Il est un sujet à la mode en ce moment qui divise la population, alimente les conversations stériles, occupe les beaux-parleurs et passionne les bavards au point que certaines phrases, réponses, bons mots ou diatribes finissent par devenir ridicules voire grotesques. Tout le monde a une opinion sur le sujet, chacun a un commentaire à faire et personne ne laisse passer une occasion pour s'illustrer par quelques spirituels apophtegmes dont la logique, parfois, souvent, s'écarte d'une rigueur cartésienne pour sombrer dans le syllogisme élémentaire et, disons-le franchement, abracadabrant.
La laïcité, sujet qui serait passionnant s'il était soumis comme épreuve de philosophie au baccalauréat ou comme option facultative dans des disciplines telles que la 'pataphysique (qui est, selon Alfred Jarry, l'ensemble des solutions imaginaires) ou la rhétorique non-aristotélicienne (une plaisanterie issue d'un même tonneau mais avec une pointe de sérieux toute ironique et développée, entre autres, par Alfred Korzybski) me donne l'occasion de vous livrer une de ces énigmes dont certains magazines de vulgarisation mathématique regorgeaient il y a quelques années.
Je vous livre donc en vrac quelques éléments fort distrayants.
- La laïcité, comme si la société avait besoin de cela, partage le monde en deux blocs aux frontières floues, un peu comme ces ensembles que les instituteurs dessinaient sur leurs tableaux noirs en prétendant qu'ils enseignaient les mathématiques modernes. La laïcité sépare ceux qui croient en quelque chose de ceux qui ne croient en rien (ou du moins pas aux mêmes choses). Parmi ceux qui croient en quelque chose, elle opère une sorte de tri entre les catholiques et tous les autres, sachant que ces autres en question peuvent contenir tout et n'importe quoi (ou n'importe qui...). Ceux qui ne croient pas se livrent exactement aux mêmes travers, avec une équivalente conviction et une totale mauvaise foi. C'est, en fait, leur unique point commun : la foi (la bonne comme la mauvaise).
- Croire n'est pas uniquement attaché à la religion (ce serait trop simple) : des personnes honnêtes, même si elles se disent athées, croient en la République et la Démocratie. Dans ce domaine, il est bien question de croyance, vu comment ces deux notions sont appliquées (ou non). Pourtant, toutes ces personnes, même si elles affichent des croyances qui se rattachent à des valeurs particulières (religieuses ou républicaines) ne se regroupent pas nécessairement.
- En fin de compte, sous couvert de laïcité, il finit par se former deux blocs : d'un côté les catholiques, qui finissent par considérer que leurs valeurs se confondent avec celles de la République (ils n'ont pas forcément tort), de l'autre, tout ce qui n'est pas spécifiquement catholique (donc les musulmans : pour l'occasion, toutes les autres catégories sont mystérieusement oubliées) car leurs valeurs ne sont pas considérées comme républicaines, puisque non catholiques.
- La laïcité brandit religieusement le respect des valeurs républicaines dans une sorte d'amalgame rhétorique assez douteux qu'aucune logique ne vient sérieusement étayer. Quelles sont donc ces valeurs et d'où viennent-elles ?Les valeurs républicaines sont contenues dans les textes fondamentaux de la république (ce qu'on désigne désormais par le « bloc de constitutionnalité »). Les principales sont donc : liberté, égalité, fraternité auxquelles s'ajoutent le respect et l'honnêteté, l'assistance mutuelle et bien d'autres qui relèvent du bon sens. (j'en ai dressé une liste dans un précédent message qui est toujours en ligne!)Les textes fondamentaux de la République sont issus des principes qui ont été définis pendant la Révolution Française (celle de 1789) dans la « Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen ». Ce texte, qui figure en introduction de la Constitution de la Cinquième République, a été approuvé par Louis XVI (cette précision figure sur le texte original qui est affiché dans les mairies et les préfectures) et a été promulgué alors que la France était toujours une royauté (la première république date du 21 septembre 1792, soient trois ans plus tard). Il est donc permis de considérer que les valeurs républicaines, même si elles sont révolutionnaires (adjectif qui peut être pris au sens propre aussi bien que pour désigner la période concernée) sont également royales. (Comme quoi le concept de Royauté Républicaine n'est pas forcément une incongruité!)Tous ces textes, toutes ces notions et ces valeurs ne sont pas sortis brusquement ex nihilo du bonnet phrygien du révolutionnaire tel qu'on se le représente de nos jours (un sans-culotte vociférant le « Ça ira » ou « la Carmagnole » en conduisant ses victimes à l'échafaud!). Les philosophes du « siècle des lumières » (période qui a précédé la révolution) en avaient établi les bases dans leurs écrits. (Pour ne citer que les principaux : Montesquieu (dont la tombe a été profanée en 1793 et le cadavre jeté à la Seine), Voltaire, Rousseau et Diderot.)Ces philosophes, et par la suite les députés du tiers état (qui appartenaient à la noblesse de robe ; on parlerait aujourd'hui de bourgeoisie) étaient, la plupart du temps, des juristes formés à l'ancien droit (Montesquieu, Robespierre etc...) La France de l'ancien régime était régie par le droit coutumier (spécifique à chaque province), le droit romain (qui a de nombreuses ressemblances avec notre code civil) et le droit canon (de l'église catholique).
- Chaque province avait un coutumier spécifique. Le rôle des anciens parlements (ou des états, comme pour l'Artois) était de mettre les lois, édits et ordonnances royales en conformité avec les coutumes locales. Il est possible de consulter ces coutumiers (Artois, Normandie entre autres) en ligne sur Google books. Il existe un « grand coutumier de France » qui rassemble l'ensemble des règles locales. Il existait donc un texte codifié, une sorte de constitution générale, contrairement à l'idée communément admise (à tort) qu'il n'existait rien de tel sous l'ancien régime.
- « Le droit romain est, de toutes les législations de l'antiquité, non seulement la mieux connue, mais encore celle dont on peut le plus complètement suivre l'évolution de ses origines jusqu'à son déclin, en passant par une phase de brillant épanouissement. Aucune n'a été plus longtemps en vigueur, et n'a exercé une influence plus marquée sur la formation du droit moderne, et de là vient l'intérêt que présente son étude pour le jurisconsulte et pour l'historien. » (Ce paragraphe est issu du site suivant : http://fleche.org/lutece/expo/droit.html)« Le droit romain a largement influencé le droit canonique, le droit français et celui des pays d'Europe du Sud (Espagne, Italie, Portugal, Suisse...). Cette influence a surtout été forte en matière de droit privé et plus spécialement de droit de la famille et de droit des obligations. La procédure doit aussi beaucoup au droit romain. » (source de cet article : http://fr.jurispedia.org/index.php/Droit_romain)
- « Le droit canonique ou droit canon (jus canonicum en latin), est l'ensemble des lois et des règlements adoptés ou acceptés par les autorités catholiques pour le gouvernement de l'Église et de ses fidèles. Le droit canonique n'a pas de portée sur les accords conclus par l'Église, ni des questions de dogme à proprement parler, ni enfin sur la liturgie. »« Le droit canonique s'est élaboré progressivement, empruntant d'abord au corpus juridique romain. À partir du IVe siècle, les papes ont créé de nouvelles normes par le biais de lettres décrétales, dont les plus anciennes connues remontent au pontificat de Sirice. Mais ces décisions n'ont autorité que jusqu'à la suivante, et les sources du droit sont très dispersées. » (source : wikipédia)
- Pour montrer que la laïcité est brandie un peu n'importe comment et surtout contre toute espèce de logique, je vais prendre le cas qui est souvent pris pour exemple : la visite du Pape en France.Il se produit alors de mystérieuses mutations dans la conception de la laïcité. Tandis que pour certains, les avis se durcissent, pour d'autres, l'argumentaire usuel s'envole littéralement (et littérairement). Lorsqu'il est question du Pape, il n'est fort curieusement plus question de religion ou de catholicisme mais d'un chef d'état. Effectivement, le Pape est le chef de l'état le plus petit du monde (si on oublie les deux ou trois micro-nations qui ne sont pas reconnues mais font tout pour l'être). Il est donc logique que Sa Sainteté soit accueillie lors de ses déplacements sur la planète comme un chef d'état. Jusque là, il n'y a rien à critiquer. Or, tout chef d'état qu'il est, le Pape dit la messe dans les pays où il est reçu et, pire encore, fait payer les fidèles pour renflouer les caisses de l'Eglise et du Vatican. Et c'est là que ça se gâte...Avant de s'emporter, souvenons-nous de l'événement !Benoît XVI à Paris :Vendredi 12 septembre 2008. En fin de journée, le Pape s'adressera au monde de la culture au Collège des Bernardins (5ème), Il rejoindra la Cathédrale Notre-Dame de Paris en « papamobile » où il célèbrera les Vêpres. Puis il s'adressera aux jeunes sur le parvis de Notre-Dame.Un Chemin de Lumière partira à minuit du parvis de la Cathédrale Notre-Dame de Paris pour rejoindre l'Esplanade des Invalides.Samedi 13 septembre. À 8h, la prière du matin sera animée par des communautés religieuses.A 9h30, Benoît XVI arrivera en "papamobile" sur l'Esplanade des Invalides où il célèbrera l'eucharistie à 10h.Benoît XVI à Lourdes :Samedi 13 septembre, en fin d'après-midi le Pape Benoît XVI effectuera les trois premières étapes du chemin du jubilé. Le soir, à la fin de la procession mariale aux flambeaux, il s'adressera aux pèlerins depuis la terrasse surplombant la basilique Notre-Dame du Rosaire.Dimanche 14 septembre, il présidera la Messe solennelle à l'intention des jeunes.L'après-midi, il rencontrera la Conférence des évêques de France et s'adressera aux pèlerins à la conclusion de la procession eucharistique sur la prairie du sanctuaire.Lundi 15 septembre au matin, le Pape effectuera la quatrième étape du chemin du jubilé et il donnera l'onction des malades au cours d'une célébration eucharistique.Benoît XVI regagnera Rome le lundi après-midi.Des réactions n'avaient pas manqué, par exemple celle-ci : « La loi de 1905 précise que « La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte ». En conséquence, les manifestations cultuelles accompagnant le voyage du pape ne pourront recevoir de financement public. Les frais inhérents aux déplacements et à l’accueil d’une personnalité publique internationale sont d’une autre nature. »
- S'il doit y avoir une entorse à la loi de séparation de l'Eglise et de l’État, votée en 1905, pour Sa Sainteté sous prétexte qu'elle cumule (voir note de grammaire plus bas) les fonctions de chef d'état et chef spirituel, il doit être permis d'étendre le procédé à d'autres personnalités qui présentent les même caractéristiques. Passons donc en revue ces candidats.
Il est permis de considérer que, dans notre beau pays de France, les valeurs dites républicaines (et dont j'ai déjà établi qu'elles n'avaient que peu de rapport avec la seule république) puisent leurs sources dans les différents droits dont il a été question plus haut. La référence la plus ancienne à une loi, en dehors de la loi des douze tables des romains, se trouve dans la bible : ce sont les dix commandements.
Le texte ci dessous est issu de la traduction de Louis Segond :
Je suis l'Éternel (YHWH), ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent. et qui fais miséricorde jusqu'en mille générations à ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements. Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain ; car l'Éternel ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain. Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l'Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l'Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s'est reposé le septième jour : C'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du repos et l'a sanctifié. Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne. Tu ne tueras point. Tu ne commettras point d'adultère. Tu ne déroberas point. Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain. |
L'Eglise catholique en a simplifié l'énoncé.
1. Un seul Dieu tu adoreras, Et aimeras parfaitement. 2. Dieu en vain tu ne jureras, Ni autre chose pareillement. 3. Les dimanches tu garderas, En servant Dieu dévotement. 4. Père et mère tu honoreras, Afin de vivre longuement. 5. Homicide point ne feras, De fait ni volontairement. 6. Impudique point ne seras, De corps ni de consentement. 7. Le bien d'autrui tu ne prendras, Ni retiendras sciemment. 8. Faux témoignages ne diras, Ni mentiras aucunement. 9. L'œuvre de chair ne désireras, Qu'en mariage seulement. 10. Bien d'autrui ne désireras, Pour les avoir injustement. |
L'Islam, qui fait peur à beaucoup de monde, est supposé avoir des valeurs à ce point différentes des nôtres qu'il a été indispensable de brandir la concept de laïcité pour s'en préserver. Alors que nombre de mes contemporains se plaisent à disserter sur ces valeurs sans jamais en citer une seule, pour ne pas déroger à mon habitude de partir à cantre-courant de ce qui se clame sur les places publiques, je me suis donné pour objectif de les débusquer et de les diffuser. Au moins, il sera possible de parler en connaissance de cause.
La sourate Al-Isrâ’ a été révélée au Prophète Muhammad — paix et bénédictions sur lui — à La Mecque après son Voyage nocturne de La Mecque vers Jérusalem. Dans cette sourate, Allah mentionne quelques obligations du musulman. Sans l’accomplissement de ces obligations, aucun individu ni aucun groupe ne peut réussir. Le musulman doit vivre dans ces valeurs et inviter l’humanité à observer ces principes. Ces principes ne sont pas limités à une race, à une tribu ou à un groupe particulier ; leur étendue et leur application sont universelles. Ils sont également appelés la Hikmah, c’est-à-dire les enseignements de la sagesse. S’ils sont correctement suivis, ils peuvent faire croître la bonté et la sagesse de quiconque. Ces principes sont les suivants : 1. Adorer Allah seul : cela signifie reconnaître Allah comme la Vérité Suprême, reconnaître Allah comme l’Unique Seigneur, L’adorer en toute sincérité et se soumettre à Lui dans toutes les circonstances de la vie. La vie du musulman n’est rien d’autre qu’un engagement total pour Allah. Nous sommes non seulement monothéistes mais aussi théocentriques. Allah est le centre de notre vie et Il est notre principale et ultime préoccupation. 2. Être respectueux et bon envers ses parents : ceci afin d’être reconnaissant envers la compassion et la bonté des parents, être reconnaissant envers eux et faire tout son possible pour rendre cet amour et cette compassion. La piété filiale et la dévotion constituent la seconde plus importante obligation du musulman. Le respect et la bonté dûs aux parents ne sont pas seulement pour nous un devoir social : c’est un devoir et une obligation religieux. 3. Être bon envers les proches, envers les pauvres et les voyageurs : ceci afin de se rappeler que nous sommes unis les uns aux autres dans ce monde. Nos responsabilités n’englobent pas seulement nos familles et nous-mêmes, mais aussi les autres proches plus éloignés et la société en général. Un besoin réciproque nous lie et nous sommes tous des compagnons de voyage sur le chemin de la vie. Nous devons toujours voir ce que nous pouvons faire pour les autres. Le musulman doit mener sa vie en étant responsable socialement. La responsabilité sur le plan social inclut d’abord la famille et les proches puis s’étend à tous les nécessiteux. 4. Être vigilant dans les dépenses et ne pas gaspiller les biens : il ne faut ni rester trop attaché à son argent, ni le gaspiller. La prodigalité n’a pas de raison d’être, mais il ne faut pas non plus devenir pingre et avare. Le musulman a un mode de vie équilibré. L’argent doit être gagné de manière licite et il doit être dépensé de façon juste. Ce principe peut être appliqué à toutes les ressources qu’Allah nous a attribuées. L’utilisation sage et consciencieuse des biens est une obligation très importante pour le musulman. 5. Prendre soin de ses enfants : étant donné que nous reconnaissons les droits des parents, nous devons aussi reconnaître les droits des enfants. Nos enfants sont notre avenir. Nous devons élever des enfants sains, intelligents et responsables moralement. Notre obligation est de les éduquer dans un environnement sûr et sain. Nous devons protéger aussi bien leur vie que leur esprit et leur âme, leur morale et leurs manières. 6. S’écarter de l’adultère et des relations illicites : les perversions sexuelles apportent le plus grand mal aux individus et aux sociétés. L’observation des règles appropriées à cet égard garantit une vie saine, l’accès au bonheur et la construction d’une société respectueuse de la morale. Le musulman adopte ainsi un mode de vie pur, sain et socialement responsable. L’Islam nous enseigne qu’il ne faut pas s’approcher de l’adultère ou de la fornication. Cela implique un style vestimentaire approprié pour les hommes et les femmes, un comportement convenable dans les sociétés mixtes et un contrôle convenable dans les relations sociales et dans les loisirs. 7. Respecter chaque vie humaine et ne tuer personne si ce n’est dans le cadre de la justice : cela signifie qu’il faut reconnaître le caractère sacré de la vie et qu’il faut s’abstenir de tout ce qui pourrait la mettre en péril. Il faut éviter l’agression et la violence, parce que ces choses mènent au meurtre. Tout musulman doit adopter un comportement pacifique. Les conflits doivent être résolus par le dialogue et les négociations, et non par les meurtres et les assassinats. Cependant, la justice doit toujours être maintenue, parce que la punition juste et équitable apporte la sécurité et protège les vies. 8. S’occuper des orphelins : on doit s’occuper des orphelins et de toute personne vulnérable. Leurs droits doivent être reconnus et ils doivent être protégés de toute nuisance. Le musulman doit être profondément engagé et soucieux à l’égard des jeunes, des pauvres, des infirmes et des handicapés. La bonté et la compassion constituent l’obligation de base du musulman. Elle inclut tout le monde, y compris les animaux. 9. S’acquitter de ses promesses et de ses obligations : les promesses et les contrats constituent une partie importante de la vie et de la civilisation humaines. Quand les promesses ne sont pas honorées, la confiance se perd et la société entière s’affaiblit. Le musulman se doit d’être véridique dans ses propos. Notre obligation est de dire la vérité, d’être honnête et de faire de notre mieux pour tenir nos promesses. 10. Être honnête dans les transactions et ne pas tricher dans le poids ou la mesure : l’honnêteté dans les affaires génère le progrès, le succès et la bénédiction. Toutes les affaires, qu’elles soient commerciales, sociales ou politiques doivent être conduites avec un sens de la justice et de l’équité. Le musulman est tenu de négocier équitablement dans tous les domaines et avec tout le monde. Traiter avec un musulman doit être synonyme de confiance. L’homme d’affaires musulman doit être l’homme d’affaire le plus véridique. L’ouvrier musulman doit être l’ouvrier le plus honnête. Le musulman, quelle que soit sa profession, doit faire honneur à sa profession. 11. Faire les choses avec savoir et ne pas suivre l’ouï-dire ni agir avec peu de savoir : les organismes d’information et les médias ont une grande responsabilité à cet égard. Beaucoup d’injustices sont commises lorsqu’il y a désinformation ou lorsque l’information est utilisée abusivement. Le musulman se doit d’être véridique dans l’information. Il est tenu d’être honnête et véridique dans son témoignage, fût-ce vis-à-vis de ses ennemis. Un témoignage provenant d’une source musulmane doit être le plus digne de confiance. De surcroît, le musulman doit faire montre d’une extrême vigilance dans ses actions et réactions. Il ne doit pas réagir sans preuve contre quiconque. Il doit donner l’exemple pour ce qui est du souci d’authentification des informations. 12. Être humble et se défaire de l’arrogance : la modération et l’équilibre sont les meilleures qualités dans le comportement et le rapport à autrui. Le musulman est une personne digne, mais humble. Le musulman n’est pas prétentieux, arrogant, ni vaniteux. Il remercie Allah pour tous Ses bienfaits. A tous égards, l’éloge suprême revient à Allah et la vraie gloire Lui appartient. Telles sont les obligations de base du musulman, à l’échelle individuelle et collective. Ce sont les principes de la sagesse et les valeurs universelles de l’Islam. Quand ils sont suivis, ils apportent la justice, la paix et le bonheur dans ce monde, et le succès et le salut dans l’au-delà. Essayons tous réellement de faire réellement nôtres ces obligations. |
J'ai beau chercher des préceptes contre-natures ou des recommandations inavouables, je n'en vois guère. J'invite donc tous mes lecteurs à se pencher sur ces différents textes et à y relever les points communs. Ces valeurs, qu'elles soient républicaines, religieuses ou morales, sont manifestement communes à bon nombre de peuples : elles devraient être des points de convergence plutôt que des sujets de querelles imbéciles.
- Le Dalaï Lama est reconnu par les Tibétains comme le plus haut chef spirituel (religion) du Tibet et une émanation du bodhisattva de la compassion, il est devenu le chef temporel (politique) du gouvernement du Tibet depuis le XVIIe siècle jusqu'à la première moitié du XXe siècle, puis chef de l'Administration centrale tibétaine encore à ce jour.
- Le prince Karim Aga Khan IV (né le 13 décembre 1936 à Genève) est le chef spirituel des ismaéliens nizarites. Il est le fils du prince Aly Khan. Après la mort de son grand-père, l'Aga Khan III, le 11 juillet 1957, le prince Karim, alors âgé de 20 ans et étudiant à Harvard, lui succède à la tête de 10 millions d'ismaéliens, 49e imam de cette communauté ismaélienne. Il est un descendant de la famille du prophète de l'islam, Mahomet, par le biais de son cousin et gendre Ali et de sa fille Fâtima. Karim Aga Khan descend aussi, par sa mère Joan Barbara Yarde-Buller, de Charles Ier, roi d'Angleterre, de Henri IV, roi de France et donc de Saint Louis, roi de France.
- Élisabeth II (en anglais Elizabeth II, née Elizabeth Alexandra Mary Windsor, à Londres, le 21 avril 1926) est reine de seize États indépendants et chef du Commonwealth depuis le 6 février 1952. Outre le Royaume-Uni, elle est reine du Canada, d'Australie, de Nouvelle-Zélande, de la Jamaïque, de la Barbade, des Bahamas, de la Grenade, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Salomon, des Tuvalu, de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent-et-Grenadines, d'Antigua-et-Barbuda, du Belize et de Saint-Christophe-et-Niévès, où elle est représentée par des gouverneurs généraux. Les seize pays dont elle est la reine sont désignés sous le nom de royaumes du Commonwealth, et leur population totale est de 130 millions de ressortissants. Élisabeth II est aussi chef du Commonwealth des nations, chef (Lord High Admiral) de l'Amirauté britannique, gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre, seigneur de Man, duc de Normandie (régnant sur les îles Anglo-Normandes) et le chef suprême des Fidji. En tant que chef de l’État, elle est aussi le Commandant en chef des armées dans chacun de ses royaumes.
- S.M. Mohamed VI, roi du Maroc. Le titre de Commandeur des croyants (Amir al-Mouminine), consacré par la constitution marocaine, correspond à la fonction de calife (successeur du Prophète), Chef de l'Etat musulman. Sans précédent dans l'histoire, le califat, qui a été créé par les premiers musulmans juste après la mort du Prophète, a fonctionné et a survécu aux vicissitudes de l'histoire jusqu'à sa disparition officielle en 1924 en Turquie. Le Maroc, qui a échappé à l'occupation ottomane, a gardé entièrement intacte sa tradition en matière de gouvernement, fondée sur les règles de droit public musulman.
- Hassanal Bolkiah, Sultan de Brunei. Le Brunei est un sultanat. Le pays est une monarchie islamique, le sultan est le chef religieux et joue par sa fonction monarchique le rôle de chef d’État et de chef du gouvernement, cumulant les statuts de Premier ministre, ministre de la Défense, ministre des Finances, recteur de l'Université, chef de la police et Commandeur des croyants, depuis l'abolition de la Constitution en 1962.
Imaginons que, pour des raisons d'égalité entre les religions, afin d'éviter toute discrimination (même positive, une autre sottise linguistique de ces dernières années), toute jalousie diplomatique et pour ménager les susceptibilité de chacun, la visite en France (officielle, cela va de soi) d'un de ces personnages ci-dessus mentionnés débouche sur des festivités religieuses. Pour prendre un exemple concret, après avoir invité le roi Hassan II, roi du Maroc, au défilé du 14 juillet, la « République Laïque, Démocratique et Sociale » pourrait prier (et là, le terme est judicieux) son successeur, le roi Mohamed VI de conduire la prière, à la Mosquée de Pairs, pour le prochain ramadan. Il est fort à parier que ceux là même qui trouvent normal et logique le déluge de moyens (deniers publics, service d'ordre, forces de police etc...) pour accueillir le Pape et tout le tralala qui va avec, seraient véritablement scandalisés par la proposition que j'ai faite.
Vous voyez à présent ce qui peut survenir lorsqu'on mélange tout sans se renseigner : on finit par dire n'importe quoi, et de bonne foi !
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