« L'esclavage humain a atteint son point culminant à notre époque sous forme de travail librement salarié. » (George Bernard Shaw, extrait du Bréviaire d'un révolutionnaire)
« Les deux types de révolutionnaires : les apôtres et les techniciens. » (Roger Martin du Gard) Mon commentaire : je ne suis pas apôtre !
J'ai choisi de bâtir ma campagne électorale (qui a commencé officiellement et timidement) autour de des trois points suivants :
- Replacer le Président de la République dans son rôle de médiateur entre le gouvernement (quel qu'il soit) et la Nation (souveraine, rappelons-le!)
- Donner la parole au Peuple en établissant un partenariat entre les élus et les électeurs, par la mise en place des Comités de Citoyens,
- Considérer le bulletin blanc comme l'expression d'un refus et le comptabiliser comme tel.
Ainsi, je ne le répéterai jamais assez, si je veux que le Peuple (un mot qui n'a rien de vulgaire, bien au contraire) puisse s'exprimer, et surtout, être entendu et considéré comme une composante à part entière de la République (ce qu'il est dans le texte, mais uniquement là!) ce n'est pas pour lui donner le pouvoir. Les slogans du type « le pouvoir au peuple » même s'ils finiront par être d'actualité un jour, sont pour l'instant à oublier. Sous couvert de pouvoir au Peuple, des régimes ont bâti des totalitarismes qui ont fini par s'effondrer d'eux mêmes. Il est des dictatures du prolétariat comme des démocraties occidentales : les concepts qu'on agite devant le foules pour calmer les ardeurs sont des illusions auxquelles nous faisons tous semblant de croire jusqu'au jour où les faits nous démontrent qu'on nous a bernés.
Donner la parole au Peuple, cela semble, a priori, un argument de campagne fort maigre. Les faits, l'actualité du moment et nombre d'indices relevés un peu partout démontrent que le Peuple (c'est à dire vous et moi!) n'a pas la parole et que, pour le peu qu'il la prenne, des efforts démesurés sont entrepris pour la lui retirer. Voici quelques exemples qui illustreront que prendre la parole n'est pas une chose aisée et qu'il faut parfois s'imposer pour se faire entendre.
- « La Révolution tunisienne de 2010-2011, parfois appelée en Occident « Révolution de jasmin », est une suite de manifestations insurrectionnelles survenues en Tunisie en décembre 2010 et janvier 2011 et ayant abouti au départ du président de la République, Zine el-Abidine Ben Ali, en poste depuis 1987. Pour les Tunisiens, le terme « Révolution de jasmin » faisant référence à la prise de pouvoir de Ben Ali, ils préfèrent eux-mêmes le nom de « Révolution pour la dignité ».Parties de la ville de Sidi Bouzid, d'où le nom original de « révolte de Sidi Bouzid » ou d'« intifada de Sidi Bouzid », ces manifestations sont menées en protestation contre le chômage qui touche une forte proportion de la jeunesse, plus particulièrement les jeunes diplômés, la corruption et la répression policière. Elles débutent le 17 décembre 2010, après l'immolation par le feu d'un jeune vendeur ambulant de fruits et légumes à Sidi Bouzid, Mohamed Bouazizi, dont la marchandise avait été confisquée par les autorités. » (source wikipedia)
- « Le 11 février. L'Egypte s'apprête à une journée d'intense mobilisation après l'annonce en demi-teinte du président Moubarak la veille. Tandis que la protestation enfle, une première information, qui tombe en milieu d'après-midi, enflamme les protestataires. Le président Moubarak a quitté la capitale. Son parti annonce qu'il s'est rendu à Charm El-Cheik. A 18H00 (heure locale), la nouvelle tombe, le vice président annonce qu'Hosni Moubarak a démissionné. Il a donné autorité à l'armée pour gérer les affaires du pays, précise Omar Souleimane. Au 18ème jour de révolte, la rue égyptienne renverse son président au pouvoir depuis 30 ans. » (source www.metrofrance.com)
- « Au Maroc, tout le monde s'est posé la question de savoir si l'effet de contagion pouvait atteindre le royaume. Question secrètement posée, mais presque jamais débattue en public. Les gens se limitent à en discuter dans le secret de leur domicile, et la simple évocation de la question en public pourrait faire changer les couleurs de votre interlocuteur.Les revendications sociales n'ont pas particulièrement émergé ces derniers jours, en tout cas, pas à la vue du citoyen lambda. Et quand bien même on voudrait s'en informer, la une des médias officiels s'est encore enquis des déplacements royaux pour inaugurer des projets quand la presse du monde entier a fait la une de toute sa semaine sur l'actualité tunisienne. » (source : lemonde.fr)« Dans son premier discours adressé à la nation marocaine depuis les manifestations du 20 février, le roi Mohamed VI a pris de court ses soutiens comme ses détracteurs. Jeudi 9 mars au soir, il a annoncé qu'une commission ad hoc allait s'atteler à préparer une "réforme constitutionnelle globale", qui sera présentée en juin pour approbation au peuple marocain lors d'un référendum. Outre le renforcement du pluralisme, des droits de l'homme et des libertés individuelles, le souverain a promis que le statut du premier ministre, "en tant que chef d'un pouvoir exécutif effectif", et celui des partis politiques seront "renforcés" dans le cadre de cette réforme constitutionnelle.Les réformes annoncées par le monarque laissent présager que "tout se fera dans une dynamique de réformes et non de révolution, ce qui est plus rassurant pour la population marocaine", estime M. Ferrié. Abdelouahed Radi, secrétaire général de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), qui compte trente-huit députés à la chambre des représentants, estime en effet que "ce discours constitue une révolution tranquille faite conjointement par le peuple et le roi". Il se dit satisfait du contenu et de la forme, tout ayant été fait "pour la première fois" dans la transparence. » (source : lemonde.fr)
- « Redoutant que l'onde de choc les atteigne, les dirigeants algériens ont mis en oeuvre des mesures sans précédent pour tenter de s'assurer le soutien du peuple. Mais les adversaires du président Abdelaziz Bouteflika jugent qu'en dépit de ses immenses réserves pétrolières et gazières, l'Algérie est confrontée à de profonds problèmes structurels: déficit de libertés démocratiques, chômage persistant et vétusté du logement.Ces questions-là, ajoutent-ils, ne seront pas réglées si facilement. Quant aux mesures prises par le pouvoir, dit Mohamed Lagab, politologue et enseignant à l'université des sciences politiques d'Alger, "c'est comme une aspirine prescrite à un malade du cancer. Ça apaise la douleur un moment, mais ça ne règle pas le problème". » (source : http://fr.news.yahoo.com/4/20110305/twl-algerie-contestation-bd5ae06_1.html)
- « Après la Tunisie et l'Egypte, la Libye, le plus gros pays producteur de pétrole et de gaz d'Afrique, est entrée à son tour en ébullition. Le 13 février 2011, des émeutes contre le régime du colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 1969, ont éclaté à Benghazi la deuxième ville du pays. Malgré la répression sanglante qui a fait plusieurs centaines de victimes, les manifestations ont rapidement gagné le reste du pays. La communauté internationale alarmée par la violence de la répression, fait pression pour exiger le départ du dictateur. L' ONU, puis les Etats-Unis et l'Union européenne, ont adopté des sanctions contre Kadhafi. Plusieurs dizaines de milliers de ressortissants libyens et étrangers ont fui le pays. » (source : http://www.courrierinternational.com/dossier/2011/03/01/la-revolution-libyenne)Pour compléter le tableau libyen, voir cet article à l'adresse suivante : http://www.fonjallaz.net/RPCon/Kadhafi/Kadhafi.html
- « Le chef de l'Etat yéménite Ali Abdoullah Saleh, au pouvoir depuis plus de 30 ans et confronté lui aussi à des manifestations hostiles, a annoncé ce mercredi qu'il ne chercherait pas à briguer un nouveau mandat, l'actuel expirant en 2013. De même, il s'est engagé à ne pas transmettre les rênes du pouvoir à son fils.«Pas de prolongation, pas de transmission», a dit Ali Abdoullah Saleh, qui s'exprimait à la veille d'un grand rassemblement prévu dans la capitale Sanaa à l'occasion d'un «jour de colère» dirigé contre lui. Fin janvier, le parti au pouvoir au Yémen a proposé à l'opposition de nouer un dialogue dans le but de mettre fin au mouvement de manifestations antigouvernementales.A l'image de la révolution tunisienne et de la contestation en cours en Egypte, des milliers de Yéménites sont descendus ces derniers jours dans les rues de Sanaa pour demander le départ du président Saleh. » (source : http://www.20minutes.fr/ledirect/663084/monde-revolte-yemen-president-briguera-nouveau-mandat-2013)
Voilà ce qui se produit quand le Peuple est prié de se taire. Souvenons-nous que notre pays a plusieurs fois traversé des temps de révoltes, d'émeutes et de révolutions.
- La Jacquerie ou Grande Jacquerie est un soulèvement paysan survenu en 1358 dans les campagnes d'Île-de-France, de Picardie, de Champagne, d'Artois et de Normandie, lors de la Guerre de Cent Ans dans un contexte de crise politique, militaire et sociale. Ses causes sont multiples, conjoncturelles - ainsi l'impopularité de la noblesse après la bataille de Poitiers (1356) - et structurelles - misère des campagnes dévastées par les armées.
- La jacquerie des gautiers est une révolte paysanne du XVIe siècle.Elle se déroule dans le contexte des guerres de religions au moment de la huitième guerre de religion (1588-1598) qui fut appelée aussi la guerre des Trois Henri, alors que la situation économique est préoccupante. Elle tire son nom du village de La Chapelle-Gauthier dans le département actuel de l' Eure d'où la révolte partit en 1589, à la suite du viol d’une femme par un soldat. Les révoltés sont rejoints par les villageois des alentours et réunit 6 000 hommes. Elle est surtout antifiscale.Un dénommé Vaumartel en prend la tête mais le contrôle de la révolte est vite récupéré par les Ligueurs catholiques sous les ordres du Comte Charles de Cossé-Brissac, qui les envoie combattre les troupes royales de Montpensier qui assiègent Falaise tenue par les partisans du duc Henri Ier de Guise. Laissant Falaise, les troupes royales se portent à la rencontre de cette armée hétéroclite qui arrive et remporte la victoire. Cossé-Brissac se réfugie à Falaise alors que Vaumartel est tué. Le reste des troupes paysannes se dirige vers Vimoutiers, poursuivie par une partie de l'armée royale qui les extermine presque complètement. En 1590, les survivants retournent à leur village en signant une promesse de me plus prendre les armes.
- Révoltes de 1593 – 1595 : Ces révoltes ont lieu dans le contexte des guerres de religion. À partir de Turenne en Limousin en 1594, elle se répand ensuite dans le Périgord. Massacrés par la noblesse en juin 1594, les révoltés rejoignent le camp des royalistes. En juillet 1595, les croquants se révoltent à nouveau et, en septembre, ils combattent la noblesse locale : les batailles de Saint-Crépin d'Auberoche et de Condat-sur-Vézère mettent fin à la révolte.D'autre part, en Guyenne, de 1593 à 1595, des insurrections se développent, encadrées par les notables royalistes, catholiques modérés ou protestants, partisans d'Henri IV. Leurs principales revendications sont néanmoins toujours fiscales et l'influence de la question religieuse est faible. Ces croquants ont le mépris des villes et leurs principaux ennemis sont les chefs ligueurs. Il arrive que ces révoltés deviennent dangereux pour le pouvoir royal, tels les croquants du Languedoc massacrés par les troupes royalistes.On trouve des révoltes similaires en Bourgogne où les vignerons se révoltent.
- Révolte de 1624 en Quercy : Les paysans du Quercy se révoltèrent au printemps 1624 suite à l'annulation de l'exemption à la gabelle dont bénéficiait le Quercy. Entre 5.000 et 16.000 hommes, armés de bâtons, d'outils, de piques et certains de fusils et ont brûlé les propriétés et récoltes des collecteurs d'impôts. Les révoltés ont été dispersés à Cahors sans combat par l'armée de Richelieu. Les chefs de la révolte ont été exécutés: Doüat a été écartelé le 8 juin 1624 à Figeac et Barrau pendu à Gramat le 10 juin. Les paysans ont été soumis aux collecteurs d'impôts.
- Révoltes de 1635 – 1637 : Une autre révolte de croquants a lieu plus tard dans le contexte de la guerre contre l'Espagne : la pression fiscale est lourde et des émeutes éclatent en Guyenne en 1635. À l’origine, elles sont dues à la taxe des cabaretiers (sur le vin), mais la contestation porte aussi sur les trop fortes tailles et les insurgés réclament également une dîme qui ne profiterait qu’aux petits curés, car ils méprisent le haut clergé. La révolte est proche des petites villes mais voue une haine au pouvoir centralisateur parisien.En 1636, des soulèvements dans les campagnes apparaissent contre les tailles en Angoumois et au Périgord. La Mothe de la Foret, un gentilhomme, prend leur tête en 1637. Sous son commandement, la guerre est ordonnée et il interdit le pillage. C’est le début de l’une des plus grandes guerres civiles déclenchées par des paysans.Le duc de La Valette, envoyé par le roi, arrive du Pays basque avec trois mille hommes et met fin à la révolte le 1er juin 1637 à la bataille de La Sauvetat-du-Dropt. Un millier de croquants meurent, mais une amnistie sera accordée.
- Révoltes de 1638 – 1642 : Mais dès 1638, Pierre Grellety prend la relève et poursuit les embuscades et les coups de main, tout en repoussant les soldats du Roi, beaucoup plus nombreux. En 1642, la révolte s'arrêtera avec l'amnistie des rebelles par Richelieu, plus préoccupé par les relations avec le royaume d'Espagne.
- Révolte de 1643 : En juin 1643, à la mort de Louis XIII, les paysans du Rouergue, dits les croquants, se soulèvent. Les révoltés menés par Bernard Calmels, dit Lafourque investissent Marcillac, la révolte s'étend, ils sont 1200 ensuite à de rendre à Villefranche-de-Rouergue. Dirigés par le chirurgien Jean Petit et le maçon-aubergiste Guillaume Bras, ils contraignent l'intendant de Charreton à signer deux ordonnances, l'une donnant décharge des tailles de l'année pour tout le Rouergue, l'autre les ramenant au taux de 1618. Forts de cette réussite, les croquants reviennent au cœur de l'été, au nombre de 10.000, mettre le siège devant Villefranche, mais ils sont défaits par le gouverneur de province. Les meneurs sont arrêtés. Jean Petit et Guillaume Bras sont roués vifs. Bernard Calmels parvient à s'échapper et se replie au château de Najac.Les troupes de Mazarin, menées par le comte de Noailles, gouverneur de Najac, reprennent Najac. Bernard Calmels et deux de ses lieutenants, Ferrier, et le tisserand Mathieu Vergnes, sont arrêtés, condamnés et roués vifs en octobre 1643. La tête de Bernard Calmels sera exposée au bout d'un pic sur une tour de Marcillac d'où était partie la révolte. (source : wikipédia)
- Pour conclure cette liste (incomplète), il faudra se souvenir de ses cours d'Histoire des années de collège et de lycée et se pencher sur les révolutions suivantes :
- La grande Révolution, celle de 1789, et plus particulièrement les années 1789 à 1791, qui ont apporté « la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen », la Constitution de l'An I, et les bases de la République actuelle. (Pour les années suivantes, celles qui vont de 1792 à 1794, la Convention a imaginé le Comité de salut public, la guillotine et le massacre des vendéens)
- La révolution de 1830 qui a débarrassé la France de Charles X, frère à la fois de Louis XVI (guillotiné le 21 janvier 1793) et de Louis XVIII (que le Congrès de Vienne avait remis sur le trône après les deux abdications de l'Empereur Napoléon, et qui régna de 1815 à 1824). Charles X est le dernier des Bourbons à avoir régné (son petit-fils, Henri « V », comte de Chambord serait revenu sur le trône après le désastre de Sedan et la Commune s'il n'avait pas eu la lubie d'exiger le drapeau blanc au lieu du tricolore)
- La révolution de 1848 qui a vu le roi des français Louis-Philippe partir en catastrophe et en exil parce qu'il ne voulait pas connaître le même sort que son cousin Louis XVI.
- « La Commune de Paris est une période insurrectionnelle à Paris qui dura deux mois environ, du 18 mars au 28 mai 1871 (« Semaine sanglante » des 21-28 mai). Cette insurrection contre le gouvernement issu de l'Assemblée nationale, qui venait d'être élue au suffrage universel masculin, établit une organisation proche de l'autogestion pour la ville. Elle est la réaction à la défaite lors de la Guerre franco-allemande de 1870 conduisant à l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Empire Allemand nouvellement créé. Dans plusieurs autres villes de France (Marseille, Lyon, Saint-Étienne, Narbonne, Toulouse, Le Creusot, Limoges[1]), des communes furent proclamées à partir du 23 mars 1871, mais elles furent toutes rapidement réprimées. Pour Karl Marx, c'est la première insurrection prolétarienne autonome. »
- « Le Front populaire est une coalition de partis de gauche qui gouverna la France de 1936 à 1937. Il réunissait les trois principaux partis de la gauche, la SFIO, le Parti radical-socialiste et le PCF (qui soutenait les deux premiers sans participer directement au gouvernement), mais également toute une nébuleuse d'autres mouvements. Le gouvernement de Front populaire fut le premier de la IIIe République dirigé par les socialistes. Il initia plusieurs réformes sociales importantes et constitue encore aujourd'hui une des références incontournables de la mémoire et de l'histoire de la Gauche française. L'assemblée élue lors des élections de 1936 demeura inchangée jusqu'à la défaite de la France face à l'Allemagne en juin 1940. »
- « La résistance intérieure française, appelée en France la Résistance, désigne l'ensemble des mouvements et réseaux clandestins qui durant la Seconde Guerre mondiale ont poursuivi la lutte contre l'Axe et ses relais collaborationnistes sur le territoire français depuis l'armistice du 22 juin 1940 jusqu’à la Libération en 1944. Cette lutte a consisté en des actions de renseignement, de sabotage ou des opérations militaires contre les troupes d'occupation (essentiellement allemandes) et aussi les forces du régime de Vichy. Mais elle englobe aussi des aspects plus civils et non-violents, ainsi l'existence d'une vaste presse clandestine, la diffusion de tracts, la production de faux papiers, l'organisation de grèves et de manifestations, la mise sur pied de multiples filières pour sauver les prisonniers de guerre évadés, les réfractaires au STO et les Juifs persécutés.
- L'histoire de la Résistance intérieure, toute différente qu'elle soit de celle de la France libre, n'est pas dissociable de cette dernière. Le général de Gaulle, chef des Français libres, a ses agents en métropole occupée par le biais des réseaux du BCRA ou d'envoyés tels que Jean Moulin, Pierre Brossolette et Jacques Bingen. Ces derniers reçoivent la charge d'unifier la Résistance intérieure, sous l'égide de Londres puis d'Alger. La création du Conseil national de la Résistance par Jean Moulin, le 27 mai 1943, puis celle des Forces françaises de l'intérieur (FFI) par Jacques Bingen, le 1er février 1944, marquent les jalons essentiels d'un processus d'unification parfois difficile, mais sans équivalent dans le reste de l'Europe occupée. »
- « Le nom de Mai 68 désigne un ensemble de mouvements de révolte survenus en France, en mai-juin 1968. Ces événements constituent une période et une césure marquantes de l'histoire contemporaine française, caractérisées par une vaste révolte spontanée, de nature à la fois culturelle, sociale et politique, dirigée contre la société traditionnelle, le capitalisme, l'impérialisme, et, plus immédiatement, contre le pouvoir gaulliste en place. Enclenchée par une révolte de la jeunesse étudiante parisienne, puis gagnant le monde ouvrier et pratiquement toutes les catégories de population sur l'ensemble du territoire, elle reste le plus important mouvement social de l'Histoire de France du XXe siècle. »« Les événements superposèrent essentiellement un mouvement étudiant et un mouvement ouvrier tous deux d'exceptionnelle ampleur. Au-delà de revendications matérielles ou salariales, et de la remise en cause du régime gaullien installé depuis 1958, ils virent se déployer une contestation multiforme de tous les types d'autorité. Une partie active du mouvement lycéen et étudiant revendiqua notamment la « libéralisation des mœurs », et au-delà, contesta la « vieille Université », la société de consommation, le capitalisme et la plupart des institutions et valeurs traditionnelles. »(source : les parties entre guillemets sont issues de wikipedia)
La liste ne s'arrête pas là : on peut y ajouter les différentes luttes pour l'indépendance des anciennes colonies ainsi que la guerre d'Algérie qui se termina en 1962 avec les accords d'Evian et dont les blessures des uns et des autres sont toujours vives.
Pourquoi parler de tous ces événements extérieurs et intérieurs, passés et présents ? C'est très simple : la chose pourrait bien arriver chez nous sans qu'il y ait de lien de cause à effet avec « les révolutions du monde arabe » (je mets cette expression entre guillemets exprès parce que c'est le terme utilisé par la presse. C'est une façon trop raccourcie de voir les choses!) Il suffit d'écouter ce qui se dit dans les cortèges, lors des manifestations, pour constater des analogies, sortes de constantes sociales, dues sans doute à la mondialisation et la généralisation de la dictocratie (ou démotature). Les « On en a marre ! » et autres slogans, quelle que soit la langue, sont de parfaits indicateurs.
Dans nos contrées soi-disant civilisées et occidentales, la démocratie règne déjà. Euh ! La démocratie est déjà établie. En effet, la Très Sainte Démocratie, sorte de prétexte magique autant que cosmique, est supposée contrecarrer les mouvements sociaux et résoudre tous les problèmes grâce au bulletin de vote du dimanche d'élection. Les Grands Seigneurs du Royaume et les Princes du Sang (Mais qu'est-ce que je raconte...) Je corrige. Les élus et les membres du gouvernement, les grands industriels et les banquiers (je ne me trompais pas de beaucoup!) nous font croire que la démocratie qui est établie dans nos contrées et qui loge au fond d'un placard que l'on appelle le « Bloc de Constitutionnalité », est la panacée universelle. Autrement dit, vote (en silence) et tais-toi !
Rappel : En droit français, le bloc de constitutionnalité désigne l’ensemble des normes de valeur constitutionnelle. Celles-ci sont donc protégées par le Conseil constitutionnel.
En France, la démocratie ressemble au cœur de Louis XVII : lorsque les politiques ont fini par mettre la main dessus, ils l'on enfermé dans un vase en cristal en prétendant qu'il n'y avait plus aucun doute possible et l'on exhibé dans un lieu saint pour que chacun témoigne de sa présence. Tous, historiens et politiques, espèrent que le Peuple (la Nation, quoi!) se contentera de ça, dans cet état, et qu'elle va les laisser « faire leur petite cuisine dans leur coin » (comme disait le Général de Gaulle).
La démocratie est tellement bien implantée, dans les esprits, que le gouvernement ne dissimule même plus ses manœuvres pour revenir en arrière sur tous les domaines (sociaux, liberté d'expression, internet... ) Les lois Hadopi et Loppsi (1 et 2) en sont des signes avant-coureurs. Loin de donner la parole au peuple ou de le faire participer, chose qui serait pourtant parfaitement logique et normal, surtout en ce début de XXIème siècle, le gouvernement, Président de la République en tête, a entrepris de poser les brides un peu partout. Ce n'est malheureusement pas une exception française : les Etats-Unis (le pays de la Liberté! Le temple de la Démocratie!) ont déjà pris des mesures pour museler son monde, la Hongrie est en train de l'imiter....
Dans la série « La parole, oui, mais pas au peuple ! » les entreprises (publiques ou privées : quand il s'agit de reculer, toutes se valent!) ont imaginé une solution miracle pour bâillonner ses agents : les compétences comportementales.
Définition officielle : Ce sont les compétences qui s'appliquent à la façon dont une personne agit, comparativement à ce qu'elle connaît, qui sont généralement requises pour toutes tâches ou rôles similaires au sein de l'organisation. Elles sont issues de motifs ou traits personnels ou de l'image de soi.
Une fois remodelé par les spécialistes en communication, les responsables des R.H. (les Ressources Humaines!), cela donne quelque chose d'impressionnant. Jugez donc !
« Accompagnement des évolutions de l’entreprise.
Définition : C’est la compétence qui permet d’être porteur de l’image, des choix, orientations et évolutions de l’Entreprise.
NIVEAU 1 : Véhiculer une image positive de l’Entreprise au travers, en particulier, de ses pratiques et de son professionnalisme.
NIVEAU 2 : S’approprier et être le relais des choix de l’Entreprise. Mettre en oeuvre les actions décidées par l’Entreprise au regard de sa stratégie même si celles-ci suscitent des difficultés et/ou oppositions.
NIVEAU 3 : Expliquer, défendre et soutenir les choix de l’Entreprise même si ceux-ci suscitent des oppositions. Engager des actions permettant de mettre en oeuvre et promouvoir la stratégie de l’Entreprise.
NIVEAU 4 : Traduire les impacts des orientations stratégiques de l’Entreprise et de ses évolutions sur les organisations et les systèmes. Définir et conduire les changements et actions associés.
Cette compétence est requise à différents degrés d’exigence selon le rôle, les activités et le niveau de responsabilité de la fonction/emploi occupé, et selon le contexte dans lequel elle s’exerce. »
(Source : « Dictionnaire des compétences professionnelles communes, comportementales et managériale »)
Il y aurait tant de choses à dire, trop de critiques à apporter que je préfère me taire et laisser le lecteur méditer ce passage. Tous ceux qui travaillent dans une entreprise importante (avec beaucoup de personnel) ont déjà été ou vont être confrontés à ces modes de penser supposés modernes. Au lieu de mettre en place un dialogue constructif où tout le monde serait gagnant, les temps modernes revisitent les vieilles recettes (les seigneurs avec leurs serfs, les patrons et autres managers avec leurs collaborateurs et autres ouvriers) pour museler ceux qui auraient le plus à dire, non pas pour sottement revendiquer, comme on le croit trop vite, mais pour avancer.
Après cela, il paraît que je me trompe lorsque j'affirme que notre pays, deux siècles après la révolution, est revenu à une situation qui s'apparente à celle de l'ancien régime (celui de Louis XIV, le monarque absolu – qui l'était bien moins que Nicolas Sarkozy!)
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