations peuvent être vitales ou non.
Aujourd'hui, tout habitant d'un pays développé reçoit chaque jour une somme toujours croissante d'informations. La critique de l'information questionne ses effets, et étudie en particulier les réactions d'un individu confronté à une information non vitale, comme la publicité. »
La communication.
« La communication est l'action de communiquer, d'établir une relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu'un, l'ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion d'un message auprès d'une audience plus ou moins vaste et hétérogène et l'action pour quelqu'un, une entreprise d'informer et de promouvoir son activité auprès du public, d'entretenir son image, par tout procédé médiatique.
Elle concerne aussi bien l'être humain (communication interpersonnelle, groupale...), l'animal, la plante (communication intra- ou inter- espèces) ou la machine (télécommunications, nouvelles technologies...), ainsi que leurs hybrides : homme-animal; hommes- technologies... C'est en fait, une science partagée par plusieurs disciplines qui ne répond pas à une définition unique. »
La manipulation.
« La manipulation mentale désigne l'ensemble des tentatives obscures ou occultes de fausser ou orienter la perception de la réalité d'un interlocuteur en usant d'un rapport de pouvoir, de séduction, de suggestion, de persuasion de soumission non volontaire ou consentie. Quand ce pouvoir ne s’exerce pas sur un objet, mais se rapporte au contrôle psychique d’une personne, on parle de manipulation mentale. »
Les 10 règles de la manipulation.
1 La stratégie de la diversion
Elément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l'attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d'informations insignifiantes.
2 Créer des problèmes, puis offrir des solutions
Cette méthode est aussi appelée "problème-réaction-solution". On crée d'abord un problème, une "situation" prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu'on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore: créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.
3 La stratégie du dégradé
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l'appliquer progressivement, en "dégradé", sur une durée de 10 ans. C'est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n'assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution si ils avaient été appliqués brutalement.
4 La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme "douloureuse mais nécessaire", en obtenant l'accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d'accepter un sacrifice futur qu'un sacrifice immédiat. D'abord parce que l'effort n'est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que "tout ira mieux demain" et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s'habituer à l'idée du changement et l'accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.
5 S'adresser au public comme à des enfants en bas-age
La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Exemple typique: la campagne TV française pour le passage à l'Euro ("les jours euro"). Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi?
6 Faire appel à l'émotionnel plutôt qu'à la réflexion
Faire appel à l'émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l'analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l'utilisation du registre émotionnel permet d'ouvrir la porte d'accès à l'inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements...
7 Maintenir le public dans l'ignorance et la bêtise
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage.
8 Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
Encourager le public à trouver "cool" le fait d'être bête, vulgaire, et inculte...
9 Remplacer la révolte par la culpabilité
Faire croire à l'individu qu'il est seul responsable de son malheur, à cause de l'insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l'individu s'auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l'un des effets est l'inhibition de l'action. Et sans action, pas de révolution!...
10 Connaître les individus mieux qu'ils ne se connaissent eux-mêmes
Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le "système" est parvenu à une connaissance avancée de l'être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l'individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.
Le but de la manipulation est de conditionner la pensée d'une population dans un but politique. Personne ne peut plus ignorer que les partis politiques ont déployé tout leur arsenal pour atteindre un objectif : gagner les élections. Ces élections (présidentielles, en l'occurrence) détermineront quel parti mettra en œuvre sa politique pour les cinq années à venir.
Les élections.
« L'objectif de l'élection est la désignation d'une ou plusieurs personnes pour exercer un mandat électoral (politique, économique, associatif, syndical, social,...) durant lequel elle(s) représente(nt) leurs électeurs. Par son vote, le corps électoral leur transfère la légitimité nécessaire pour exercer le pouvoir attribué à la fonction objet de l'élection.
Historiquement mise en oeuvre dans les régimes aristocratiques (Antiquité grecque) pour désigner les membres de l'exécutif, l'élection, devenue libre et étendue au suffrage universel, est une des caractéristiques majeures de la démocratie. Cependant, pour certains, qui sont partisans d'une démocratie directe, celle-ci doit pouvoir fonctionner sans élection, en particulier, par le referendum ou le tirage au sort des représentants.
On appelle "campagne électorale" la période qui précède une élection et durant laquelle les candidats et leurs partisans font la promotion de ceux-ci afin de récolter le plus grand nombre possible de voix. Elle est en général basée sur un "programme électoral" ou "programme politique" préalablement élaboré.
Le but principal du parrainage pour l'élection présidentielle est de limiter le nombre des candidatures fantaisistes. Cette disposition a été instaurée dans la loi de 1962 qui a institué le suffrage universel direct. Le nombre de signataires requis qui était de 100 est passé à 500 lors d'une réforme de la loi en 1976. A cette occasion, il a été décidé de rendre publique l'identité des élus signataires. »
La démagogie.
« Etymologiquement, la démagogie est l'art de conduire le peuple, de savoir lui parler et le charmer. Il n'y avait pas à l'origine une connotation péjorative, comme c'est très souvent le cas de nos jours.
La démagogie est une attitude politique et rhétorique visant à essayer de dominer le peuple en s'assurant ses faveurs et en feignant de soutenir ses intérêts.
Les propos démagogiques sont proférés dans le but d'obtenir le soutien d'un groupe en flattant les passions et en exacerbant les frustrations et les préjugés populaires. Pour cela, le démagogue utilise des discours délibérément simplistes, sans nuances, dénaturant la vérité et faisant preuve d'une complaisance excessive. Il fait ainsi appel à la facilité, voire à la paresse intellectuelle, en proposant des analyses et des solutions qui semblent évidentes et immédiates. Il n'est pas fait appel à la raison et il n'y a pas réellement de recherche de l'intérêt général.
La démagogie, qui est apparue avec la démocratie grecque, se retrouve dans toutes les démocraties, notamment en vue des élections. »
Le populisme.
En politique, le populisme désigne l'idéologie ou l'attitude de certains mouvements politiques qui se réfèrent au peuple pour l'opposer à l'élite des gouvernants, au grand capital, aux privilégiés ou à toute minorité ayant "accaparé" le pouvoir... accusés de trahir égoïstement les intérêts du plus grand nombre.
Pour les "populistes", la démocratie représentative fonctionne mal et ne tient pas ses promesses. Prônant une démocratie plus directe, ils ont donc pour objectif de "rendre le pouvoir au peuple". Lorsqu'ils sont au pouvoir, les populistes peuvent remettre en question les formes habituelles de la démocratie au profit d'un autoritarisme s'appuyant sur des institutions censées être authentiquement au service du peuple.
Le terme populisme est en général utilisé dans un sens péjoratif par ses opposants, c'est-à-dire les classes dirigeantes ou les politiciens au pouvoir, pour amalgamer et critiquer tous les "archaïsmes" et freins au développement de leur politique qu'ils pensent détecter parmi le peuple.
Le terme "populisme" sert aussi à dénoncer les démagogues qui mobilisent le peuple par des promesses électoralistes ou qui flattent ses "bas instincts" comme le nationalisme, la xénophobie, voire le racisme ou qui exacerbent les réflexes sécuritaires.
(Sources pour ces trois articles : toupie.org)
Nicolas Sarkozy.
« Anosognosie. Quelqu’un peut dire à Sarkozy qu’il se répète?
Publié le24 février 2012
« Je veux être le candidat du peuple de France. Je ne serai pas le candidat d’une petite élite contre le peuple » a-t-il affirmé (encore) récemment, fustigeant “ceux qui pensent que se tourner vers le peuple c’est du populisme”. Parmi ces élites, il a critiqué les banquiers et patrons qui ont “trahi” les valeurs qu’ils devaient défendre en s’accordant des rémunérations qui “défient le sens commun”.
C’est ce que j’ai lu sur le folio du blanc-Mesnil qui propose cette illustration très parlante…
Alors ! Quelqu’un peut lui dire qu’il se répète? (svp) Et, qu’il arrête aussi de nous prendre pour des cons.… »
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