jeudi 6 janvier 2011

La parole au Peuple, leçon n°7.

Ce message fait suite aux précédents et concerne l'information et les différentes méthodes pour la décrypter. Je vais vous inviter à vous pencher sur les vœux du Président Sarkozy, dont le texte complet est consultable sur le site officiel de la Présidence de la République (elysee.fr). Pour tous ceux qui n'auront pas écouté en direct les propos de l'empereur Nicolaon Zéro (et c'est mon cas) j'ai dressé une liste des thèmes abordés, sortis de leur contexte, dégagés de la sucrette rhétorique et je vais les commenter, les compléter ou les rectifier.
Il est à noter que chacun des thèmes abordés par notre Président peut faire l'objet d'une recherche personnelle, d'un complément d'information et d'une confrontation avec les avis de personnalités de gauche ou de droite, d'experts divers et variés ou tout simplement de votre entourage familial et professionnel. C'est dans cette optique que je serai amené à donner quelques définitions usuelles, des acceptions différentes, des variantes et des commentaires, des indications et des renseignements utiles ainsi que des pistes de recherche supplémentaires pour une pleine compréhension du sujet. N'oubliez jamais que si ce personnage vous ennuie et que vous ne l'écoutez plus, lui continue à délivrer ses messages et que ceux qui sont directement concernés, eux, les écoutent toujours.
Voici ce qu'il convient de retenir de l'allocution présidentielles.
En guise d'ouverture, nous avons eu le droit à cette expression: « Mes chers compatriotes! » qui est une alternative à « Mesdames, mesdemoiselles, messieurs » ou « Française, français » après avoir été un temps « Citoyens, citoyennes! ».
Mes: adjectif possessif de la deuxième personne.
Cher: simple terme de familiarité, qui est estimé, d'un prix élevé, qui exige des dépenses.
Compatriote: personnes d'un même pays ou d'une même région. Ce mot peut être décomposé comme suit.
  • Con: insulte très courante dans notre beau pays de France, largement utilisée même dans un sens familier voire affectueux. L'expression « On est toujours le con de quelqu'un » illustre parfaitement le sens communément admis.
  • Patriote: qui aime sa patrie, s'efforce de lui être utile.
L'expression « mes chers compatriotes » peut donc être interprétée de diverses manières selon l'humeur et le ressenti de chacun. Le message de nouvel an peut être adressé tour à tour à ceux qui aiment leur pays mais que l'on méprise, qui peuvent coûter cher à la collectivité, aux proches qu'on estime, à l'exclusion des autres (qui seront définis et déterminés dans la suite du message), aux français en général, aux cons qui ont eu le culot de manifester ou, encore mieux, aux fidèles sujets (le « chers compatriotes » étant souligné par le possessif « mes ») comme si nous étions revenu dans l'ancien régime.
    1) la crise financière.
Définition: Grave dysfonctionnement de la sphère financière qui peut concerner les marchés boursiers (effondrement des cours), les réserves officielles de change, le crédit (créances massivement irrécouvrables) et/ou le système bancaire (risques excessifs et panique des déposants).
Les subprimes, des crédits à risque accordés à des foyers américains, ont été à l’origine d’une crise qui s’est transformée en crise financière internationale à l'automne 2008. Voici quelques explications pour mieux comprendre cette crise bancaire considérée comme la plus grave depuis la Grande Dépression de 1929.
Les subprimes, aussi appelés "crédits subprimes", sont des prêts hypothécaires à risque. Ce terme désigne plus particulièrement une forme de crédit immobilier qui est apparue aux Etats-Unis : les subprime loan ou subprime mortgage en anglais. Ces crédits, gagés sur le logement de l'emprunteur, ont été accordés à des ménages américains aux revenus modestes et ont permis à de nombreux Américains d'accéder à la propriété.
Les subprimes sont des crédits à risque, caractérisés par des taux d'intérêt variables et de niveau élevé, qui ont été accordés à des foyers à faibles revenus. En contrepartie de critères d'attribution moins stricts que pour des crédits classiques, les intérêts étaient plus élevés.
Pour que le crédit soit intéressant pour l'emprunteur, les banques et organismes de crédit spécialisés proposaient des taux bas en début de prêt (pendant les deux premières années) grâce à des montages sophistiqués avec des taux variables et des produits financiers complexes.
Pourtant, ces prêts représentaient au final un taux plus élevé pour l'emprunteur et un rendement plus important pour le prêteur afin de compenser le risque de non remboursement.
Par ailleurs, le risque de non remboursement était limité par la garantie hypothécaire prise sur le logement de l'emprunteur : si l’emprunteur ne pouvait plus faire face aux échéances de remboursement de son crédit immobilier, le prêteur se remboursait sur la revente du logement.
Les raisons de la crise
En 2006, les crédits subprimes représentaient 24% des nouveaux crédits immobiliers octroyés aux Etats-Unis. Or, les conditions d'octroi de ces crédits faisaient peser un risque de solvabilité sur des ménages à faible revenu. De fait, en 2007, près de trois millions de foyers américains étaient en situation de défaut de paiement
Les raisons de la "crises des subprimes" sont également liées à d’autres facteurs :
  • les taux d'intérêt de ces crédits étaient variables et indexés sur le taux directeur de la banque centrale américaine ; or, entre 2004 et 2007, la Réserve fédérale américaine ou FED a rehaussé son principal taux d'intérêt directeur, qui est passé de 1% en 2004 à plus de 5% en 2007.
  • les créanciers (banques et organismes de crédit spécialisés) ont titrisé une partie de ces créances ; cela signifie qu’ils les ont transformées en titres émis sur les marchés financiers, notamment en obligations appelées ABS et CDO qu’ils proposaient aux épargnants.
Le mécanisme de la crise
La hausse du taux directeur de la FED a entraîné celle des taux des crédits immobiliers aux Etats-Unis : les ménages ayant souscrits des subprimes à taux d'intérêt variable n’ont plus réussi à payer des échéances mensuelles en forte hausse.
Parallèlement, la demande de biens immobiliers a décru et la valeur des appartements et des maisons a baissé, entraînant du même coup une diminution de la richesse potentielle des emprunteurs.
La conjonction de ces deux facteurs défavorables a multiplié les défauts de paiement et les situations d'insolvabilité des emprunteurs (quand la revente des maisons ne suffisait plus à assurer au prêteur le recouvrement de sa créance).
La crise s'est ensuite propagée aux établissements de crédit et au secteur financier par l'intermédiaire des obligations de type ABS et CDO : quand les ménages n’ont plus pu rembourser leurs prêts, ces titres, très prisés des spéculateurs, se sont écroulés.
Source:http://www.gralon.net/articles/economie-et-finance/credit/article-les-subprimes---definition-et-raisons-de-la-crise-2235.htm
    2) Les licenciements.
Définitions (de sources diverses trouvées sur internet. Je ne suis pas responsable de ce qui est dit ni de la manière que c'est dit; mon choix n'est pas dû au hasard pour autant):
  • Rupture unilatérale et définitive de la part de l'employeur qui met fin au contrat de travail du salarié pour des motifs non imputables au salarié, motifs d'ordre économique ou technique.
  • Au contraire de l'embauche, qui est normale, le licenciement est scandaleux, inacceptable, intolérable. Un (salaud de) patron se doit d'embaucher, mais licencier est une preuve de mépris, un acte répréhensible par la séquestration, le blocage des locaux, la dégradation des biens de l'entreprise. (Argument extrême, voire extrémiste, cité parce qu'il existe mais que je ne cautionne pas)
Une petite référence à la Constitution:
« Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi. Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances. » (article 5 du préambule de la constitution de 1946)
Normalement, le rôle du gouvernement serait d'assurer à chacun un emploi (puisque c'est inscrit dans les textes) plutôt que de donner l'impression d'être fataliste devant l'adversité et de ne rien faire d'autre que tripoter les chiffres et de tricher sur le nombre des demandeurs d'emploi. Mais quand les idées ne viennent pas, il faut aller les chercher là où elles sont.
    3) L'injustice.
Définitions:
  • La justice est, dans sa conception occidentale, un principe philosophique, juridique et moral reposant sur le respect du droit comme fondement de la vie sociale et de la civilisation.
  • Injustice: manque de justice, d’équité; acte d’injustice.
  • Traitement injuste, abus de pouvoir.
L'injustice est d'autant plus grave qu'elle est connue et reconnue par ceux qui doivent la combattre. N'oublions pas cette sacro-sainte liberté qui permet à tous d'être justes ou injustes. (Avec beaucoup d'exagération, pas tant que cela, d'ailleurs, depuis l'établissement de la démocratie en Iraq par les gentils américains, sauveurs du monde « libre » les populations sont libres de s'entretuer mutuellement sous le regard attendri de la communauté internationale fière de ses exploits!)
    4) Les origines de la crise.
Quelques définitions additionnelles:
  • Terme qui désigne le moment bref de retournement de la conjoncture économique. (Remarque: en France, ça a commencé avec le premier choc pétrolier en 1973. Est-ce cela un moment bref?)
  • La crise c'est quand "le neuf est trop neuf et le vieux trop vieux" disait Gramsci. (voir note plus bas) L'idéogramme chinois pour écrire « crise » assemble le mot danger et le mot opportunité.
  • Il s'agit d'une « mutation » dont chacun, surtout s'il est investisseur, doit apprendre à tirer le meilleur parti. (Autrement dit, elle profite toujours à quelqu'un! Et ce quelqu'un, ce n'est jamais vous!)
  • Une crise économique est une dégradation brutale de la situation économique et des perspectives économiques. (On avait remarqué!)
    Note: Antonio Gramsci (Ales, Sardaigne, le 23 janvier 1891 - Rome, le 27 avril 1937) est un écrivain et théoricien politique italien d'origine albanaise. Membre fondateur du Parti communiste italien, dont il fut un temps à la tête, il finit emprisonné par le régime mussolinien. En tant qu'intellectuel, il a notamment étudié les problèmes de la culture et de l'autorité, ce qui en fait un des principaux penseurs de la tradition marxiste. Il oppose à la dialectique matérialiste une « philosophie de la praxis ». Sa conception de l'hégémonie culturelle comme moyen du maintien de l'État dans une société capitaliste a fait date.
Le commentaire de notre Président ne manque pas d'un certain piquant. Il reconnaît, sans rire, que les salariés, confrontés à l'injustice, le thème abordé précédemment, ne sont pas responsables de la crise. Mais ce n'est pas pour autant que les vrais coupables sont cités.
  1. Un peu de brosse à reluire.
Quand un politique n'a pas de solution à apporter, surtout lorsqu'il est au pouvoir et qu'il est supposé l'exercer, il se contente de constater les faits, de s'en affliger, d'adopter des airs contrits et de circonstance, d'éprouver des sentiments qui lui sont ordinairement étrangers et de mimer la compassion. Quelque fois, pour démontrer qu'il est bel et bien informé de la situation, en bonus théâtral, le politique sait remercier, s'étonner et s'extasier, ce qui ne lui coûte rien, hormis des leçons de comédie. Pour les vœux de cette année, les motifs d'émerveillement ont été ceux-ci:
  • le travail des français (pour ceux qui en ont encore un! Il va falloir se méfier d'un autre concept mystérieux: la conjoncture, dont les définitions seront citées à la suite de ce quelques points.)
  • le courage des français (heureusement qu'ils en ont)
  • les capacités d'adaptation (C'est une blague de politicien pour dire, qu'en fait, les citoyens n'ont pas encore tout vu!)
  • les avantages de notre modèle social (Il faut toujours avoir une grande méfiance quand un politique, surtout s'il est Président de la République et équipé d'un ego démesuré, parle d'un avantage existant. Si cet avantage touche le plus grand nombre, soyez assuré qu'il aura une durée de vie fort limitée!)
Quelques éclaircissements sur le terme de « conjoncture »:
  • Occasion, concours de circonstances.
  • Pronostic relatif à l'évolution prochaine des événements dans le domaine économique, social, politique ou démographique formulé sur la bases d'une observation attentive des statistiques et des faits, d'une présentation objective de la situation présente et d'une tentative d'explication de l'évolution antérieure.
  • Ensemble des éléments constituant la situation présente (qui peut être sujette à caution du fait d'un grand nombre de mensonges possibles.)
    6) La récession.
Définitions:
  • Une récession économique est une diminution plus ou moins prolongée de l'activité économique (attention: la récession est toujours associée à la notion de croissance qui peut être positive ou négative, en dehors de toute logique mathématique!)
  • Récession: croissance négative préservant l'emploi des catastrophologues (C'est bien ce que je disais au point précédent!)
  • Rigoureusement parlant, il s'agit d'une période d'au moins deux trimestres consécutifs au cours desquels la croissance économique stagne ou diminue. (Au delà de cette durée, définie de façon stricte, c'est ce qu'on serait porté à croire, les termes font peur. On n'utilise jamais les termes de faillite, de ruine, d'échec ou de catastrophe: on leur préfère ceci: « la croissance revient! » ou « Elle va revenir! » sans jamais dire quand ou préciser si c'est réellement possible!)
  • On parle de récession économique lorsque le PIB (voir par ailleurs) d'un pays diminue pendant deux trimestres consécutifs. (voir commentaire ci-dessus)
Définitions du PIB:
  • Valeur totale de tous les biens et services produits dans un pays donné au cours d’une année donnée
  • Le produit intérieur brut (PIB) est un indicateur économique très utilisé, qui mesure le niveau de production d'un pays.
Pour Nicolas Sarkozy, la récession a été, en France, moins sévère qu'ailleurs. Ce n'est pas forcément vrai, ça peut même être complètement faux, mais l'essentiel est de ne pas épouvanter les foules. Quitte à les épouvanter, autant que ce soit pour des motifs qui servent. Ces motifs seront vus plus loin, pas seulement par mes commentaires, par le Président en personne, sous couvert de sécurité!
    7) l'espérance en 2011 grâce à 2010.
L'espoir réside entièrement dans le retour de la croissance. C'est certain, elle va revenir en 2011. On ne connaît pas encore la date mais c'est planifié dans le calendrier des fantasmes politicards et des promesses qui servent aux campagnes électorales (il y a des élections en 2011, l'espoir, c'est pour avant; pour après, c'est la faute des autres!) Il suffit d'attendre, et nous allons attendre...
En économie, la croissance désigne l'évolution annuelle, exprimée en pourcentage, du P.I.B. (Produit intérieur brut) ou du P.N.B. (Produit national brut). Pour éviter le problème dû à l'augmentation des prix, la croissance est calculée en "monnaie constante" (hors inflation), le P.I.B. étant corrigé de l'augmentation de l'indice des prix. Ceci permet de calculer une croissance en volume.
La formule de calcul, dans le cas du PIB de l'année "n", est la suivante.
      Croissance = [ PIB(n) - PIB(n-1) ] / PIB(n-1)
(je vais traduire, pour tout le monde: vous prenez un chiffre de 2009, ça peut concerner n'importe quoi, vous prenez le même mais pour 2010. Vous faites une soustraction et vous divisez le nombre obtenu par celui de l'année de départ. Le résultat, quel qu'il soit, fera l'objet d'analyses interminables de la part d'experts dont les prédictions seront presque aussi justes que n'importe quel horoscope.)
On distingue généralement :
  • La croissance extensive : augmentation des quantités de facteurs de production (culture de nouvelles terres, ouverture de nouvelles usines). La croissance extensive génère des créations d'emplois.
  • La croissance intensive : augmentation, par des gains de productivité, de la production à volume de facteurs de production identiques, notamment sans création d'emplois supplémentaires.
Une croissance du PIB n'implique pas nécessairement une élévation du niveau de vie. En effet, si la croissance démographique est plus rapide que la croissance du PIB, le PIB par habitant diminue. En outre, certaines activités ne sont pas prises en compte dans son calcul : voir "les limites du PIB".
D'une manière plus générale, la croissance correspond, pour une nation, à une augmentation soutenue et durable - pendant une période suffisamment longue - de la production de biens et de services appréhendée par des indicateurs comme le PIB ou le PNB. Cependant, n'étant qu'une mesure quantitative d'un agrégat économique, la croissance n'est qu'une des composantes du développement qui est une notion plus abstraite et qualitative. Il peut donc y avoir croissance sans développement et inversement du développement sans croissance.
La croissance telle qu'on la définit et qu'on la mesure aujourd'hui est un phénomène relativement récent à l'échelle de l'humanité qui peut être daté du début de l'industrialisation.
(Source: http://www.toupie.org/Dictionnaire/Croissance.htm)
Pour le Président de la République, le baromètre est calé sur l'espoir. C'est pour cela que les réformes commencent à porter leurs fruits seulement maintenant. Ce n'est pas fini: les universités se modernisent, des moyens financiers considérables ont été alloués aux chercheurs (C'est sûrement pour cela qu'ils sont rachetés par les pays étrangers!) Et puis si tout cela a été possible, c'est grâce au grand emprunt (que ce soit pour vous ou pour l'état, un emprunt se rembourse. Qui paie? Vous, avec vos impôts, la hausse de la TVA, les augmentations diverses, et j'en passe! C'est un des seuls cas que je connaisse (avec le divorce et la séparation de biens avec contrat de mariage et une bonne dose de mauvaise foi de la mariée) où celui qui rembourse n'a jamais vu la couleur d'un centime même d'euro.)
Quitte à vous faire payer, on ajoutera à la liste de ce que vous rembourserez, ceci: le crédit d'impôt recherche pour l'innovation accordé aux entreprises, les heures supplémentaires défiscalisées (mais que vous payez quand même, avec vos impôts), en référence au « travailler plus pour gagner plus » de la campagne électorale. Tout cela pour que le Président de la République puisse affirmer, toujours sans rire, que ces efforts ont permis de soutenir le pouvoir d'achat malgré la crise. Il ne faudra pas oublier que les prix, en euros, ont fini par se caler sur le chiffre qu'ils avaient, en francs, pour une augmentation des prix pharaonique de l'ordre de 655,96 pour cent. (Je vous laisse imaginer le prix des articles s'il fallait les reconvertir en francs! Faites un essai avec une laitue, un éclair au chocolat ou tout autre produit de consommation courante, vous serez effarés!)
    8) Ce que vous devriez croire sur les retraites.
Le Président de la République s'était livré à un moment d'émotion en félicitant les français (souvenez-vous, c'était un peu plus haut) il choisit de se féliciter de ses actions (ce que peu de monde a fait, en dehors des lèche-bottes habituels). Quels sont donc ces motifs d'auto-satisfaction:
  • Le régime des retraites mis à l'abri de la faillite (on recule tout de deux ans, mais il faudra recommencer)
  • Les pensions des aînés sauvées (de quoi, ce sera la surprise!)
  • La réforme s'est faite sans violence grâce au service minimum (c'est une façon très élégante, mensongère certes, diplomatique, d'avouer que les non-grévistes étaient solidaires avec les grévistes et que, contrairement à ce qui se faisait jusque là, on n'avait pu monter les uns contre les autres)
  • Hommage à la maturité et l'intelligence collective. (Pour les manifestations?)
Tous ces motifs, les français les ont peut-être avalés, mais de travers.
    9) Une tranche d'Europe.
Il ne saurait y avoir de discours sans une pincée d'Europe. Les français ont refusé la constitution, ils ont le traité de Lisbonne (c'est la même chose, rassurez-vous! Ils vous avaient demandé votre avis pour l'une mais pas pour l'autre)
  • L'Europe qui a tenu bon face à la crise (En êtes-vous si certain, Monsieur le Président? Et la Grèce? A-t-elle vraiment tenu bon?)
  • La sortie de l'euro n'est pas d'actualité (les affirmations, lorsqu'elles sont catégoriques, sont souvent fantaisistes! Un exemple parmi d'autres: la privatisation d'EDF)
  • 60 ans de construction européenne ont apporté la paix et la fraternité sur notre continent. (La fraternité! Bien sûr, on y croit!)
  • la protection de notre industrie (en lieu et place de protection, il faut lire ruine)
  • la réciprocité et la fin de la naïveté dans les discussions commerciales avec nos principaux partenaires.
  • L'Europe est essentielle à notre avenir, à notre identité et à nos valeurs. (Gardez en mémoire ces deux mots: identité et valeurs! Ils reviennent trop souvent sur le tapis)
    10) Encore quelques efforts.
Pour compléter un tableau merveilleux, quelques efforts sont encore à faire:
  • Il faut être plus compétitifs,
  • former mieux nos jeunes (au chômage?),
  • travailler mieux, (ou travailler, tout court)
  • réduire nos dépenses publiques et nos déficits (reste à savoir comment, c'est à dire : qui va payer!)
  • équilibrer les comptes (Pourquoi ne pas revendre l'avion présidentiel qui coûte cher aux contribuables, rien qu'en gardiennage)
Le tout avec cette petite menace déguisée: si nous n'acceptons pas la politique du gouvernement, notre indépendance sera gravement menacée. (Elle l'est déjà, et plus qu'on croit)
    11) Les prochaines présidentielles.
Les élections présidentielles de 2012 ont fait l'objet de quelques commentaires très sobres dont celui-ci : 2011 ne sera pas une année d'immobilisme pré-électoral. Nous savons donc ce qu'elle ne sera pas, pour ce qu'elle sera, il faudra consulter les horoscopes dont il a déjà été question.
    12) Quelques mensonges.
Mes chers amis, je vous livre la révélation du siècle, la phrase magique qui résout tout, la maxime miracle, l'apothéose rhétorique (et consulaire) du divin empereur Nicolaon Zéro: « La difficulté ne compte pas lorsque sont en jeu l'intérêt de la nation et le bien commun des Français. » Et ce n'est pas tout! En guise de cerise sur le gâteau, le président Sarkozy espère nous faire gober qu'il va « privilégier en toutes circonstances l'intérêt général. » Comme s'il savait ce que c'était!
    13) D'autres mensonges pieux.
  • Suite des réformes (Parce que rien n'est terminé! Il va donc y avoir du sport!)
  • Préserver notre modèle et notre identité (Encore ce terme « identité »! Ça tourne à l'obsession!)
  • Protéger (les français retraités) de la dépendance car chacun a le droit à sa dignité face aux souffrances du grand âge.
  • Les protéger des délocalisations en harmonisant notre fiscalité avec nos voisins Allemands. (Si quelqu'un a une explication à donner à cette affirmation, je suis preneur!)
    14) Une vision bien particulière de la démocratie.
Placé en fin de discours, la partie qui va suivre vaut le détour:
  • « Il faut protéger (les français) de la violence chaque jour plus brutale de la part de délinquants multi-réitérant en ouvrant nos tribunaux correctionnels aux jurés populaires. »
  • « Le peuple pourra donner son avis sur la sévérité de la réponse à apporter à des comportements qui provoquent l'exaspération du pays. »
Ce paragraphe a été développé dans le numéro 8 des chroniques de la RRF, consultable en ligne sur le site http://pascaldequeant.blogspot.com et il est probable que je lui consacrerai la leçon 8.
    15) Encore des mensonges.
Comme pour faire diversion, quelques thèmes prometteurs (mais mensongers) ont été abordés et ne reposent sur rien de concret. Je cite son excellence:
  • « Sans relâche, toute cette année (sera) au service d'une prospérité française retrouvée. » (Est-il nécessaire de prendre les français pour des crétins au point de vouloir leur faire gober une sottise pareille? Il n'y a qu'à se souvenir de tous ces licenciements scandaleux dans toute la France pour remplacer les choses dans leur véritable contexte: la prospérité est un mythe puisque l'industrie est complètement ruinée.)
  • « (Cette prospérité) nous permettra de créer les emplois dont nous avons besoin. » (par simple logique mathématique, si la prospérité amène la création d'emplois, l'absence de prospérité n'en créera pas!)
  • « Je ferai mon devoir. » (ou celui des banques et des grosses industries étrangères)
  • « En écoutant, en dialoguant! » (Pas de commentaires particuliers! Monsieur Sarkozy ne sais même pas que ça existe!)
  • « Mais lorsque le moment sera venu, je prendrai les décisions qui s'imposent dans un esprit de vérité et de justice. » (idem)
Toutes ces belles paroles (il ne doit pas y avoir grand monde pour croire des trucs pareils) pour arriver à un « respect scrupuleux de nos principes républicains les plus chers. »
    16) Une tranche de laïcité à la française.
  • La laïcité et le refus du communautarisme.
  • La loi portant interdiction de la burqa sera appliquée dans l'esprit comme dans la lettre.
  • Le rappel à chacun qu'il ne peut exister de droit sans la contrepartie de devoirs.
Ce ne sont là que des généralités qui ne font que reprendre les thèmes anti musulmans qui font, hélas, partie de la propagande gouvernementale.
    17) Leçons de morale républicaine.
  • l'école est obligatoire.
  • L'absentéisme est inacceptable car il condamne à l'échec ceux qui s'y abandonnent.
  • Le respect de la loi est intangible et on ne la bafoue pas.
  • le respect dû à la France par ceux que nous accueillons est une exigence.
  • L'égalité des chances et la justice qui ne sont ni l'égalitarisme ni l'assistanat et qui doivent nous conduire à considérer la revalorisation du travail comme une priorité absolument intangible.
  • La liberté enfin qui doit aller de pair avec le respect que chacun doit aux autres.
    18) Le nouvel ordre mondial.
  • la lourde responsabilité de la double présidence du G 20 et du G 8.
  • Elle défendra l'idée d'un monde plus régulé, moins brutal où l'interdépendance oblige chacun à davantage écouter l'autre.
  • Elle défendra la France vigoureusement ses intérêts sans jamais renoncer à ses valeurs, quant au multilatéralisme, au respect des droits de l'Homme, au combat pour le développement et à l'impératif de la protection de notre planète.
    19) Final en forme de pleurnichette.
Deux larmichettes faussement contrites pour:
  • Nos otages pour qui nous continuerons à mobiliser toutes nos forces jusqu'au jour de leur libération,
  • Nos soldats qui passent cette fin d'année loin de leur famille en risquant leur vie pour défendre nos valeurs et notre liberté.
Voilà ce que les vœux de monsieur le Président contenaient.

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