samedi 29 janvier 2011

Question de latitude et de longitude... pour la Démocratie.

Si je vous disais que la démocratie s'applique non pas avec des règles, des textes de loi, une constitution ou des principes mais avec des coordonnées GPS. Ainsi, ce qui n'est pas possible en France, doit l'être en Egypte. Jugez-en vous-même grâce à ces deux versions d'une même intervention du Chef du Gouvernement français, François Fillon.
Première version.
« Le message du gouvernement français: pas d'ingérence dans les affaires égyptiennes.
Le Premier Ministre François Fillon a estimé samedi qu'"aucun pays ne peut prendre la place du peuple égyptien", alors que les manifestations hostiles à Moubarak s'intensifient samedi, notamment au Caire.
"Il faut que les violences s'arrêtent, personne ne peut accepter qu'il y ait des morts", a ajouté le chef du gouvernement.
François Fillon a par ailleurs mis en garde les autorités égyptiennes : "Ce que nous disons simplement au gouvernement égyptien, c'est qu'il faut qu'il entende les revendications"
Le Premier Ministre a affirmé : "Personne ne peut accepter ce déchaînement de violence, il faut que la violence cesse, il faut que le dialogue s'installe et il faut qu'il y ait des signes donnés, que les réformes que le président Moubarak a promises soient engagées"
Et il a souligné : "Il faut que les peuples aient un espoir d'avancer sur le chemin de la démocratie et de la liberté!»
Une autre version.
"C'est le peuple égyptien qui décide" et "aucun pays ne peut prendre la place du peuple égyptien", a déclaré samedi au Mans le Premier ministre François Fillon à propos des événements en Égypte.
"Il faut que les violences s'arrêtent, personne ne peut accepter qu'il y ait des morts", a ajouté le chef du gouvernement, alors que plusieurs dizaines de milliers de manifestants appelaient samedi au Caire au départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 29 ans.
Selon le ministère de la Santé égyptien, 38 personnes ont été tuées vendredi, ce qui porte à 48 le nombre de morts depuis mardi, en majorité des civils.
"Ce que nous disons simplement au gouvernement égyptien, c'est qu'il faut qu'il entende les revendications", a insisté devant quelques journalistes François Fillon, qui se trouvait au Mans pour l'inauguration du nouveau stade de la ville.
"Personne ne peut accepter ce déchaînement de violence, il faut que la violence cesse, il faut que le dialogue s'installe et il faut qu'il y ait des signes donnés, que les réformes que le président Moubarak a promises soient engagées", a affirmé le Premier Ministre.
"Il faut que les réformes qui sont annoncées se mettent en place", a-t-il insisté, en assurant :"Nous sommes extrêmement préoccupés" par la situation en Égypte.
"En ce moment, il vaut mieux éviter de fréquenter notamment les grandes villes égyptiennes. J'espère que ça ne durera pas", a-t-il précisé.
"Il faut que les peuples aient un espoir d'avancer sur le chemin de la démocratie et de la liberté. C'est ce que nous disons aux autorités égyptiennes", a affirmé François Fillon.
"L'Égypte est un grand pays qui compte énormément pour la stabilité du Moyen-Orient. Le peuple égyptien est l'ami du peuple français", a-t-il ajouté.
Légende des couleurs:
  1. En noir, le texte des journalistes.
  2. En rouge, les propos de François Fillon.
  3. En vert, les propos « étonnants » de François Fillon.
Pour bien se rendre compte du burlesque de la situation, il faut commencer par isoler du texte les fameux propos que j'ai reproduits en vert.
  1. « C'est le peuple égyptien qui décide! »
  2. « Il faut qu'il (le gouvernement égyptien) entende les revendications! »
Le jeu consiste à présent à faire une transposition de la manière suivante:
  1. Le Peuple de France descend dans les rue pour exiger le retrait de la réforme sur les retraites. Le nombre des manifestants se compte en centaines de milliers.
  2. Le gouvernement du Président Sarkozy, Premier Ministre en tête, refuse de céder.
  3. L'Egypte, grande amie de la France, s'inquiète. Le Président Egyptien demande à son homologue français d' « entendre les revendications ». Avec une pointe d'humour, il pourrait ajouter quelques phrases en puisant dans les thèmes favoris de la République Française: la démocratie, le siècle des lumières, la Révolution, la liberté, la souveraineté de la Nation etc...
  4. Le Président égyptien pourrait alors conclure par un extrait de la Constitution de la Cinquième République:
    « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice. »
    Il pourrait également rappeler que le principe de la République Française est : « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »
Imaginez un peu les réactions...

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